The Suicide Squad : sur le tournage du film DC avec Margot Robbie, John Cena et James Gunn

Margot Robbie, James Gunn, John Cena ou encore le producteur Peter Safran : ils nous ont tous donné rendez-vous sur le tournage de « The Suicide Squad » pour nous présenter le film DC attendu chez nous le 28 juillet.

Nouvelle mission à haut risque pour le Suicide Squad de DC ! Cinq ans après sa première aventure sur grand écran, le commando est de retour au cinéma. Avec un nouveau réalisateur (James Gunn succède à David Ayer), beaucoup de nouveaux personnages et quelques anciens, dont la désormais incontournable Harley Quinn, toujours incarnée par Margot Robbie.

La comédienne que nous avons retrouvée sur le tournage du film à Atlanta, en juillet 2019, en compagnie de ses partenaires John Cena et David Dastmalchian, du réalisateur James Gunn, de la cheffe décoratrice Beth Mickle et du producteur Peter Safran. Et son homologue Charles Roven est ensuite venu compléter les propos de tout ce beau monde.

AlloCiné : Comment s’est déroulé le tournage ?

James Gunn : C’était un poil compliqué au début, car il y avait beaucoup de personnages différents. Il a fallut un temps d’adaptation pour que chaque acteur rentre à fond dans la peau de son super-héros. Mais également pour que je comprenne comment chacun fonctionne et quels sont les rapports entre chaque protagoniste.

Et puis nous avions aussi tellement de scènes d’action avec des chorégraphies ultra compliquées, qui demandent un temps important de préparation et nécessitent une précision d’orfèvre. J’ai heureusement mes petits dessins et mon storyboard pour guider chacune des étapes de ma mise en scène.

John et Margot, qui ont un gros volume de combats, se sont préparés à fond pour ce film et ils font preuve d’une efficacité incomparable. Surtout que c’est un film qui aura, au final, plus d’effets pratiques que numérique, ce qui est une première pour un film que je réalise. Rien à voir avec Les Gardiens de la Galaxie, par exemple.

C’est pour moi une grande satisfaction que de voir une scène se dérouler devant mes yeux au lieu d’attendre la post-production pour savoir exactement à quoi cela va ressembler. Je pense que l’expérience est plus réaliste et émotionnelle quand vous tournez dans de vrais décors au lieu de fonds verts, et que tout se déroule dans un environnement purement digital.

Margot Robbie (Harley Quinn) : C’est un vrai plaisir de retrouver Harley Quinn, qui est mon personnage préféré. Dans ce volet de Suicide Squad, elle est toujours égale à elle-même. Mais, forcément, avec James Gunn à la réalisation, le personnage évolue un peu dans une direction encore plus folle et explosive. Dans ce film nous explorons aussi la version rouge et noire d’Harley Quinn, avec ce costume d’origine que l’on peut trouver dans la BD.

Dans tous les cas, Harley demeure la psychopathe que j’adore (rires) Elle est vraiment le catalyseur du chaos ! Ce que j’aimerais souligner, c’est qu’Harley prend plus de plaisir à se retrouver dans un groupe de super-héros que de la jouer en solitaire. C’est pour cela que les films comme The Suicide Squad lui conviennent parfaitement. Elle adore jouer avec les autres, comme une enfant dans la cours de récréation.

Je suis d’accord avec James quand il dit que ce film comporte plus de scènes tournées en dur et se repose moins sur les effets spéciaux. Même si c’est épuisant, j’adore tourner toute mes scènes d’action et exécuter les cascades que l’on me laisse faire. Je ne suis pas super fan des images de synthèse, car ce n’est pas toujours évident d’avoir la bonne réaction émotionnelle pour telle ou telle scène.

Mais quand vous combattez un adversaire bien réel, en face de vous, votre visage va instinctivement exprimer l’émotion adéquate et le spectateur y croira d’autant plus. J’aime le rush d’adrénaline quand je cours au milieu d’un plateau où tout explose autour de moi pour de vrai, comme si j’étais en pleine guerre. Ce n’est plus du jeu d’acteur, c’est presque la vraie vie.

John Cena (Peacemaker) : Quel plaisir de faire partie du Suicide Squad, de revêtir un costume et de me sentir presqu’invincible. J’aime travailler avec James Gunn car il reste fidèle à la narration du scénario, tout en se laissant la liberté d’improviser de temps à autres au niveau des dialogues. J’ai eu totalement confiance en lui après l’avoir rencontré dans son bureau et qu’il m’ait montré le storyboard du film en entier. Tout était précis et clair. C’est libérateur et rafraîchissant d’avoir un réalisateur d’une telle précision et aussi bien préparé. De cette façon, on peut élever le niveau de l’humour ou, quand ce n’est pas approprié, le réduire. Pareil avec l’action.

