Le groupe ferroviaire, qui souhaite se féminiser, a engagé la semaine dernière une campagne de recrutement pour attirer les femmes, notamment parmi les services techniques.
En juillet 2015, la SNCF a signé un accord en faveur de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes pour accélérer la féminisation de ses équipes, dans tous les métiers et à tout niveau hiérarchique. Six ans plus tard, si l’effectif féminin atteint les 23%, les femmes ne représentent que 11 % des effectifs de sûreté et seulement 3 % à la conduite des trains. Pour tenter d’inverser la tendance, le groupe ferroviaire a lancé jeudi 23 septembre une campagne de recrutement où seules les femmes peuvent postuler.
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Recruter via la boxe ou le teqball
Pour cette opération, la SNCF a joué la carte du recrutement par le sport en partenariat avec l’association Job Odyssée, qui lutte contre les inégalités et les freins à l’embauche. Comme le rapportent nos confrères de Challenges, l’organisme a «ainsi repéré des profils correspondant aux attentes de la SNCF dans des clubs de sport (de boxe ou de teqball, jeu entre entre le ping-pong et le football)» et leur a donné rendez-vous le 23 septembre à l’Atrium de l’Étoile du Nord, pour participer à un forum de recrutement.
Au total, près de 400 femmes se sont présentées, muni d’un «Billet pour l’Emploi» distribué par Job Odyssée. Sur place, les participantes pouvaient échanger avec des ambassadrices et découvrir 17 postes techniques où les femmes sont encore sous-représentées, tels que la conduite des trains, la maintenance ferroviaire, celle des voies ou encore l’aiguillage.
«Les candidates nous ont surtout demandé comment se passait l’intégration ou s’il s’agissait de métiers physiques, plutôt que parler salaire », rapporte au Parisien Bénédicte, salariée à la Suge (sûreté ferroviaire). «Il faut surtout que les femmes s’écoutent, renchérit une autre ambassadrice de l’entreprise. Si elles ont envie de le faire, qu’elles postulent. Le chemin a été tracé il y a vingt ans et aujourd’hui, à la SNCF, il y a des toilettes et des vestiaires mixtes.»
Discrimination à l’embauche ?
D’ici 2024, le groupe ferroviaire espère employer au moins 25 % de femmes parmi ses salariés ; les candidatures sont encore ouvertes sur son site. Pour l’heure, 150 entretiens de présélection ont abouti positivement, souligne Job Odyssée sur les réseaux sociaux.
Seule ombre au tableau, cette campagne de recrutement 100% féminine interroge sur la discrimination à l’embauche. Ce que réfute totalement Catherine Woronoff-Argaud, responsable politiques Diversité et Mixité à la SNCF, dans les colonnes de Challenges : «Les femmes ne sont pas recrutées parce que ce sont des femmes. Il s’agit d’aller chercher des personnes qui ne pensent pas forcément à notre entreprise à cause des stéréotypes de genre et de les mettre en relation avec les recruteurs». Avant de conclure au micro de RMC : «Les femmes représentent 50% de l’humanité et on ne peut pas se priver de 50% des talents. C’est aussi la diversité des profils qui fait aussi la richesse d’une équipe, d’une entreprise.»
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