Vente en viager : gare aux abus de faiblesse !

Peur de ne pas trouver de place en Ehpad, envie de vieillir à domicile… Les ventes en viager – qui permettent de toucher des revenus complémentaires tout en restant chez soi – augmentent de 5 % par an depuis plusieurs années. Mais prudence.

Restez informée

« De plus en plus d’intermédiaires s’intéressent à ce marché, parfois sans l’expérience nécessaire », met en garde Bruno Jarry, de l’Académie nationale du viager. « Conséquence ? Certains contrats sont truffés d’erreurs. »

Se méfier des prix sous-évalués

En vendant en « viager occupé », vous restez chez vous et gardez le « droit d’usage et d’habitation », valorisé à 42 % de la valeur du bien si vous avez 80 ans, à hauteur de 56 % si vous avez 70 ans et 67 % à 60 ans, etc. Faites réaliser plusieurs évaluations. L’acheteur vous verse le solde (soit 44 % de la valeur de votre bien si vous avez 70 ans, par exemple), qui peut être réparti – selon vos souhaits – entre un « bouquet » (capital versé lors de la signature) et une rente à vie.

Exemple ? Pour un logement estimé 300.000 euros, une femme seule de 70 ans peut alors percevoir, au choix : 132.000 euros de bouquet seul ; ou 30.000 euros de bouquet puis 500 euros par mois de rente à vie ; ou encore 647 euros par mois de rente sans bouquet.

Traquer les « oublis »

Assurez-vous que le contrat prévoit l’indexation de la rente versée sur l’inflation, et sa majoration si vous quittez les lieux : ces conditions sont parfois oubliées. Si vous vivez à deux, la rente doit aussi être réversible au conjoint. Enfin, veillez à la répartition des charges : le vendeur assume celles dites « locatives » (environ 70 % des dépenses), pendant que l’acheteur prend en charge les gros travaux. Le contrat doit le préciser mais il est préférable de le rappeler lors de la signature. Ainsi, votre acquéreur rechignera moins à sortir le carnet de chèques pour des réparations !

L’avis de l’expert

 » Vérifiez que votre contrat comporte bien une “clause résolutoire”, qui permet de faire annuler la vente dès le premier impayé de rente, sans saisir la justice. Votre acheteur – qui aura déboursé une somme conséquente pour verser le bouquet et les frais de notaire – aura ainsi à cœur de régler ses mensualités rubis sur l’ongle ! »

Merci à Bruno Jarry, directeur de l’Académie nationale du viager.

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