Confort, chaleur, maintien… Les oreillers de voyage ont tout pour plaire, mais sont-ils vraiment sans danger pour nos cervicales ? Deux professionnels nous aident à y voir plus clair.
Qui dit long voyage, dit souvent arrivée douloureuse avec des tensions et des courbatures sur tout le corps. Pour tenter de minimiser les dégâts lors d’un périple en train, en voiture ou en avion, et améliorer le confort, le coussin de voyage séduit. Gonflable, rigide, en microbilles ou à mémoire de forme, il se décline dans toutes les matières pour répondre aux envies de chacun. Aussi confortable soit-il pendant le voyage, cet accessoire est-il vraiment bénéfique pour le maintien du cou et la posture en général ? Réponse avec Nicolas Rodet, ostéopathe, et Jean-Christophe Guillaumot, masseur-kinésithérapeute.
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Un accessoire pour maintenir la tête et les cervicales
Sans grande surprise, les professionnels s’accordent tous deux sur la nécessité du coussin lors de déplacements. Ce dernier permettrait de bénéficier d’un bon maintien de la tête dans les transports. «Lorsque l’on commence à piquer du nez, la tête a tendance à basculer vers l’avant et à déséquilibrer la zone cervicale, à l’arrière du cou», explique l’ostéopathe Nicolas Rodet. S’il n’est pas bien contrôlé, ce relâchement musculaire peut entraîner des spasmes, d’après le masseur-kinésithérapeute Jean-Christophe Guillaumot. Voire, sur le long terme, des troubles plus handicapants comme des torticolis, des migraines ou des vertiges.
Pas trop serré et adapté à son environnement
Quelques critères sont à prendre en compte pour choisir au mieux son coussin. La condition sine qua non, c’est le confort. D’un soutien très ferme à extramoelleux, chacun aura ses préférences. En revanche, attention à ne pas se sentir trop serré lors de l’essayage. «Une trop grande compression peut bloquer la circulation sanguine», indique Nicolas Rodet.
Si les spécialistes soulignent l’efficacité des coussins de voyage, tous deux conviennent que certains modèles se révèlent plus adaptés à certaines conditions de trajet. Pour les amateurs de périples en sac à dos, il vaut mieux privilégier le coussin gonflable, à l’encombrement minimum. A contrario, pour un voyage long-courrier, la meilleure solution reste le coussin à mémoire de forme. «Il épousera au mieux l’anatomie de la personne et délivrera une sensation de chaleur pour prévenir des courants d’air fréquents en altitude», confirme l’ostéopathe Nicolas Rodet. En train ou bus, les voyageurs apprécieront plutôt l’oreiller circulaire dit «coussin donut», utilisable à la fois pour reposer la tête en arrière, mais aussi pour soulager les fessiers assis sur un siège inconfortable. Enfin, les adeptes de la voiture opteront pour l’oreiller en microbilles, assez volumineux, mais facile à caller entre l’appui tête et la portière.
Dernier facteur important avant de passer à la caisse : le budget. Chaque bourse trouvera son bonheur avec des modèles gonflables à partir de 4 euros, des oreillers en microbilles avoisinant les 5 euros, des «coussins donuts» aux alentours de 15 euros et des édredons à mémoire de forme oscillant autour des 70 euros.
Les alternatives
Si toutefois l’investissement dans un coussin n’est encore qu’à l’état de projet, d’autres gestes permettent de limiter les douleurs musculaires. Dans le cas d’un périple en bus ou en voiture, on profitera d’une pause sur l’autoroute pour faire quelques pas et bouger le bassin. «Il faut éviter de rester figé tout le trajet, car cela bloque la circulation», insiste l’ostéopathe. S’il est impossible de se lever, comme en avion par exemple, on peut aussi étirer sa nuque depuis son siège. En pratique, on recule la tête en arrière de façon à dessiner un double menton, puis on inspire et on expire profondément. «Cela permet de relâcher les trapèzes et de réchauffer les muscles», explique le masseur-kinésithérapeute. De quoi aborder les vacances en toute sérénité !
* Initialement publié en juillet 2019, cet article a fait l’objet d’une mise à jour.
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