Les différentes mutations du virus SARS-CoV-2 ont toujours suscité des craintes. Mais le variant indien est actuellement celui qui inquiète particulièrement les autorités sanitaires. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette souche du coronavirus est plus contagieuse et pourrait rendre les vaccins contre la Covid-19 moins efficaces.
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« B.1.617 ». C’est ainsi que le variant indien a été baptisé. Ce dernier a été identifié pour la première fois en octobre 2020 en Inde, plus précisément près de la ville de Nagpur, dans l’état de Maharashtra, où se trouve Mumbai, d’après une note du Conseil scientifique publiée le 23 avril dernier. Cette souche du coronavirus circule activement sur le territoire. Mais elle s’est également propagée dans différents pays européens, tels que la Belgique, l’Italie et la France, ce qui inquiète les autorités sanitaires. En outre, les nouvelles annoncées récemment par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au sujet du variant indien ne sont pas rassurantes.
Le variant indien serait plus résistant aux anticorps et rendrait les vaccins moins efficaces
Dans un entretien accordé à l’AFP, la scientifique en chef de l’OMS, pédiatre indienne et chercheuse Soumya Swaminathan, a invité les pays à la prudence face à la contagiosité du variant indien. Cette souche « présente des mutations qui augmentent les transmissions, et qui peuvent aussi potentiellement le rendre résistant aux anticorps qui se sont développés grâce à la vaccination ou à une contamination naturelle », a-t-elle expliqué ce 8 mai.
La scientifique a estimé que l’OMS pourrait faire figurer le variant « B.1.617 » dans la liste des variants considérés comme plus dangereux que la souche classique de la Covid-19. Les mutations en question représenteraient un danger bien plus important en raison du taux de mortalité des patients atteints mais également car elles sont plus contagieuses et seraient plus résistantes aux anticorps développés après avoir reçu le vaccin contre la Covid-19.
Soumya Swaminathan a également déclaré à l’AFP que le variant indien était un facteur d’accélération de l’épidémie devenue hors contrôle en Inde. Cependant, elle a indiqué que la hausse des cas dans le pays n’était pas uniquement causée par cette souche du coronavirus. Selon la pédiatre, l’Inde a baissé la garde trop tôt. Elle a déploré des « grands rassemblements de masse » dans le pays.
« Dans un vaste pays comme l’Inde, les contaminations peuvent se poursuivre sans faire de bruit pendant des mois. Ces premiers signes ont été manqués jusqu’à ce (les transmissions) aient atteint un point où le décollage a été vertical », a-t-elle précisé.
La vaccination permettra-t-elle de lutter contre le variant indien ?
« L’épidémie concerne des milliers de personnes et le virus se multiplie à une vitesse qu’il est très difficile d’enrayer », a spécifié la chercheuse. Elle a prévenu que la vaccination seule ne serait pas suffisante pour reprendre le contrôle de la situation. Pour l’heure, seul 2 % de la population indienne, qui compte 1,3 milliard d’habitants, a reçu les deux doses du vaccin anti-Covid. « Cela va prendre des mois, si ce n’est des années, pour atteindre un taux de 70 à 80 % » de la population immunisée, d’après Soumya Swaminathan.
Variant indien : des souches encore plus dangereuses pourraient apparaître
La scientifique a averti que de nouveaux variants de plus en plus dangereux pourraient faire leur apparition à cause de l’ampleur de l’épidémie en Inde. « Plus le virus se réplique, se diffuse et se transmet, plus le risque de mutations et d’adaptation » augmente. « Les variants qui accumulent un grand nombre de mutations peuvent finalement devenir résistants aux vaccins dont nous disposons actuellement. Ce sera un problème pour le monde entier », a alerté Soumya Swaminathan.
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