INTERVIEW – Près de deux mois après l’incarcération de Cédric Jubillar pour « homicide volontaire » sur son épouse Delphine, disparue le 16 décembre 2020, sa nouvelle compagne, Séverine, s’est confiée à Femme Actuelle. Plus déterminée que jamais, la mère de famille est prête à tout pour le sortir de prison.
- Delphine Jubillar
Un soutien indispensable. Près de huit mois après la disparition de Delphine Jubillar à Cagnac-les-Mines le 16 décembre 2020, son mari, Cédric, est toujours derrière les barreaux à la prison de Seysses pour « homicide volontaire sur conjoint ». S’il continue de nier toute implication dans la disparition de sa femme, le procureur de Toulouse, lui, n’est pas du même avis. En effet, le 18 juin 2021, le père de Louis et Elyah est mis en examen et écroué jusqu’à nouvel ordre après avoir fourni des explications « contradictoires et mensongères » aux enquêteurs. Depuis deux mois, Cédric Jubillar est donc placé à l’isolement, loin de ses enfants, mais aussi loin de celle qui lui avait redonné goût à la vie, Séverine. En exclusivité pour Femme Actuelle, la maman de 44 ans a accepté de nous en dire plus sur cette affaire qui a bouleversé sa vie…
Femme Actuelle : Huit mois après le début de l’enquête, êtes-vous toujours convaincue de l’innocence de Cédric Jubillar ?
Séverine L. : Oui, complètement. Je suis seule contre tous mais ce n’est pas grave. Je suis sûre de ce que j’avance. Son frère et ses amis sont aussi derrière lui. C’est impossible qu’il ait fait une chose pareille. Cédric a eu une vie très difficile, il a grandi de foyer en foyer et il a réussi à avoir une femme qu’il aimait plus que tout, il a eu deux enfants magnifiques, il a construit sa maison de ses propres mains pour qu’au final, tout cela lui tombe dessus. C’est injuste.
Cette affaire a-t-elle eu un impact sur votre vie personnelle ?
S.L. : Aujourd’hui, ma mère ne me parle plus, mon père non plus. Je vis une histoire de dingue. Je suis en rémission d’un cancer, cette période est très difficile à vivre pour moi. J’ai deux enfants, de 24 et 16 ans, mais je ne lâcherai pas Cédric. C’est une personne adorable, le meilleur de tous les hommes que j’ai rencontrés dans ma vie. J’ai entièrement confiance en lui, je sais qu’il est innocent… Je me demande vraiment ce qu’il fait en prison.
Êtes-vous retournée au domicile des Jubillar depuis le départ de Cédric ?
S.L. : Oui, j’y suis allée tout à l’heure. C’est un carnage, on lui a pris le lit des enfants, le matelas et le sommier de la petite, et plein d’autres choses… Sa mère a même vidé les placards de la maison.
« Il ne mange pas à sa faim, il ne peut appeler personne, il a perdu trois kilos… »
Avez-vous des nouvelles de Cédric Jubillar depuis la prison de Seysses ?
S.L. : Je reçois fréquemment du courrier de sa part. Je ne peux pas en dire plus, mais vous vous doutez bien qu’il ne peut être bien dans ces conditions. Il continue de clamer son innocence et il ne lui tarde qu’une seule chose, c’est sortir de là et connaître la vérité pour tout expliquer à ses enfants. Je suis un peu la seule à le soutenir, il ne reçoit rien de personne. Pas même de sa mère. C’est moi qui lui amène des affaires en prison, sa mère n’a pas voulu y aller. C’est aussi moi qui lui fais des mandats.
Que savez-vous de la vie carcérale de Cédric Jubillar depuis 2 mois ?
S.L. : Je ne peux rien dire. Mais je fais des mandats quand il en a besoin. Parce que tout se paye en prison, c’est ça le problème, de la nourriture à la cigarette. Il a dû s’acheter une plaque et une cafetière pour se faire à manger parce qu’il ne mange pas vraiment à sa faim. Il a perdu trois kilos. Et puis, depuis bientôt deux mois, il ne peut appeler personne. Pour avoir l’autorisation d’avoir une conversation téléphonique depuis la prison, ou une autorisation de parloir, il faut envoyer une demande au préalable. Ce que j’ai fait il y a déjà un mois et demi et je n’ai toujours pas de réponse. Il n’a même pas de nouvelles de ses enfants, c’est très dur pour lui.
La mère de Cédric Jubillar n’a pas pris contact avec son fils depuis son incarcération, cela le fait-il souffrir ?
S.L. : Je ne parlerai pas à sa place mais personnellement, je trouve cela impardonnable. Une mère ne balance pas son enfant.
« On ne met pas un père de famille en prison pour une machine à laver un compteur de pas »
Que pensez-vous des éléments avancés par le procureur lors de la conférence de presse du 18 juin 2021 ?
