- Edward Norton fait revivre le New York des années 1950 dans « Brooklyn Affairs ».
- Entre polar et reconstitution historique, il évoque les magouilles qui ont présidé à la gentrification de la Grosse Pomme.
- Il a tenu à ce que son film sorte en salle plutôt que sur une plateforme de streaming.
Edward Norton s’était fait trop rare sur nos écrans. Le voir revenir devant et derrière la caméra pour Brooklyn Affairs fait donc rudement plaisir. « J’y parle de New York dans les années 1950, mais il est certain que mon film peut trouver écho dans le monde d’aujourd’hui », confie-t-il.
S’il s’est réservé le rôle d’un détective atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, l’acteur réalisateur s’est bien entouré pour cette chronique aux allures de polar. Il y explique comment un homme d’affaires sans scrupule (Alec Baldwin, bien flippant) parvient à faire déménager les pauvres de Brooklyn pour y installer des résidences de luxe.
Bruce Willis,
Willem Dafoe et
Bobby Cannavale lui prêtent main-forte tandis que
Gugu Mbatha-Raw apporte une vraie fraîcheur dans un environnement typiquement masculin.
Le grand écran à tout prix
Edward Norton a mis du temps à donner vie à cette histoire entre polar et chronique historique dont l’atmosphère n’est sans rappeler L.A. Confidential (1997) de Curtis Hanson. « Ce genre de cinéma, hommage au film noir, peine à trouver des financements parce qu’il n’est pas jugé suffisamment rentable », précise Edward Norton. Et de se féliciter de voir Broolkyn Affairs sortir en salle. « Avec le budget qu’a reçu Martin Scorsese pour
The Irishman, j’aurai pu faire huit longs-métrages, mais je tenais à une distribution classique, sur grand écran. » Il n’a donc pas été tenté par Netflix.
Un héros en peine évolution
Cette fresque aux images somptueuses et à la bande-son jazzy signée Daniel Pemberton et Thom Yorke est un bonheur. Suspense et reconstitution historique y font bon ménage. « J’ai insisté sur la psychologie des personnages mais aussi sur la façon dont fonctionnait la ville à l’époque », dit-il. Son personnage est l’un des plus forts de cette histoire librement inspirée des Orphelins de Brooklyn de Jonathan Lethem (éditions de l’Olivier). On le voit évoluer, passant d’un malade agité de tics à un homme plus sûr de lui qui se révèle courageux par loyauté pour son mentor, puis par amour.
Entre fiction et réalité
Si le promoteur idéaliste qu’incarne Willem Dafoe se révèle si attachant, c’est qu’il est inspiré du propre grand-père d’Edward Norton. « C’était un homme qui défendait des valeurs, celles qui sont bafouées dans le film », explique Edward Norton. L’atmosphère nostalgique de Brooklyn Affairs joue une petite musique mélancolique et donne à réfléchir sur l’Amérique actuelle en réinventant le film noir et ses codes.
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