Lucas Belvaux lâche Dépardieu au milieu « Des Hommes »

  • Lucas Belvaux évoque la Guerre d’Algérie dans un film auréolé du label Cannes 2020.
  • « Des hommes » offre à Gérard Depardieu le rôle d’un ancien combattant hanté par le conflit auquel il apporte sa présence écrasante.

Gérard Depardieu a trouvé un réalisateur à sa mesure pour Des hommes. Ce  film inspiré du roman de
Laurent Mauvignier et auréolé du label Festival Cannes 2020, lui permet de donner le meilleur de lui-même en vétéran traumatisé par la guerre d’Algérie, mûré dans son silence. « J’ai pensé à Depardieu dès que j’ai lu le livre pour son côte animal blessé »  confie Lucas Belvaux à 20 Minutes. Il explique comment il a dirigé l’acteur.

« Feu-de-bois », incarné par Gérard Depardieu et son ami Rabut (sensible Jean-Pierre Darroussin) ont vécu  l’horreur et ont essayé d’oublier. « Ce sont ces personnages qui m’ont passionné dans le livre parce que l’essentiel est derrière eux. Gérard rend parfaitement cela », ajoute Lucas Belvaux. Des flash-back guerriers montrent ce qu’ils ont vécu pendant le conflit.

Depardieu et personne d’autre

 Le réalisateur suit son personnage pendant vingt-quatre heures au cours desquels il pète les plombs. La scène d’ouverture donne le la. Cet homme brutal débarque à l’anniversaire de sa sœur jouée par Catherine Frot avec un cadeau pour essayer de se réconcilier avec sa famille. Elle prend immédiatement aux tripes. « Gérard n’est pas toujours facile sur un plateau, raconte le cinéaste. Il a un côté attendrissant mais il peut être fatigant. Il n’est pas comme le commun des mortels et c’est ce qui le rend magnifique à l’écran. »

Un festival Depardieu

Des hommes offre un véritable festival Depardieu. Sa puissante carrure et sa voix qui fait trembler les murs sont des atouts majeurs quand il s’en prend à une femme terrorisée. Ses yeux perdus expriment sa douleur au cœur de ses manifestations de violence rendant l’homme qu’il incarne touchant jusque dans ses excès. « Il me fait penser à
Jean-Pierre Léaud ou à
Michel Simon par son côté sauvage, insiste Lucas Belvaux. Je me sentais comme un cornac dirigeant un éléphant. Il aurait pu m’envoyer valser à tout moment. »

Un homme prévenant

Lucas Belvaux a su canaliser l’énergie du comédien vers son jeu. « Il a fallu créer un rapport de confiance mutuelle et se mettre à sa disposition, mais ce qu’il m’a donné en échange est prodigieux : c’est une bête de cinéma qui respecte ses partenaires avec lesquels il se montre très prévenant. » Rien que pour la prestation exceptionnelle de Gérard Depardieu, on est ravi d’avoir côtoyé Des hommes, film intense sur un sujet douloureux porté par sa performance.

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