Après la libération de Valérie Bacot, ce vendredi 25 juin, l’actrice engagée Eva Darlan a réagi avec ferveur sur BFM TV à ce nouveau dossier qui met en lumière les violences conjugales. Et selon elle, le gouvernement ne fait pas assez pour toutes ces femmes victimes.
Eva Darlan
C’est une affaire judiciaire qui fait écho à celle de Jacqueline Sauvage. Le 13 mars 2016, Valérie Bacot met fin à 24 années de calvaire passées sous le joug de son mari. Violée, battue, prostituée, elle l’abat d’une balle dans la nuque. Un crime qui peut l’envoyer en prison à perpétuité. Ce vendredi 25 juin, le tribunal l’a condamnée à 4 ans de prison, dont 3 avec sursis, permettant à Valérie Bacot de sortir de prison, elle qui avait déjà effectué une année en détention provisoire. Epuisée mais tout de même libre, ses avocates affirmeront que leur cliente a fait un malaise en plein procès au moment des réquisitions de l’avocat général qui demandait de ne pas la réincarcérer. Un nouveau dossier judiciaire qui fait malheureusement écho aux féminicides et aux violences conjugales qui, depuis l’affaire Metoo sont de plus en plus mis en lumière, libérant aussi la parole des victimes.
« Parlons, dénonçons, protégeons »
Ce samedi 26 juin, l’actrice engagée Eva Darlan a réagi à la libération de Valérie Bacot au micro de BFM TV. Et la comédienne, qui a connu les violences conjugales, n’a pas été tendre avec le gouvernement, qu’elle accuse d’immobilisme face aux violences faites aux femmes. « Dans la société en fait, les choses bougent plus que dans la réalité. C’est le gouvernement qui tient les rênes et le gouvernement ne bouge pas, n’a pas bougé. On a demandé 1 milliard pour protéger les femmes, on ne l’a pas eu. On nous a dit qu’il n’y avait pas d’argent magique, puis on voit qu’il y a de l’argent magique. Donc il y a une volonté de ne pas bouger », scande-t-elle. Mais selon la réalisatrice française, les protagonistes de la justice française ne sont pas bien formés : « Vous comprenez bien que si Eric Jallet [avocat général lors du procès NDLR] ne savait pas ce qu’était l’emprise au début du procès, il y a peut être un petit manque de formation. Quand une plainte n’est pas prise en considération et qu’elle est classée sans suite, il y a peut être un petit manque de formation, il faut former les métiers de loi et pour ça il faut un petit peu d’argent, il faut s’occuper des hommes violents… »
Eva Darlan profite enfin pour faire passer un message fort : « Et moi vraiment, je fais un appel à la population, dès qu’il y a quelque chose qui ne va pas, chez une femme, dans un couple, dans une famille, je vous en supplie faites un signalement. Nous sommes tous responsables du silence qui a entouré le malheur de ses femmes, que ce soit Jacqueline Sauvage, que ce soit Valérie Bacot, que ce soit d’autres, il y a eu des signalements qui ont été faits et qui ont été classés sans suite, je vous en prie, parlons, dénonçons, protégeons ces femmes que l’Etat ne protège pas ».
Source: Lire L’Article Complet