"Blessings and Miracles", le 26e album de Carlos Santana : "Une musique mystique et médicinale pour aller mieux"

Guitariste, compositeur et chanteur mexicano-américain, Carlos Santana est le pivot du groupe Santana. Il est l’un des guitaristes contemporains les plus connus au monde, considéré comme l’un des créateurs du rock latino et précurseur de la world music. En 2003, le magazine Rolling Stone l’a classé quinzième dans la liste des 100 meilleurs guitaristes de tous les temps. Il sort un nouvel album, Blessings and Miracles.

franceinfo : Le premier single de cet album, Move, est un retour aux sources avec Rob Thomas, avec qui vous avez déjà collaboré, notamment sur le titre Smooth, qui a remporté plusieurs Grammy Awards en 1999. Move est la suite de Smooth ?

Carlos Santana : Oui. C’est une extension.

Est-ce que cet album est un retour aux sources ?

C’est une nouvelle forme d’expression en tout cas. Pour moi, les basiques sont la sincérité, l’authenticité, la vérité, la réalité. J’ai toujours été dedans et je n’ai jamais eu à revenir aux fondamentaux.

Est-ce un album destiné à soigner, à faire du bien à l’âme et au corps ? Il y a du reggae, du blues, du gospel, de la country, et par exemple le titre de Joy en collaboration avec Chris Stapleton est un morceau d’élévation, de célébration.

Oui. C’est de la musique mystique et médicinale pour aller mieux, pour combattre la peur. Il y a trop de peurs dans le monde. Quand on rentre dans l’éternité, on joue avec la nouveauté, avec la fraîcheur à chaque fois.

Ça veut dire que vous cherchez une forme de sérénité, d’apaisement au fil du temps ?

Oui, je cherche la paix intérieure pour pouvoir jouer de la musique qui soit en dehors de la gravitation et du temps. La guitare a une place très importante dans ma vie, comme l’air, l’eau. Une place essentielle pour inspirer les gens, pour avoir une sensation profonde de confiance en soi.

C’est votre père qui vous a donné cet amour de la musique ?

Oui, absolument, mon père m’a appris la valeur de chérir la musique avec ses sentiments, ses émotions et sa passion.

Au début, il y avait le violon et puis vous avez rapidement choisi de passer à la guitare électrique. Vous aviez 8 ans quand a lieu le coup de foudre. C’était plus drôle de faire de la guitare électrique.

Oui. Infiniment plus marrant. Le violon c’était pour faire plaisir à mon père, mais je n’aimais pas ça. J’ai immédiatement adoré la guitare électrique.

Au début, quand vous commencez au sein de ce groupe Santana Blues Band, vous êtes dans la rue. Vous comprenez à ce moment-là qu’il y a un engouement du public ?

Oui, absolument. À San Francisco, il y avait un kaléidoscope de choses différentes, de Ravi Shankar à Otis Redding, Jimi Hendrix, Miles Davis, les Grateful Dead…

« À San Francisco, il n’y avait pas de sons entre le blues et les rythmes africains, et c’est ça qui a fait naître Santana. »

à franceinfo

Vous avez toujours su, en plus de 50 ans de carrière, faire évoluer votre musique. Vous êtes considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands guitaristes du 20e siècle. Ça représente quoi pour vous ?

Je suis très reconnaissant, mais je n’y pense pas. Vous savez, j’essaie de maintenir une espèce d’innocence et de pureté dans mon jeu et de jouer de la musique chaque jour, et chaque note comme mon premier baiser avec la langue !

Que représente le titre Europa dans tout ce parcours ?

Le titre veut dire que quand quelqu’un meurt, que la terre pleure comme quand votre mère ou votre père ou quelqu’un de votre famille meurt, la terre pleure, mais le paradis sourit parce qu’il récupère cette personne. On vient de la lumière et on retourne à la lumière.

Il y a une reprise et une belle interprétation de A whiter shade of pale de Procol Harum, pourquoi ?

Parce que je l’ai entendue très clairement avec mon frère, Steve Winwood qui la chantait et qui jouait de l’orgue, et moi avec ma guitare. Il amenait une espèce de présentation très sensuelle. Je suis très reconnaissant de dire que Steve Winwood était d’accord avec ma requête et c’est comme ça que ça s’est fait.

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