Après neuf années de chantier, l’hôtel Madame Rêve ouvre ses portes jeudi 21 octobre 2021 au cœur de l’ancienne Poste du Louvre, dans le 1er arrondissement de Paris. Entretien avec son fondateur, l’homme d’affaires Laurent Taïeb.
C’est le jour J. Le tant attendu Madame Rêve ouvre ses portes jeudi 21 octobre. Après neuf ans de travaux, l’hôtel 5 étoiles, situé dans l’ancienne et mythique Poste du Louvre, est enfin ouvert au public. Ce véritable lieu de vie combine toutes les ambiances et satisfait toutes les envies, que l’on souhaite profiter de l’une des chambres qui donnent sur tout Paris, boire un verre dans un café parisien, déjeuner ou dîner dans un restaurant panoramique… Son fondateur, Laurent Taïeb, à qui l’on doit notamment le Kong, en a également assuré la direction artistique. Pour Madame Figaro, l’hôtelier revient sur les origines de ce projet pharaonique.
Laurent Taïeb, fondateur et Directeur artistique de Madame Rêve.
Madame Figaro. – Racontez-nous la naissance de ce projet hors normes ?
Laurent Taïeb. – En 2013, le groupe La Poste a organisé un concours auquel j’ai participé avec tous les professionnels de l’hôtellerie. J’ai proposé de m’y engager personnellement et de gérer l’ensemble de l’établissement. Cela a dû plaire puisque j’ai remporté le concours !
Vous êtes le fondateur et le directeur artistique de Madame Rêve, comment vous êtes-vous emparé de cet espace atypique ?
A moins de 500 mètres à pieds de ce bâtiment, c’est presque toute l’histoire de France qui défile. J’ai donc voulu dérouler un conte contemporain pour m’insérer dans ce contexte, tout en intégrant une modernité d’aujourd’hui, via la décoration, le volume et les flux de circulation. Il y a 82 chambres, deux restaurants, un rooftop… La volonté était de créer un véritable lieu de vie et d’offrir du bonheur aux 1 500 personnes qui peuvent y être accueillies.
Le chantier a duré près de neuf ans, comment avez-vous appréhendé ce temps long ?
Il y a eu trois ans d’études et six ans de travaux. Tout devait être imaginé. Tout a été dessiné sur-mesure pour aboutir à l’harmonie. Du nombre de carreaux de la mosaïque de la salle de bains à la pâte de verre qui brille avec la buée de l’eau… Chaque détail a été pensé pour offrir des émotions à tous ceux qui pousseront la porte. Pour un créatif, c’est très difficile d’anticiper. Entre le moment où l’on prend la décision et le moment où cela va sortir, on n’est jamais sûr de pouvoir réussir. Il faut savoir rester humble.
Passé, présent, futur
Vous vous êtes associés à l’architecte Dominique Perrault et à un collectif de créatifs : comment avez-vous fonctionné ensemble ?
On a construit une équipe où chacun avait son cahier des charges au millimètre près. Ce bâtiment a été inauguré pour la première fois le 14 juillet 1988, une période qui correspond à la fin du règne de Napoléon III et de la déco Louis XVI, et aux prémices de l’Art Nouveau. C’est aussi la période de l’effervescence artistique parisienne avec l’ouverture de l’Opéra, des Grands Magasins ou encore de la Tour Eiffel quelques années après. J’ai voulu montrer à quoi ressemblait Paris à cette époque tout en y apportant une touche contemporaine. Au rez-de-chaussée, dans les espaces à vivre, on a fait un travail de reconstitution. Canapés Louis Majorelle, mobilier et vases Emile Gallé ou encore lustre signés Hoffmann… Toutes les pièces sont historiques. On les a récupérées et réinterprétées pour les adapter au confort du XXIe siècle. Sur le toit-terrasse, l’architecte Dominique Perrault a construit une verrière géante qui abrite l’hôtel de 82 chambres, dont 49 donnent sur Paris, ainsi qu’un grand espace végétal. Là, c’est le futur. C’est ça aussi, Madame Rêve.
Cet hôtel est donc une ode à Paris.
C’est 1000 ans d’histoire en 10 minutes à pied. Paris comme vous ne l’avez jamais vu. Un lieu d’où l’on peut aussi bien admirer l’église Saint-Eustache que la Tour Eiffel. C’est un spectacle pour les yeux.
Un lieu de vie d’aujourd’hui
L’établissement s’inscrit également dans une démarche éco-responsable…
Nous avons quatre labels environnementaux. Cela implique de remplir certains critères spécifiques : un nombre de baignoires limité, une robinetterie imaginée sur-mesure pour éviter une trop grosse pression d’eau, l’installation de panneaux solaires sur le toit qui fournissent environ 50 % de l’eau chaude de l’établissement, l’organisation de plusieurs locaux à poubelles pour permettre un tri sélectif efficace. Tout cela se décide très en amont. La jeune génération amenée à fréquenter les hôtels est très soucieuse d’environnement. On a pris le sens de l’histoire.
C’est un lieu de vie global : comment va-t-il fonctionner, quels sont les endroits pour se retrouver ?
On peut déjeuner, dîner ou prendre un verre dans les deux restaurants du bâtiment : au Madame Rêve Café, où flotte un esprit parisien, et où nous cultivons une ambiance cosy ou plus festive le soir, et à La Plume*, le restaurant panoramique qui donne sur la cathédrale Saint-Eustache. Le soir ou durant la journée, on peut aussi déambuler sur le rooftop et profiter de l’espace vert avec une vue à 360 degrés sur tout Paris. Un moment de poésie absolue ! Pour une pause bien-être, on peut se retrouver au spa. Nous avons fait le choix de ne pas mettre de piscine pour des raisons éco-responsables. Le plus ? L’été, un service est mis en place sur le toit, ouvert à tous à partir de 18 heures.
* La Plume ouvrira au public le 25 novembre.
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