Anne Depétrini a réalisé Belle, belle, belle, une comédie positive sur notre rapport au corps et sur la séduction, diffusée lundi 23 août sur TF1 à 21h05. Elle y a mis beaucoup d’elle-même, bien qu’elle ne soit pas l’auteure du scénario.
Alice (Joséphine Draï), l’héroïne de ce téléfilm, ne s’aime pas mais reprend peu à peu confiance en elle. D’où vient cette idée de scénario ?
ANNE DEPÉTRINI : C’est l’adaptation de I Feel Pretty d’Amy Schumer, une comique américaine engagée. L’idée est brillante, et j’aurais bien aimé l’avoir eue : si on se sent mal à l’aise avec son corps, le problème n’est pas dû à ce à quoi on ressemble mais au regard qu’on porte sur soi. La vie sourit à ceux qui ont une bonne image d’eux-mêmes, qui ne sont pas en détestation de ce qu’ils sont. Ce questionnement sur l’image que l’on renvoie est une réalité de notre époque et concerne surtout les jeunes femmes.
Que dites-vous à vos filles, Ella (19 ans) et Ava (13 ans), à ce sujet ?
Elles ont grandi avec la montée en puissance des réseaux sociaux. Nous, les parents, on a dû suivre tant bien que mal. J’ai essayé de les tenir à distance de la violence qu’on y trouve. J’ai vérifié qu’elles ne se faisaient pas harceler. Mais en même temps, il ne faut pas être trop intrusif. Je vois qu’aujourd’hui, elles sont apaisées. Elles ont trouvé leur chemin. Elles savent à quoi s’en tenir quand elles lisent tel ou tel commentaire.
Quel est le message de ce téléfilm ?
Il y est question du corps dans tous ses états. Les hommes peuvent être aussi concernés mais les femmes le sont davantage. Quand je vois que des filles de 16 ans retouchent leurs photos avant de les publier sur les réseaux, je ne comprends pas !
Dans l’une des scènes, on voit des jeunes femmes qui consultent des profils d’hommes sur une appli de rencontres en faisant des commentaires peu sympathiques sur leur physique. N’est-ce pas là aussi du sexisme ?
Le sexisme ou le féminisme n’est pas le sujet de ce téléfilm. Cette scène a pour but de montrer qu’avec ces applications, on ne réfléchit pas, on ne fait que consommer. Ce qui ne veut pas dire pour autant que les histoires d’amour n’existent pas !
Adolescente, étiez-vous personnellement mal à l’aise avec votre physique ?
Oui ! À 11 ans, je ressemblais aux filles d’aujourd’hui. J’ai connu une explosion de féminité en quelques mois. J’étais grande, brune à cheveux bouclés… un ovni à l’époque. Les garçons m’arrivaient aux aisselles ! Pas facile pour les slows… On se dit qu’on n’arrivera pas à séduire, on n’ose pas rêver que c’est possible… Et on a tort ! Il faut se libérer de ça !
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