Trois ans après son renversant « Rather Than Talking » on s’attendait à ce qu’HollySiz revienne cette année avec un troisième album. Mais surprise, elle sortira fin août un EP (NDLR : « extended player » ou mini-album), qui portera le même titre, « Thank You All I’m Fine », que le premier single qui sort ce jeudi. Une ode dansante et vibrante à la libération du corps et à l’acceptation de soi servie par un beau clip tourné sur les toits de Paris. Auteure, compositrice, interprète, actrice, productrice de sa musique, Cécile Cassel veut profiter de la « liberté extraordinaire » qu’offrent les plates-formes de streaming.
« J’ai envie de diffuser ma musique plus spontanément, explique l’artiste de 38 ans. La crise sanitaire m’a obligé à réfléchir et créer différemment. Au départ, je devais entrer en studio le 17 mars 2020 pour enregistrer un album. Mais le Covid nous est tombé dessus et cela a presque été un mal pour un bien. J’ai écrit plein d’autres morceaux pendant le confinement et l’envie d’autres formats est arrivée. J’ai sorti en juin une seule chanson, Sister. Elle a fait sa vie et m’a confortée dans l’idée que l’on pouvait casser les codes. Attention, je ne dis pas que le modèle de l’album est dépassé, mais cela me correspond plus aujourd’hui d’avoir des formats plus courts et plus réguliers. Mon EP Thank You All I’m Fine réunira cinq chansons qui se parleront. Ce format court permet d’avoir une cohérence. »
« Thank You All I’m Fine résonne avec ce que l’on vit »
« Sister était super spontanée, poursuit-elle. Elle était prévue pour un album futur, mais j’avais envie de la défendre tout de suite. Car elle sonnait juste à ce moment. C’est la même chose pour ma nouvelle chanson, Thank You All I’m Fine (Merci à tous, je vais bien) -, qui résonne avec ce que l’on vit, qui dit qu’on se relève de tout, qui raconte aussi le corps entravé qui exulte, notre besoin de mouvement… Pourquoi attendre pour la sortir ? Parfois, les albums sortent huit mois après l’enregistrement, c’est très long ! Surtout en ce moment où on ne sait pas vraiment quand on pourra reprendre les concerts, alors que l’on vit tous du live. Et pourquoi sortir forcément des albums sur lesquels on a travaillé trois, quatre ou dix ans, alors que sur quatorze titres, deux ou trois réussiront à sortir la tête de l’eau ? C’est très frustrant. »
VIDÉO. Le teaser de « Thank You All I’m Fine »
HollySiz cite les popstars américaines Beyonce et Billie Eilish qui ont multiplié les formats et les sorties surprises. « Christine aussi l’a fait et avec succès l’an dernier (NDLR : l’EP La Vita Nuova), rappelle-t-elle. Les playlists sur les plates-formes de streaming ont énormément changé la donne. Les rappeurs aussi, car ils sont très prolifiques, avec deux albums dans l’année, des disques de 25 titres… On en parle entre artistes, car on vit avec notre temps, avec les réseaux sociaux. Lors du premier confinement, je me suis rendu compte très vite que les gens consommaient la musique de manière très différente, moi la première. Hormis les albums concepts qui s’écoutent du début à la fin, comme un Radiohead, je me nourris de morceaux dans les playlists, d’un single par-ci par-là. »
Aujourd’hui séparée de Warner Music, « totalement indépendante », HollySiz goûte cette « liberté artistique ». Mais celle-ci a-t-elle un prix ? Un EP n’est-il pas moins vendeur qu’un album, notamment auprès des médias ?
« Je le sais mais je ne me pose pas la question comme ça, car sinon je ne ferais pas de musique, sourit-elle. Il ne faut pas oublier que c’est le live qui nous fait vivre et… il faut s’amuser ! Je suis désormais sans maison de disques, alors je mise tout sur le rouge. On réfléchit à sortir mon EP aussi en vinyle, pour qu’il soit accompagné d’un bel objet, que l’on pourra garder. Un EP n’est pas un sous-album. Je considère le mien comme un troisième album, un nouveau départ. Ce n’est pas la quantité qui compte… »
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