Test Sable : Un jeu inégal mais plein de charme

Depuis sa première apparition en 2017 Sable a su attirer le regard par sa direction artistique atypique. Est-ce que le jeu final est à la hauteur de nos attentes ? Réponse tout de suite dans notre test.

Annoncé pour la première fois en 2017 avec une sortie prévue en 2019 qui sera finalement repoussée pour le 23 septembre 2021, on peut dire que Sable se sera fait attendre. Si la démo qui était disponible il y a quelques mois permettait de découvrir l’ambiance et le potentiel du jeu, on pouvait difficilement voir l’ambition de Shedworks. Et après avoir terminé le jeu, il faut bien reconnaître que Sable ne sera pas un jeu fait pour tout le monde, et qu’il faut surtout mieux savoir exactement dans quoi on se lance avant de l’acheter, ou on risque d’être extrêmement déçu très rapidement.

Savoir ce qui nous attend

Ce qui va déterminer si vous aimerez votre expérience sur Sable, c’est ce que vous en savez avant de le lancer. Il faut savoir que Sable peut être un jeu très court si on le souhaite puisqu’on incarne une jeune fille qui fait son voyage initiatique et quitte sa tribu pour parcourir le monde avec pour but d’amasser les masques, et on peut choisir de revenir dans notre tribu avec très peu de masques et mettre fin à notre périple. Pour trouver ces masques, il va falloir donc parcourir un monde désertique sur notre moto/planeur, explorer des ruines et des vaisseaux abandonnés, parler avec des habitants du monde et leur rendre service.



Jusqu’ici rien de bien spécial mais Sable a fait le choix totalement assumé d’être très lent, très calme et très libre. Ce qui veut dire que le jeu donne par moment très peu d’indications sur ce que l’on doit faire et c’est à nous de trouver. Se balader dans le désert est assez lent tant que l’on a pas débloqué un meilleur véhicule et les obstacles ne sont jamais bien compliqués, que ça soit les puzzles ou les énigmes, le jeu préférant miser sur l’exploration et le contemplatif. Les quelques quêtes présentes dans le jeu sont sympathiques, mais assez inégales dans leur qualité d’écriture. Bref, Sable a un rythme de jeu très spécial sur beaucoup de niveaux, qui sera considéré comme ennuyeux par certains et très reposant par d’autres.




Encore trop de problèmes

Mais ce qu’il faut surtout savoir à propos de Sable avant de se lancer, c’est qu’il a encore beaucoup de problèmes d’optimisation et de bugs. Le plus courant étant la pénible animation lorsque l’on s’accroche à un rebord et que notre perso n’arrive pas à monter, mais notre moto qui rebondit dans tous les sens à la moindre grosse dune ou l’inventaire des marchands qui disparaît et force à relancer le jeu pour revenir sont pas mal non plus. Shedworks a déjà annoncé que le jeu aurait un suivi après sa sortie pour corriger ses bugs et ajouter des nouvelles langues (dont le français) dans un futur proche.

Mais ça vaut quand même le coup ?

Maintenant que vous savez tout ça, que reste-il de Sable ? Comme expliqué plus haut, si vous adhérez à ce rythme lent et très libre, vous aurez droit à un jeu reposant et dépaysant. Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié mon exploration dans Sable, parce que je savais déjà exactement à quel genre de jeu j’avais à faire (les bugs et problèmes d’optimisation en moins bien sûr). La direction artistique est sublime et les environnements beaucoup plus variés qu’on peut l’imaginer avec des canyons, une mer de sel, de la végétation et même une ville. Sable, ce n’est pas que du désert monotone à explorer comme on peut le penser et il y a plein de choses à voir.



Le gameplay reste très simple avec une barre d’endurance comme on peut la retrouver dans les derniers opus de The Legend of Zelda, ce qui est parfois un peu embêtant lorsque l’on veut courir et que l’on doit attendre constamment que la réserve se remplisse. Mais on retrouve aussi cette liberté d’exploration popularisée par Breath of the Wild ou rien n’est indiqué et si on voit un point d’intérêt dans notre champ de vision, c’est à nous de choisir si on veut voir ce qui s’y cache. Ça fonctionne toujours aussi bien et on se retrouve à explorer d’immenses carcasses de vaisseaux spatiaux ou des temples en ruine digne de l’œuvre de Moebius et le jeu propose tout de même quelques quêtes et on n’est pas constamment livré à nous-mêmes non plus.


Le paradoxe de la hype

Sable est un bon jeu, mais qui s’adresse à un nombre très restreint et spécifique de joueurs dans ce qu’il propose. Quand on ajoute le fait qu’il est plein de bugs et de maladresses, ça suffit à faire fuir les quelques courageux qui s’y sont aventurés. Le vrai problème de Sable est qu’il a eu une belle exposition à son annonce, une couverture médiatique conséquente pour un jeu indé au cours de son développement, et au final le jeu va sembler un peu vide en termes de gameplay et toute la hype retombe très facilement. Quand le studio aura balancé plusieurs correctifs, Sable pourra alors véritablement rencontrer son public, mais à l’heure actuelle, le jeu reste une expérience qui va satisfaire une minorité de joueurs. J’ai la chance d’en faire partie et d’avoir adoré explorer cet univers que je trouve très relaxant et beau, et d’avoir mitraillé de screenshots tout le long de mon périple. Mais je suis aussi conscient qu’il a trop de défauts et un rythme qui va être ennuyeux pour beaucoup de monde par rapport à ce qu’on pouvait attendre de lui, faisant de Sable une expérience qui peut décevoir assez facilement.

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