« Plan B » sur TF1, un peu de science-fiction pour beaucoup d'émotion ?

  • Plan B s’est achevée lundi soir sur TF1 et est disponible en intégralité sur Salto
  • La série est l’une des rares et timides tentatives de science-fiction de la chaîne, après Le Secret d’Elise, Emma et bien sûr Joséphine, ange gardien
  • Pas de spectaculaire, d’effets spéciaux, le ressort fantastique (ici le voyage dans le temps) est un prétexte, et révélateur, à explorer les relations humaines

La série Plan B s’est achevée lundi sur TF1 devant
4,4 millions de téléspectateurs et téléspectatrices, pour une part d’audience de 29 % sur la cible des femmes responsables des achats de moins de cinquante ans. C’est bien, la chaîne est ainsi leader sur la soirée, et même très bien pour une série de science-fiction. Plan B est en effet une nouvelle incursion de
TF1 dans le fantastique, après des tentatives plus (le fantôme du Secret d’Elise) ou moins (l’androïde d’Emma) réussies. Après Joséphine, ange gardien aussi.

Comme Le Secret d’Elise était adaptée d’un format britannique (Marchlands), Plan B est le remake d’une série québécoise, et plus précisément de sa saison 2. Florence (Julie de Bona) mène une vie bien remplie entre son ex-mari, ses deux enfants, sa carrière d’animatrice radio et son engagement féministe, jusqu’au jour où tout s’écroule : sa fille adolescente Lou se suicide. Florence n’avait rien vu venir. Mais elle aurait voulu, et elle va pouvoir. Une agence, Plan B, permet de remonter dans le passé.

Et comment ça marche ? Pas de DeLorean à la Retour vers le futur, de vaisseau spatial à la Interstellar, de machine futuriste à la Terminator ou même de trois câbles dans un garage comme dans Primer,
modèle de SF lo-fi. Florence est abordée dans la rue par une femme qui lui parle de Plan B, et après quelques hésitations et clics, elle reçoit une jolie boîte, avec à l’intérieur, une pilule. Elle l’avale, lumière blanche, et la voilà transportée quelques jours avant le suicide de sa fille. Attention, elle ne voyage pas physiquement dans le passé, seulement spirituellement, comme dans Code Quantum.

Attention à l’effet papillon

Plan B s’inscrit en fait dans le sillon de fictions, où le ressort SF n’est qu’un prétexte, un révélateur, que ce soit la rom com avec Il était temps ou la comédie pure avec Camille redouble et Les Visiteurs. Il s’agit ici d’explorer les liens familiaux, la relation mère-fille, comme l’avaient le film et la série Fréquence interdite autour d’un transmetteur radio qui permettait de communiquer à travers les âges. Mais ce « plan B » n’est pas non plus artificiel, car Florence se rend compte après son premier voyage que le mal-être de sa fille remonte à plus loin, et remonte donc de plus en plus loin dans le passé.

Or, ce que nous ont appris les films de voyage dans le temps, c’est qu’il ne faut pas trop jouer avec le temps, sinon gare à l’effet papillon. Comme le film éponyme. Plan B ne l’oublie pas, c’est tout à son honneur et c’est ce qui a bouleversé le public. La série traite les conséquences du voyage dans le temps, comme le reste, de manière intime, puisque – attention spoilers, la série est disponible en replay sur MyTF1 et en intégralité sur Salto – Florence a développé un cancer après ses retours dans le passé, après ses sacrifices. « Elle oublie la femme en elle, et elle s’en rend malade. Tu ne peux pas sacrifier une partie de toi, tu vas forcément tomber malade, commente Julie de Bona sur
Allociné. C’est ça que dit la série, et je trouve ça beau. »

Ultime révélation, sa fille, elle-même, a utilisé l’agence Plan B pour essayer de sauver sa mère, et la série entrouvre la porte au multivers et aux différentes timelines. Rien n’est surligné, l’émotion est privilégiée, mais elle n’oublie donc pas son postulat de départ et se permet une fin ouverte, sujette aux interprétations… et aux émotions, si l’on croit les réactions des téléspectateurs et téléspectatrices
sur les réseaux sociaux.

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