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En quoi ce film diffère-t-il du précédent ?

Peter Safran : C’est vraiment la folle vision de James Gunn, c’est cela qui lui permet de se différencier du premier film. Ce n’est ni une suite, ni un reboot mais l’interprétation de Suicide Squad par James Gunn. C’est à mon avis la version la plus proche de ce qu’avait crée John Ostrander. On est totalement dans cet esprit déjanté des comic books signés Ostrander. Il n’y a rien du premier film que l’on retrouve vraiment dans ce film et les deux aventures ne partagent aucune connexion, même si nous avons certains personnages qui sont de retour comme Harley Quinn, Rick Flag, Amanda Waller et Captain Boomerang.

James a voulu également introduire des personnages moins connus de l’univers de DC. D’où Polka-Dot Man et Ratcatcher. Et puis nous avons le légendaire Idris Elba qui incarne Bloodsport. Personne ne parle de ce qui s’est passé dans le premier film. Comme dans tous les comics, le film s’ouvre sur Amanda Waller qui assemble une équipe de super-méchants pour une nouvelle mission. Elle envoie nos « héros » sur l’île de Corto Maltese pour détruire un laboratoire clandestin où des expérimentations ultra-secrètes sont conduites.

C’est pour cela que le film ne s’appelle pas Suicide Squad 2 mais “The Suicide Squad”. L’environnement même où nous avons essentiellement filmé, au Panama, nous démarque du film précédent, beaucoup plus urbain [car entièrement tourné à Toronto, ndlr]. Panama nous a offert des visuels, des couleurs dans le style de Cuba, avec une certaine élégance abîmée par le temps. Cela crée un contraste saisissant avec nos protagonistes « bas ass » et aux couleurs vibrantes.

Une autre différence est que ce film sera classé R [interdit aux moins de 17 ans non accompagnés aux États-Unis, ndlr], donc la violence est non-dissimulée comme dans Joker. Le ton est beaucoup plus adulte que dans le premier Suicide Squad.

Charles Roven : La bande-annonce non-censurée que nous avons dévoilée a d’ailleurs battu le record de visionnages pour ce type de vidéo dans la semaine qui a suivi sa mise en ligne. Mais si je peux vous donner un conseil, dans la lignée de ce que James dit, c’est de ne pas trop vous attacher aux personnages. On ne sait jamais qui va revenir d’une mission au sein d’un tel commando suicide.

Beth Mickle : Pour moi qui me suis occupée du “look” du film à travers ses décors, il était important de trouver l’endroit le plus adéquat et qui possédait un esprit cubain. Car c’est ce que James Gunn voulait. Nous avons donc hésité avec Porto Rico et le Costa Rica mais, au final, Panama nous a ouvert les bras pour un tournage fantastique. Avec son côté usé, Panama correspond plus à la vision de James Gunn.

Au niveau de certaines architectures, nous nous sommes inspirés des films de guerre et d’action des années 60 et 70, comme Les Douze Salopards. Nous avons ainsi construit une forteresse avec des arches en pierre à l’image des châteaux que l’on trouverait dans ces films classiques. Mais il y a aussi des inspirations visuelles plus modernes, plus viscérales, comme les films La Chute du faucon noir et Jarhead, voire Il faut sauver le soldat Ryan, qui ont servi de référence.

De ce qu’on a pu en voir, « The Suicide Squad » donne l’impression que James Gunn a pu faire ce qu’il voulait.

Charles Roven : Car c’est le cas. Nous avons eu beaucoup de chance qu’il veuille faire The Suicide Squad, car c’est un très grand fan des comic books. Et il a vraiment aimé ce concept de personnages qui sont mauvais mais pas diaboliques, et l’idée de rédemption. Il nous a donc présenté ce qu’il voulait faire, à Peter et moi-même ainsi qu’au studio, et tous avons aimé son idée directrice.

Et ce qu’il y a de bien avec James, c’est que quand il vous dit qu’il va faire quelque chose, il tient parole. Nous avons tout simplement aimé ce qu’il a présenté et ce qu’il voulait que nous lisions du scénario. Et il voulait s’assurer qu’il pouvait terminer le scénario avant de s’engager à le réaliser. Nous avons donc tous reçu le scénario, qui correspondait exactement à ce qu’il nous avait proposé, mais avec plus de détails. Et nous avons adoré sa vision unique de tout ce qu’il fait et en particulier, sa vision unique pour The Suicide Squad.

Propos recueillis par Emmanuel Itier en juillet 2019 à Atlanta (sauf ceux de Charles Roven, recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 20 mai 2021)

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