S.L. : Ce sont des preuves montées de toutes pièces. Il dit que Cédric était jaloux maladif, mais il n’a rien fait de plus que ce que font des milliers de gens qui n’ont pas confiance après s’être fait avoir dans la vie. Moi-même j’ai espionné des ex-compagnons pour m’ôter d’un doute. Concernant la lessive, elle n’a pas été faite à 4h50 du matin, elle a été faite 36h plus tard. Les pas du podomètre ? Il n’y a pas eu 40 pas mais 258. Cédric a appelé 189 fois sa femme cette nuit-là, il ne faut pas tout écouter. La moitié est déformée. Les avocats de Cédric eux-mêmes ont dit que les éléments avaient été présentés de manière fallacieuse, ce n’est pas pour rien.
Et la condensation dans la voiture… ?
S.L. : Il faisait 9 degrés cette nuit-là, il a plu toute la nuit et l’une des fenêtres de la voiture était restée ouverte, automatiquement ça fait de la condensation. Mais ça, on ne le dit pas, c’est ça le problème. Et puis, ce ne sont pas des preuves pour mettre quelqu’un en prison. On ne met pas un père de famille en prison pour une machine à laver un compteur de pas, on vit dans un monde de fous… Je suis sidérée, intérieurement, je bous.
Le fils de Cédric et Delphine Jubillar a finalement confié que ses parents s’étaient disputés. Vous en avez parlé avec lui ?
S.L. : Oui, j’ai posé la question moi-même à son fils et il ne m’a pas donné cette version. Il m’a dit qu’il est allé au lit, que son papa dormait et qu’il n’y avait eu aucune dispute ce soir-là. Il a aussi entendu sa mère sortir de la maison. Car dans la maison de Cédric, il faut claquer fort la porte pour la fermer, et le petit m’a dit : “J’ai entendu maman mettre ses chaussures et elle est sortie”.
« Je ne le lâcherai jamais, je lui ai fait la promesse… Je serai là jusqu’au bout »
Où en est votre histoire d’amour avec Cédric à ce jour ?
S.L. : Depuis notre rencontre, le 15 avril, on ne s’est jamais lâchés. Avant son incarcération, on commençait tout juste notre histoire. On s’entendait tellement bien que oui, c’est vrai, on parlait de projets futurs. On ne s’imaginait pas trop loin mais on avait envie d’avancer ensemble. Je lui ai redonné goût à la vie, je lui ai redonné le sourire. Il a commencé à s’occuper de sa maison à nouveau, à reprendre les choses en main… Après, je ne voulais pas habiter chez lui lorsqu’il me l’a proposé, je lui ai dit tout de suite que c’était hors de question.
En revanche, Cédric Jubillar n’avait aucun problème à vous imaginer chez lui ?
S.L. : Non parce que pour lui, sa femme n’est pas décédée. Il a continué de la chercher tant qu’il le pouvait parce qu’il était certain qu’elle était toujours vivante. Il pensait même qu’elle était peut-être partie à Madrid avec un autre homme… Mais il n’a jamais parlé de Delphine au passé, il était persuadé qu’elle allait revenir. Après, il faut comprendre aussi qu’au moment de la disparition, il réalise que sa femme a plusieurs amants, ça ne fait jamais plaisir.
Cédric Jubillar a été décrit comme un homme peu actif, agressif et vivant dans un environnement très peu entretenu… qu’en pensez-vous ?
S.L. : Tout ça est complètement faux. Quand je suis allée chez Cédric pour la première fois, il m’a obligée à retirer mes chaussures à l’entrée. L’intérieur de la maison est très propre même si l’extérieur est en bazar. Je l’ai vu passer l’aspirateur tous les soirs quand ses enfants dormaient. Il est même trop maniaque ! Il remet jamais au lendemain ce qu’il peut faire le jour même. C’est un travailleur qui aurait même bossé le dimanche s’il avait pu. C’est un homme à l’écoute, qui est là pour ses proches, et un père merveilleux pour ses enfants. Ce que je lis sur lui me révolte, il ne mérite pas ça.
Quels sacrifices êtes-vous prête à faire pour Cédric Jubillar ?
S.L. : Je le soutiens à 100% et je ne lui lâcherai jamais la main. J’ai confiance en lui et je sais que ce n’est pas lui. Je me battrai jusqu’au bout pour faire éclater la vérité et le sortir de là. Mon but c’est qu’il récupère ses enfants, qu’il reprenne sa vie. Il avait un boulot, sa maison, ses enfants… on lui a tout enlevé. Je suis malheureuse pour lui et tous les gens qui le connaissent savent qu’il n’aurait jamais fait une chose pareille. Personne ne croit à cette histoire. Si c’est long, tant pis, j’attendrai mais je ne le lâcherai pas. Je lui ai fait la promesse, il sait qu’il peut compter sur moi je serai là jusqu’au bout.
Source: Lire L’Article Complet