Les scorpions font partie des premiers animaux à être devenus complètement terrestres. Mais il n’existe pas de fossile permettant de comprendre comment ils ont quitté le milieu aquatique pour s’établir sur terre. La découverte faite dans un musée du Wisconsin (États-Unis) pourrait changer la donne.
Une espèce datant de 437 millions d’années
Ce fossile était entreposé au musée de l’université du Wisconsin depuis plus de trente ans, sans que personne ne s’en préoccupe. À partir de 2016, une équipe de chercheurs a commencé à analyser une série de fossiles qui comprenait surtout des arthropodes et des vers. Jusqu’à ce qu’ils aperçoivent qu’il y avait également deux fossiles de scorpions.
« Nous ne savions pas que nous avions des scorpions », explique Andrew Wendruff, paléontologue à l’université. Ces fossiles ont été prélevés dans la région de Waukesha, à 30 kilomètres à l’ouest de Milwaukee, dans le Wisconsin. Ce qui est très intéressant, car il y a 450 millions d’années, cette région était un océan chaud et peu profond. Ce qui a permis, grâce à la faible teneur en oxygène et à la salinité élevée de bien conserver les fossiles.
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Les scientifiques ont baptisé cette nouvelle espèce Parioscorpio venator et la décrivent dans la revue scientifique Scientific Reports. Grâce à d’autres fossiles retrouvés dans la même région, ils estiment que ce scorpion aurait vécu il y a environ 437 millions d’années.
Le chaînon manquant ?
En analysant avec minutie le Parioscorpio venator, ils se rendent compte que certains éléments du système respiratoire et du système digestif ont été très bien conservés. Les chercheurs expliquent alors que certains éléments sont semblables à ceux des scorpions terrestres d’aujourd’hui mais qu’il y a également des similitudes avec des parents marins.
Il n’a cependant ni poumons, ni branchies. Difficile donc pour le moment d’établir s’il évoluait dans l’eau ou sur terre. Wendruff et son équipe estiment qu’il avait la capacité de vivre dans l’eau mais qu’il pouvait également s’aventurer sur terre, pour s’accoupler ou chasser ses proies, comme des insectes primitifs ou des mille-pattes par exemple.
Des fossiles plus anciens pourraient permettre de clore le débat mais cette découverte reste majeure car elle permet de comprendre un peu mieux l’évolution du scorpion et son passage de l’eau à la terre. Andrew Wendruff explique que pour le moment, « c’est certainement la base de l’arbre généalogique du scorpion ».
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