"Touche pas à ma virilité" : en Corée du Sud, des militants veulent faire barrage aux féministes

Ces groupes de masculinistes sud-coréens estiment que le féminisme est devenu hors de contrôle dans leur pays et dénoncent une haine des hommes omniprésente.

Il aura suffi d’un emoji pour mettre le feu aux poudres. En Corée du Sud, des groupes d’hommes militant pour la défense des «droits masculins» scandent depuis plusieurs semaines «Touche pas à ma virilité». Selon un article du Los Angeles Times, publié le 12 juin, ce mouvement est né en opposition à l’utilisation d’un emoji montrant une main dont le pouce et l’index sont rapprochés. Un symbole notamment utilisé pour signifier les pénis de petite taille et qu’ils considèrent comme une insulte à leur corps.

Selon le L.A Times, ces groupes d’hommes forment un contre-mouvement puissant face aux voix qui soutiennent la vague MeToo en Corée du Sud. Principalement composé de jeunes hommes issus de la génération Z (nés entre 1995 et 2010), ils dénoncent une misandrie qui, selon eux, est omniprésente dans la société sud-coréenne, et affirment que «le féminisme radical est devenu hors de contrôle».

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L’émoji de la discorde

L’emoji en question, qui n’existe pas dans les téléphones français, fait débat en Corée du Sud depuis 2015, avant même qu’il n’intègre les smartphones. C’était notamment le logo de Megalia, un groupe féministe en ligne sud-coréen dissout en 2016. Depuis, ces groupes masculinistes pourchassent la moindre utilisation de cet emoji et obtiennent gain de cause. Comme avec cette campagne promotionnelle pour des articles de camping, lancée en mai dernier, et dans laquelle apparaissait ce symbole attrapant une petite saucisse. Face à la réaction des forums masculinistes, accusant l’entreprise de diffuser une publicité haineuse envers les hommes, cette dernière s’était excusée et avait modifié puis retiré l’image. Pour répondre aux manifestations qui avaient lieu devant son siège, exigeant le renvoi du responsable de cette publicité, l’entreprise a par la suite annoncé qu’elle avait pris des mesures disciplinaires à son encontre et fait des changements au sein de sa hiérarchie.

Anti-féminisme

Si le mouvement Metoo est certes parvenu jusqu’en Corée du Sud, la parole des Sud-Coréennes peine à se libérer. Et pour cause, une étude menée en 2018 par le Korean Women’s Development Institute a montré que pour 65 % des hommes âgés d’une vingtaine d’années, le féminisme était un mouvement de haine des hommes. Parmi eux, 56,5 % se disaient même prêts à rompre avec leur compagne si elle se disait féministe.

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