La pratique du « stealthing » fait l’objet d’un vide juridique aux quatre coins du monde, pourtant quelques pays commencent à vouloir le punir sévèrement…
Il y a quelques semaines, la justice néo-zélandaise a rendu un jugement historique. Pour la première fois, un homme a été condamné pour viol après avoir pratiqué le « stealthing », un anglicisme désignant le fait d’enlever le préservatif pendant un rapport sexuel et ce, sans le consentement de son partenaire. Passée sous silence par la plupart des victimes, cette pratique méconnue peut pourtant avoir des conséquences psychologiques et physiques (MST, ITS) graves. Une étude d’Alexandra Brodsky parue en 2017, a permis de mettre en lumière ce phénomène, tout comme la série I May Destroy You, sortie en 2020. Deux représentations majeures qui ont ainsi encouragé les victimes à enfin se sentir légitimes et à timidement prendre la parole. Une parole qui pourrait devenir assourdissante quand on sait que une femme sur trois et un homme sur cinq auraient déjà subi cette pratique… Que fait la justice pour venir en aide aux victimes ?
Le statut juridique du « stealthing » en France et ailleurs
Suite au jugement néo-zélandais, la cheffe de l’opposition libérale australienne, Elizabeth Lee, a décidé de lancer une campagne pour criminaliser cette pratique. Chez nos voisins Suisses, le « stealthing » a été désigné comme une agression sexuelle par la juridiction, et non comme un viol. De notre coté, aucune loi française n’existe, et donc ne permet pas de combler ce vide juridique. Thomas Stefania, avocat au barreau de Paris, souhaite que cette pratique soit punie pénalement et qu’elle soit désignée comme un viol : « Le stratagème provoque une erreur portant sur une qualité essentielle de la relation sexuelle et déterminante du consentement : le port du préservatif. De surcroît, si le stealthing requiert de la discrétion de la part de son auteur, c’est bien pour qu’il agisse par surprise. Ainsi, pour toutes ces raisons le stealthing devrait être considéré comme un viol par surprise ». Mais pour lui, au vu des décisions de justice déjà rendues sur ce sujet, il n’y a qu’un pas à franchir pour reconnaître la qualification de viol par surprise…
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