Le 69e festival de San Sebastian est dans la tourmente depuis qu’il a annoncé remettre le trophée Donostia à Johnny Depp pour l’ensemble de sa carrière. La remise de prix est prévue le 22 septembre pour saluer « l’un des acteurs contemporains les plus talentueux et versatiles ». De quoi faire bondir l’Association espagnole des femmes cinéastes et des médias audiovisuels (CIMA).
La présidente de la CIMA, Cristina Andreu, déplore « le terrible message » que fait passer le festival en récompensant Johnny Depp. « Quel message veut faire passer le Festival de San Sebastian, qui a également signé la
Carta de Paridad, qui implique d’être un festival qui ne discrimine pas les femmes ? Que les accusations d’une femme ne sont pas crédibles ? Que peu importe ce que vous faites dans votre vie privée, ce qui compte pour les réalisateurs est ce qui se voit à l’écran ? Que l’art est au-dessus du bien et du mal ? Ou peut-être qu’il ne s’agit pas d’art mais d’industrie audiovisuelle et de ses intérêts économiques », peut-on lire sur le site de l’
association.
Toujours dans les ennuis
L’association fait référence aux accusations de violences conjugales d’Amber Heard contre Johnny Depp et du
procès perdu par l’acteur contre le tabloïd The Sun. Le juge avait statué, dans son verdict, que les accusations de violence domestique portées à son encontre par son ex-femme et relayées par le média étaient « substantiellement vraies ».
L’ancien acteur de Pirates de Caraïbes n’en a d’ailleurs pas fini sur ce sujet, puisqu’il a également porté plainte contre la star d’Aquaman en diffamation aux Etats-Unis. En cause, un article qu’elle avait écrit pour le Washington Post en 2018 et dans lequel elle se présentait comme une « une figure publique représentant les abus domestiques ». Le procès devait se tenir en mai cette année avant d’être décalé à
avril 2022 à cause de la pandémie de Covid-19. Johnny Depp réclame à Amber Heard 50 millions de dollars de dommages et intérêts.
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