Cueillettes locales, formules naturelles, flacons recyclables : avec les cosmétiques « clean », notre peau respire mieux, la planète aussi.
Restez informée
Après l’alimentaire, la cosmétique. On se méfiait de ce qu’on avalait, voilà qu’on se met aussi à douter de ce qu’on met sur la peau. Y a-t-il des parabens dans cette crème ? Ce shampoing, est-il sans silicone ? Une crise de confiance qui pousse les industriels à revoir leurs formulations, miser sur le bio et jouer la transparence. Pour répondre à nos nouvelles exigences, le groupe L’Oréal consacre même un site Internet aux ingrédients qu’il utilise, sans éluder les questions qui fâchent (au-cœur-de-nos-produits.loreal.fr).
Des formules plus « propres » qui rassurent
Quand les ingrédients naturels, biodégradables et bio remplacent les molécules chimiques issues de l’industrie pétrolière, cela donne des compositions « clean » qui nous rassurent. Huiles d’argan ou d’amande douce plutôt que minérales, gommes végétales à la place des polymères épaississants, extraits d’huiles essentielles au lieu des parfums synthétiques : grâce aux progrès de la chimie verte, il existe une alternative « propre » à tous les produits de la salle de bains, à l’exception des anti-transpirants et des décolorants pour cheveux.
Pas de panique. Qui dit chimique ne dit pas forcément toxique. Soumises à un règlement européen ultra-rigoureux, les molécules synthétiques de nos crèmes sont sans danger pour la santé. D’autant qu’elles ne passent pas la barrière cutanée.
Le bio plébiscité
Répondant à un cahier des charges strict, les cosmétiques bio offrent une garantie d’innocuité appréciée. Côté efficacité et sensorialité (texture, odeur), ils rivalisent désormais avec les soins conventionnels… ce qui n’était pas le cas il y a quelques années ! Mais le bio reste légèrement plus cher, sauf s’il est fabriqué par un gros groupe industriel et distribué en grande surface, comme les gammes certifiées de Mixa, Garnier ou La Provençale.
À savoir. Les ingrédients naturels regroupent l’eau, les matières minérales, végétales et animales brutes ou traitées mécaniquement (broyage, macération, etc.). Quant à ceux « d’origine naturelle », ils peuvent avoir été chimiquement transformés… ce qui n’est pas nocif !
Du bout du monde
Beurre de karité du Burkina Faso, huile d’argan du Maroc, aloé vera d’Afrique du Nord… Favoriser les ingrédients naturels, c’est bien, à condition de ne pas détruire les écosystèmes ni d’exploiter les travailleurs. Bonne nouvelle, la plupart des industriels ont mis en place des pratiques respectant l’homme et l’environnement : approvisionnement solidaire, soutien aux communautés locales, promotion des techniques de culture douce, construction d’écoles, plantation d’arbres… D’autres s’engagent aussi à ne plus utiliser d’huile de palme, responsable de la déforestation amazonienne et très prisée en cosmétique, comme Natessance, oOlution ou Lush.
Made in France. Certaines marques mettent en avant la production agricole française, comme Cultiv (betterave, épinard, chicorée) ou La Provençale (huile d’olive). Des cultures bio, locales et traçables, on dit oui!
Des marques engagées
Pionniers de la « green beauty« , Clarins, L’Occitane, Patyka ou encore le groupe Pierre Fabre (Avène, Klorane…) œuvrent pour protéger la biodiversité. Yves Rocher dispose de 55 hectares cultivés en agriculture biologique à La Gacilly, dans le Morbihan. Caudalie, spécialiste des soins à base de pépin de raisin, reverse 1% de son chiffre d’affaires à la reforestation. Près de La Rochelle, le groupe Léa Nature (Natessance, Jonzac…) a créé un siège social exemplaire avec jardins écologiques, énergies renouvelables et cantine bio.
Pour en savoir plus. Rendez-vous sur le site internet des groupes cosmétiques, onglet « engagements ».
