Soirées-test en discothèque : "L'objectif premier, c'est de savoir si on peut tous danser, suer, être émus ensemble toute la nuit", explique le DJ Pedro Winter

DJ Pedro Winter fait partie des artistes qui devaient être à l’affiche de deux soirées électro, samedi 26 juin à Paris, au Cabaret Sauvage et à la Machine du Moulin Rouge. Des soirées-test qui visaient à évaluer le risque de transmission du Covid-19 chez des fêtards non masqués mais vaccinés, alors que les discothèques rouvrent le 9 juillet avec un protocole sanitaire strict. « L’objectif premier, c’est de savoir si on peut tous danser ensemble, suer ensemble, être émus ensemble toute la nuit », expliquait samedi matin sur franceinfo le DJ. Quelques heures plus tard, les organisateurs annonçaient que cette expérimentation baptisée « Reviens la nuit » était repoussée « à une date ultérieure », faute de volontaires en nombre suffisant. « Les équipes scientifiques, logistiques et artistiques restent mobilisées et unies sur ce projet pour une expérimentation qui se tiendra à une date ultérieure lorsque toutes les conditions nécessaires à sa réalisation seront favorables et plus propices au temps de la recherche », ont-ils précisé sur les réseaux sociaux.

franceinfo : Cette soirée électro « comme avant », c’est un moment que vous attendez ?

DJ Pedro Winter : Exactement. Ça fait un an qu’on a mis nos disques de côté, qu’on a éteint les boules disco. Comme vous pouvez l’imaginer, j’éprouve une énorme émotion et un grand plaisir quand je me dis qu’on va pouvoir tous se retrouver dans un club, en conditions réelles, de 23 heures à 6 heures du matin. C’est une fête pas comme les autres puisque avant d’être une vraie soirée, c’est quand même une expérimentation scientifique menée par l’ANRS/Maladies infectieuses émergentes et l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.

« On participe [avec les autres DJ] en tant qu’artistes, mais aussi en tant que citoyens. »

à franceinfo

On a envie de faire bouger des choses, d’essayer des choses dans le but de voir les clubs rouvrir dans les conditions d’avant.

Les patrons de clubs demandaient depuis longtemps une expérimentation de ce genre. Pensez-vous que ces soirées-test arrivent tard ?

Effectivement, peut être qu’elles arrivent un peu tard. Mais cette étude samedi soir à Paris avec un public 100 % vacciné, ne pouvait pas être faite plus tôt, puisque les vaccins sont disponibles depuis peu de temps en France. L’objectif premier, en tout cas, l’espoir des artistes, des DJ et des clubs qui se prêtent à l’exercice, c’est vraiment de savoir si ce vaccin est efficace [dans cette situation] et si, enfin, on peut tous danser ensemble, suer ensemble, être émus ensemble toute la nuit.

Les autorités sanitaires et les spécialistes redoutent un rebond de l’épidémie dès cet été, si rien n’est fait pour contrer le variant Delta, plus contagieux. Est-il une menace pour le monde de la nuit ?

Il va falloir continuer à faire attention. Il y a des gestes barrières que nous connaissons tous par cœur, des recommandations qu’il va falloir écouter. Le point positif, c’est que l’été arrive. On va pouvoir sortir et faire la fête en plein air, ce qui va évidemment diminuer les risques. À nous d’être responsables, de faire attention. De tout faire pour qu’on puisse éviter une quatrième vague, qu’on puisse reprendre une vie normale, culturelle, sociale et économique et que ce retour à la normale concerne aussi les clubs. Faisons gaffe, notre destin est entre nos mains.

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