Certains membres du PS commencent à regarder les années de François Hollande à l’Élysée de façon plus positive qu’auparavant, considérant que le mandat a tout de même eu des apports positifs, comme l’explique Libération ce jeudi 12 août.
Tout n’était pas si catastrophique, vu de 2021. Les membres du Parti Socialiste sont de plus en plus nombreux à voir le mandat de François Hollande d’un autre angle, et pas si négatif que cela, croit savoir Libération. Une ritournelle que l’on entend beaucoup dans les couloirs du PS ces derniers temps : « il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain« , et surtout dans la bouche des membres quarantenaires du parti, ceux qui ont commencé à éclore politiquement avec ce quinquennat socialiste. C’est ce que ressent un ancien conseiller de François Hollande, qui plaide : « Tout le monde nous a fait le procès du quinquennat, mais il y a une part d’injustice, on a fait des choses. Il faut sortir du confessionnal dans lequel les écolos veulent qu’on reste. Nous, on a gouverné, à la différence des autres« .
Car des choses dont les socialistes peuvent se féliciter, il y en a eu. Pour Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, on peut par exemple lister les accords de Paris sur le climat, ou encore le mariage pour tous. « On l’oublie un peu parce qu’on veut oublier tout le quinquennat Hollande, mais on peut être fiers. Il y a eu des conneries, mais aussi de vraies ambitions. » juge l’élu. Ce qui a changé entre-temps : un nouveau quinquennat s’est déroulé, et pour certains, la comparaison est plutôt en faveur du précédent locataire de l’Élysée. C’est ce que constate Rachid Temal, sénateur du Val d’Oise : « Personne dans la rue ne me dit ‘Ramenez-nous Hollande’, mais de plus en plus de gens disent qu’on n’a pas tout réussi, mais qu’on voit la différence avec le pouvoir actuel« .
« Tout est une question de récit médiatique »
La clé serait donc de regarder le mandat hollandiste à l’aune de celui d’Emmanuel Macron, comme le suggère un proche d’Anne Hidalgo : « On voit ce qu’est aujourd’hui une politique libérale de droite et la différence avec la gauche, y compris la gauche molle de Hollande, connectée aux territoires. » Sans pour autant s’absoudre complètement, nuance Najat Vallaud-Belkacem : « Il y a eu des erreurs et des tensions internes, toujours abondamment commentées, mais quand je vois les incohérences et les changements de pied permanents de ce gouvernement, et que je constate le peu de cas qui en est fait, je constate que tout est une question de récit médiatique« . Un récit qui n’a pas été porté jusqu’au bout, ni défendu par les cadres du parti. Notamment lors de l’élection présidentielle : « L’absence d’un candidat à la présidentielle pour défendre le bilan du quinquennat a permis de déployer sans limites un discours strictement négatif » analyse l’ancienne ministre. D’autres regrettent de ne pas avoir lutté contre le discours alors en vogue du « Hollande-bashing », pas pour la gloire de l’ancien président, mais pour celle « de la gauche« . Après quatre ans, le PS panse encore ses plaies du quinquennat précédent, mais commence à s’apercevoir qu’il peut en porter certaines sans fard.
Crédits photos : LIONEL URMAN / BESTIMAGE
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