- La Galerie Audrey Marty invite un nouvel artiste à Art’Up
- Le tissage des livres, est une passion peu commune qui anime Ilann Vogt
Le Nord a longtemps été le berceau du textile en France. Pour rendre hommage à ce patrimoine historique, Lille Art Up a décidé de consacrer sa 13e édition à cet héritage régional. Jusqu’à ce dimanche 27 juin, à condition d’être muni d’un pass sanitaire, on peut renouer avec la grande foire d’art contemporain qui se déroule à Lille Grand Palais.
Avec plus d’une centaine d’exposants venus de Lille et d’ailleurs, Art’Up se demande comment l’art textile autrefois associé à la tapisserie est devenu aujourd’hui un art d’avenir. Présent dans la galerie Audrey Marty, le Breton llann Vogt, un nouveau participant, propose une réponse.
Un artiste prometteur
Depuis l’âge de 24 ans, le jeune homme a allié ses deux passions : la littérature et le tissage. Bercé par une maison gorgée de livres par son père écrivain, l’art s’impose naturellement dans sa vie. Mais ce n’est que lors de son parcours en Arts appliqués à Rennes qu’il découvre le tissage de papier. L’alliage de ces deux expériences le pousse alors à tisser des livres, des poèmes, des romans et autres écrits pour en former une matière aux allures de tissu.
En 2019, il remporte le Prix Jeune création métiers d’arts. Et de fil en aiguille, le jeune artiste se retrouve ainsi à exposer pour Art’Up. « Pour moi c’était important de participer à Art’Up aujourd’hui, avec la galerie Audrey Marty. On a eu une année difficile, et être là une première fois c’est très encourageant », se réjouit l’artiste.
Le tisseur aux doigts de fée
Le thème « Au fil de l’art » s’apprête particulièrement à ses œuvres, à la frontière entre littérature et art du textile. « Je me considère comme un plasticien tisserand ou tisseur de textes », explique llann Vogt. Des pages de livres, il fait des broderies et sculptures qui retranscrivent le style des ouvrages. Pour les Fêtes Galantes de Verlaine, une matière aux allures de broderie prend vie. Pour Ulysse de Joyce, la liberté de l’écriture se retrouve dans un entrecroisement aléatoire. Chacun des tissages est unique et propre à chaque texte. Du travail de la matière à l’interprétation du texte, tout est sujet à création pour l’artiste.
Ilann Vogt revient sur sa méthode. « Je pars d’un livre, d’un texte dans le langage original, je découpe des phrases, des mots, et je les entrecroise avec un tissage à la main. » De robes tissées à partir de romans à des petites tapisseries de poèmes, la lecture de l’œuvre est redécouverte. « Je métamorphose les livres, afin qu’on puisse les lire en une fraction de seconde ». Aujourd’hui, ce sont 200 ouvrages qui ont été tissés par ses soins, dont certains sont exposés à Art’Up jusqu’à dimanche.
Source: Lire L’Article Complet