Emballage, on allège
Pour réduire l’empreinte carbone de leurs produits, les pros de la beauté misent sur des emballages poids plume : pots en verre allégé, déodorants compressés, éco-recharges de shampoings en plastique souple et fin, gel douche concentrés… Autre axe pour lutter contre le sur-emballage, supprimer les étuis en carton et les notices. Plus radicales, des start-up engagées proposent des flacons et pots consignés et rechargeables, en plastique ou en verre (oOlution, Cozie, Endro…). Objectif zéro déchet !
C’est du solide. Déodorants, dentifrices, baumes corporels… Économiques, sans conservateurs et emballés dans un simple carton, les cosmétiques solides ont tout bon (Lamazuna, Lush, Pachamamaï, etc.). Même le célèbre shampoing aux œufs de Dop s’y est mis.
Moins de plastique, c’est fantastique
Difficile de s’en passer, tant il est présent dans nos salles de bains. Mais des alternatives se mettent en place, portées par des entreprises soucieuses d’écologie. Le groupe Léa Nature et la marque Akane ont opté pour du plastique végétal compostable, fabriqué à partir de canne à sucre ou de sciures de bois. Chez La Roche-Posay et Garnier, du carton certifié FSC remplace en partie le plastique des tubes. La marque anglaise REN, qui vise le zéro déchet d’ici la fin de l’année, utilise du plastique recyclé – en partie récupéré dans les océans – et recyclable à l’infini.
La tendance vegan
Excluant toute matière d’origine animale comme la cire d’abeille, le miel, le lait ou la lanoline (graisse de laine de mouton), les cosmétiques vegans ont le vent en poupe. Cependant, les tests sur animaux étant interdits depuis 2013 en Europe, la mention « cruelty free » n’a pas grand sens.
Les substances controversées
Certaines molécules synthétiques sont soupçonnées d’avoir des effets néfastes sur la santé, bien qu’aucune étude ne l’établisse formellement à ce jour. D’autres substances sont critiquées pour leur bilan environnemental. Autorisées par la règlementation en vigueur, elles sont exclues des chartes bio.
Les conservateurs. Parabens, phénoxyéthanol, méthylisothiazolinone ou MIT : ils sont accusés d’être des perturbateurs endocriniens et allergisants. Ils représentent moins d’1 % des actifs d’une formule.
Les silicones. Tous les ingrédients qui se terminent par -cone, -conol, -silane ou -siloxane : ils sont très peu biodégradables.
Le sodium laureth sulfate. C’est un tensioactif écotoxique, notamment pour les milieux aquatiques.
Les PEG et PPG. Ce sont des émulsifiants peu biodégradables, à la fabrication polluante.
Avant d’acheter
Identifier les logos
- Cosmébio garantit 95 % minimum d’ingrédients naturels et au moins 10 % d’ingrédients bio sur le total du produit (l’eau et les minéraux ne sont pas considérés comme bio, car non cultivés).
- Cosmos Organic exige 95 % d’ingrédients naturels et au minimum 20 % d’ingrédients bio.
- Cosmos Natural certifie des ingrédients produits dans le respect de l’environnement.
- Natrue va plus loin en n’autorisant aucune substance pétrochimique. Au moins 70 % des ingrédients naturels doivent être bio (Weleda, notamment).
Bien lire les étiquettes
La liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients. Liste obligatoire depuis 1999) répertorie tous les composants du produit, classés du plus fort dosage au plus faible. Les ingrédients chimiquement transformés – d’origine naturelle ou synthétiques – sont écrits en anglais, ceux qui sont naturels en latin. Préférez les listes courtes et regardez si l’ingrédient phare (mention « à l’huile d’argan », par exemple) est situé en tête ou à la fin : vous serez souvent surprise…
S’aider des applis de décryptage
Pour décrypter les ingrédients d’un produit, on télécharge une appli (Yuka, INCI Beauty, Quel-Cosmetic…) et on scanne le code-barres avec son téléphone. Les molécules sont classées par un code couleur, de vert (sans risque) à rouge (controversées). Attention, cet outil ne tient pas compte de la concentration des composants dans la formule.
A lire aussi :
⋙ 10 vrai/faux sur les cosmétiques bio
⋙ Make-up bio : nos 10 marques préférées en 2021
⋙ Quels produits de cosmétique pour être plus écologique ?
Source: Lire L’Article Complet