Heureuse en amour depuis son mariage en grande pompe avec Nick Jonas en 2018, l’actrice indienne réussit tout ce qu’elle entreprend. Rencontre avec une femme accomplie.
Public : Faire du cinéma après votre couronnement comme Miss Monde il y a plus de vingt ans, c’était une évidence ?
Priyanka Chopra Jonas : Au départ, j’ambitionnais de devenir ingénieur en aéronautique, mais mon amour du cinéma était plus fort. Le premier film que j’ai tourné a eu du succès. J’ai remporté des awards et fait la une de journaux, mais pour être franche, je ne savais rien de cette industrie ! Je n’avais jamais pris de cours de comédie et n’avais personne pour m’expliquer ce que je pouvais faire ou pas. Je n’étais pas préparée au succès, aux fans, à ce business.
« Je n’ai pas montré mes premiers films à Nick Jonas »
Certains pensent encore que les reines de beauté sont condamnées à jouer les faire-valoir au cinéma…
C’est justement à cause de cette perception-là que mes débuts n’ont pas été évidents ! À chaque fois que je parlais de mes ambitions artistiques, on me répondait : « Vous perdez votre temps mademoiselle ! Vous n’avez aucune chance ! » Pendant des années, dès que je me rendais quelque part, cette réputation me précédait.
Fin 2018, vous avez épousé Nick Jonas. Votre mode de vie a changé depuis ?
L’anglais et l’hindi sont mes premières langues, j’ai donc la chance de ne pas être limitée dans mes choix. Mais rassurez-vous, les naans et le curry sont toujours servis à ma table ! (Rires.) Concernant mon mode de vie à l’anglo-saxonne, j’ai beaucoup changé évidemment au contact de mon mari. Mais l’inverse est valable aussi : Nick a appris sur mon pays, l’Inde, sur mes traditions, ma culture.
« Je déteste les fêtes. Mes priorités sont ma famille, mes amis, mon travail, les associations dont je m’occupe »
Vous souvenez-vous de la réaction de votre mari la première fois qu’il vous a vue dans un film bollywoodien, ceux de vos débuts ?
Je ne lui en ai montré aucun. Au début de notre histoire, nous ne savions rien l’un de l’autre. Nous nous sommes découverts au fur et à mesure. Les films bollywoodiens, il les a vus par lui-même. Je ne lui ai pas mis sous le nez en lui disant : « Regarde Darling ! Ça vient de chez moi ! » (Rires.) Quant à moi, je profitais de la même façon de ses absences pour écouter sa musique.
Quels ont été vos plus gros challenges quand vous avez débuté aux États-Unis ?
J’étais très timide, au point de rougir quand on me faisait un compliment ! J’ai beaucoup travaillé là-dessus ! Mais mon plus gros challenge a été de sortir de la case actrice bollywoodienne dans laquelle on m’avait mise ! Beaucoup de producteurs s’attendaient à ce que je me pointe aux auditions en sari et avec un bijou dans le nez ! J’ai dû expliquer aux gens que l’Inde est un amalgame de l’Orient et de l’Occident et que c’est un pays moderne ! Je suis une actrice indienne capable de tourner dans n’importe quelle production, mais je ne souhaite pas être l’alibi ethnique de projets.
Quel est votre pire défaut ?
Je suis une control freak. J’aime tout régenter et je ne laisse jamais de place à l’improvisation !
Vous êtes très spirituelle ?
Non, j’ai beau être Indienne, je ne passe pas mes journées à méditer. Mon seul rituel, c’est la prière chaque matin ! Je dispose d’un petit temple qui voyage avec moi partout.
Vous pensez que les actrices de couleur ont plus d’opportunités qu’il y a quelques années ?
Ça va mieux ! Le rôle d’Alex dans Quantico, par exemple, n’avait pas été écrit pour une Indienne, mais pour une Américaine caucasienne. Mais il reste des progrès à faire. Je me revois passer une audition pour un film et une personne des studios a appelé un de mes agents et a dit : »Elle ne convient pas physiquement.” Je croyais que c’était à cause de mon poids. J’ai donc demandé à mon agent si, selon lui, je devais mincir. Il a fini par m’avouer que le problème, ce n’était pas ma ligne : le studio ne voulait pas de quelqu’un à la peau marron !
Vous avez d’ailleurs déclaré que vous vous étiez éclairci la peau…
C’était il y a longtemps. J’étais ado. Je n’avais pas confiance en moi. En Inde, il y avait des tas de pubs à la télé disant : « Votre peau va devenir plus claire en une semaine ». Alors, j’ai utilisé ces crèmes dépigmentantes ! C’est en grandissant que j’ai commencé à trouver que je devais être fière d’être une femme de couleur.
Vous semblez assez sage. Vous ne vous lâchez jamais ?
Je déteste les fêtes. Je préfère les conversations entre amis au cours de bons dîners. Mes priorités sont ma famille, mes amis, mon travail et les associations dont je m’occupe.
Vous avez l’air très posée…
Oui et non. Par nature, j’aime la compétition. Je suis comme le lapin de la pub Energizer. Celui qui ne s’arrête jamais ! Mes piles intérieures durent très longtemps. Et vous n’avez pas besoin de me remonter. Je le fais toute seule ! (Rires.)
Quelle a été la plus grande épreuve de votre vie ?
Sans aucun doute la mort de mon père en 2013, d’un cancer. Il a lutté pendant dix ans contre cette maladie. Nous étions très proches. On communiquait même parfois sans se parler. Aujourd’hui, j’ai ce tatouage “Daddy’s lil girl”, du surnom qu’il me donnait et avec son écriture, sur mon poignet. Cela me fait constamment songer à lui. ¦
Dates clés :
1. 18 juillet 1982
Priyanka naît à Jamshedpur. Ses parents Madhu et Ashok sont médecins militaires. À 12 ans, elle va étudier pour la première fois aux États-Unis.
2. 30 novembre 2000
Priyanka est officiellement sacrée plus belle femme du monde, à Londres, au concours de Miss Monde.
3. 1er décembre 2018
Priyanka et Nick Jonas se disent oui en Inde devant quelque 225 invités, lors de deux cérémonies somptueuses ayant coûté la modique somme de 450 000 euros.
4. Avril 2021
Priyanka joue une riche indienne occidentalisée face à un villageois qui décide de se battre pour obtenir une vie meilleure dans Le Tigre blanc, sur Netflix. Elle en est aussi l’une des productrices.
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Propos recueillis par Frank Rousseau notre correspondant aux États-Unis
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