Barbara Pompili aurait-elle pitié de Yannick Jadot, « prisonnier » de son parti Europe Écologie Les Verts ? C’est ce qu’elle glisse à mots couverts à l’Express, ce lundi 25 octobre.
N’est pas libre qui veut, en politique comme dans la vie. Certains responsables politiques, comme Yannick Jadot, se doivent non seulement d’incarner leurs propres idées, mais aussi celles de tout un parti, et en assumer les entières conséquences. En tant que candidat pour l’élection présidentielle désigné par un « Pôle écologiste », il porte les propos des autres membres de sa famille politique. Une responsabilité que ne lui envie pas la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Ancienne camarade d’Europe Écologie Les Verts, la ministre semble regretter que Yannick Jadot ne soit pas plus libre dans ses propos et convictions, et qu’il doive se tenir à la ligne de son parti : « Ma différence avec lui, c’est que je ne suis pas prisonnière du carcan des Verts« , assène-t-elle dans l’Express ce 25 octobre.
La ministre était interrogée par nos confrères sur les positions écologiques, et notamment sur la question de l’énergie, des différents candidats déclarés à l’élection présidentielle de 2022, comme Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, ou Yannick Jadot. « Je ne mets pas tout le monde dans le même sac. Yannick Jadot veut répondre aux objectifs fixés par l’accord de Paris« , précise la ministre, tenant à distinguer son ancien collègue de ses concurrents. Barbara Pompili fait même mine de s’inquiéter pour l’homme fort des Verts : « Comment gère-t-il, le pauvre, quand Sandrine Rousseau propose d’augmenter le prix de l’essence ? Il doit se taper la tête contre les murs.«
« Moi je n’ai jamais cru à l’absence de débat politique », affirme Barbara Pompili
Pourtant, dans la même interview à l’Express, la ministre se fait l’apôtre de la diversité au sein des mêmes familles politiques, et en l’occurrence, de la République En Marche : « Le président a construit sa majorité, et sa candidature, sur le dépassement des clivages, et des idéologies, pour entrer dans le pragmatisme et l’envie de faire concrètement les choses. Le dépassement, ça veut aussi dire avec une majorité qui s’enrichit de ses différences« , vante-t-elle.
Des différences qui s’incarnent parfois très concrètement : à l’époque députée de la Somme, elle crée en 2020 le mouvement « En Commun« , courant écologiste de la majorité présidentielle, qu’elle continue de revendiquer : « J’assume complètement d’incarner avec « En commun » une sensibilité qui s’exprime et apporte des idées au débat public. » Pour la ministre, le fonctionnement de la majorité présidentielle est bien loin des cadres rigides idéologiques des partis « traditionnels » : « Certains disent chapelles, mais moi je n’ai jamais cru à l’absence de débat politique. Ce serait la pensée unique, et c’est exactement ce qu’a voulu dénoncer le président de la République lorsqu’il parlait des vieux partis qui étaient toujours repliés sur eux-mêmes. » Des vieux partis qu’elle n’avait pas elle, hésité à quitter, en 2015, avec son départ d’EELV pour rejoindre le Parti Écologiste, fondé par François de Rugy et Jean-Vincent Placé, qui finira par être affilié à la majorité présidentielle.
Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage
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