Alors que la Fédération internationale de rugby a recommandé en octobre que seuls les hommes trans puissent rejoindre les championnats masculins, la Fédération française de rugby a annoncé lundi, l’inclusion sans distinction, des personnes trans dans ses compétitions officielles.
À deux ans de la Coupe du Monde en France, la Fédération française de rugby a souhaité envoyer un message d’inclusivité. La FFR a annoncé lundi, que toutes les personnes trans pourraient intégrer les équipes de rugby et participer à toutes les compétitions officielles à compter de la saison prochaine. Elle devient ainsi la première fédération sportive hexagonale à inclure les athlètes trans dans son règlement. « Cette inclusion dans les règlements de la FFR est une avancée unique et majeure qui, j’espère, sera suivie par d’autres fédérations », a indiqué Jean-Bernard Moles, président de la Commission anti-discriminations et égalité de traitement.
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En ce #17mai, la FFR est honorée de valider l’inclusion des trans-identitaires de genre au sein de ses compétitions officielles à partir de la saison prochaine. Il est important de permettre à tous nos licenciés de pratiquer leur passion dans le respect des droits de chacun :
Inclusivité sous conditions
Cette décision, actée à l’occasion de la Journée international de lutte contre les LGBTphobies, permettra aux personnes trans d’évoluer dans toutes les compétitions officielles organisées par la FFR. Cette possibilité est toutefois assortie de conditions. Une femme trans réassignée physiquement pourra participer à toutes les compétitions dans les catégories féminines si elle a initié son changement d’état civil. Une femme trans non-opérée devra quant à elle, attester qu’elle suit un traitement hormonal depuis à minima 12 mois et qu’elle ne dépasse pas le seuil de cinq nanomole/litre du taux de testostérone.
Certains internautes ont dénoncé la portée stigmatisante de ces limites. « Forcer la prise d’un traitement hormonal et le changement d’état civil n’a rien à voir avec de l’inclusion, c’est l’envie de faire entrer des gens dans des cases qui rassurent et satisfont une idée fausse des corps et des sports », a par exemple réagi la journaliste Marie Turcan. D’autres, à l’image que la première joueuse de rugby trans en première division, Alexia Cérénys, ont salué l’avancée que constitue cette évolution du règlement.
« La puissance ne doit pas être un prétexte pour écarter une population »
En octobre, World Rugby avait « recommandé » que les femmes trans ne disputent pas les compétitions internationales féminines, durant lesquelles « la taille, la force, la puissance et la vitesse sont cruciales », car « la sécurité et l’équité ne (peuvent) être assurées » aux femmes non trans. Elle avait précisé que cette disposition ne devait pas empêcher les fédérations nationales de faire preuve de flexibilité dans leur application des directives dans le rugby amateur.
Récemment, plusieurs athlètes féminines de haut niveau, dont l’ex-championne de tennis américaine Martina Navratilova, les athlètes britanniques Kelly Holmes et Paula Radcliffe, ont manifesté leurs inquiétudes sur les préjudices éventuels que pourraient apporter au sport féminin la participation d’athlètes trans, potentiellement plus puissantes. « Réduire la performance dans un sport à une seule puissance musculaire ne doit pas être un prétexte pour écarter une population », a rétorqué Serge Simon, le vice-président de la FFR, interrogé par « Le Monde ».
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