Joey Starr : 7 scuds et louanges glanés dans son livre "Le Monde de Demain"

1Gérard Depardieu, mon maître

Joey Starr a rencontré Gérard Depardieu sur le tournage de « La Marque des anges » sorti en 2013. « Il tournait au rosé, moi au rhum », se souvient-il. « Gérard il est très tout. Très lourd, très intelligent. Gérard, c’est un univers. Et puis surtout, avec lui, j’ai trouvé mon maître« , avoue Joey Starr. « Tu sens dès le premier regard qu’il ne va pas falloir le chercher« , remarque-t-il, admiratif. « Une assistante vient lui dire un truc ? ‘Garde ton souffle pour chier’, il lui rétorque (…) Gérard, c’est un puits sans fond. Toujours un scud à balancer. » Ça vous rappelle quelqu’un ?
 

2Carton rouge pour Booba et Maître Gims

Joey Starr raconte être sur les réseaux sociaux, en particulier Instagram, depuis deux ans et aimer ça. Beaucoup. En particulier le plaisir de la joute. Son clash avec Booba a commencé, rappelle-t-il, parce qu’en boîte il était tombé sur une affiche de Chippendales dans lequel un des gars était un sosie du DUC de Boulogne. Sitôt la photo de l’affiche postée avec ce commentaire « On a retrouvé Booba », la blague est partie en sucette et en invectives. Pourtant, Joey Starr avoue plus loin dans le livre avoir « toujours considéré » Booba « comme un lyriciste de talent. » Ce qui ne l’empêche pas de lui régler son compte une nouvelle fois. « Booba est un chef de file qui n’innove pas. Je trouve que ceux qui mènent la danse ne cherchent pas l’accident. Ils se contentent de plagier ce qui se fait aux Etats-Unis. » Quant à Maître Gims… « c’est juste pas possible. En plus il se prend pour Pavarotti, le mec… C’est l’horreur, pire que tout. »

3Kanye West et Iggy Pop, il les kiffe

« Je l’aime bien, Kanye West« , avoue Joey Starr même s’il lui « semble totalement fou« . « Il arrive sur une scène centrale lumineuse, il lance des idées de dingue, il cherche ! Musicalement, je le respecte à mort. Il ne se fout pas de la gueule du monde. Il propose des trucs. » Joey Starr kiffe aussi le père de tous les punks : Iggy Pop. Il voit dans les concerts de l’ancien Stooges « une captation de transe vaudoue. Sur scène, le mec devient un dieu. Et là, il déclenche une interaction avec nous les hommes. C’est ça l’idée. »

4Maïwenn et la fin mal digérée de « Polisse »

C’est avec « Polisse » de Maïwenn sorti en 2011 que Joey Starr a explosé et gagné sa crédibilité en tant qu’acteur. Maïwenn était venue lui proposer le rôle au parloir de la prison où il tirait neuf mois. Mais cette belle aventure auréolée de plusieurs prix ne s’est pas terminée comme elle aurait dû, selon lui. « Polisse a été une histoire magnifique, jusqu’au moment où Maïwenn est allée toucher sa Palme. Karole Rocher, Nicolas Duvauchelle et moi sommes les seuls qu’elle n’ait pas appelés. Maiwenn a besoin d’avoir sa cour. Si tu n’es pas en mode courtisan, désolé, tu te fais éjecter.« 

 Zinedine Zidane taclé

Avec son association Devoirs de Mémoires créée en 2004, Joey Starr souhaitait réveiller une conscience citoyenne chez les jeunes des quartiers en rappelant notamment comment les différentes communautés ont aidé à bâtir la France. « Nous sommes les descendants de gens qui ont construit ce pays« , réaffirme-t-il dans ce livre. « Quand tu sais que tu es chez toi, tu casses pas tout. Tu sors du n’importe quoi. Sache-le, mec: ce pays, il t’appartient aussi« . De nombreuses personnalités ont parrainé cette association, de Olivier Besançenot à Jamel Debbouze ou Alain Chabat. Mais Joey Starr n’a pas digéré l’indifférence de Zinedine Zidane. « A l’époque, Zinedine Zidane avait sa tête en gros sur l’Arc de Triomphe. J’aurais trouvé bien qu’il sorte de ses pubs Danone pour essayer de nous donner un coup de main. Tiens ta position, mec. »

6Joey Starr, ce « vrai connard » 

Dans ce livre, qui est une plongée quasi sans filtre à bord de son cerveau, Joey Starr dresse son autoportrait en filigrane. Coureur, « une femme dans chaque port« , toujours « carbo » (nisé), impulsif, siphonné mais aussi réfléchi. Et lucide. « Je suis un vrai connard. Aujourd’hui, un rebelle c’est devenu un connard, pas vrai ? » Le Jaguar comme on le surnomme, est aussi un gars qui « adore l’esprit franchouillard » et préfèrera toujours la France aux Anglo-saxons. Y compris dans le cinéma : « Je préfère un Verneuil à n’importe quel film américain. Moi, Scarface, ce n’est pas ma référence« . Politiquement ? « Je n’ai pas voté aux dernières élections, mais je fais mon boulot d’artiste. Je préfère donner ma pièce « Eloquence à l’Assemblée » et faire les voix du film (autour de James Baldwin) « I Am Not Your Negro » que d’aller voter. » Macron ? « Ce n’est pas un président, c’est un chef d’entreprise. » Mais d’où lui vient sa grande liberté ? « De cette âme de prépubère que j’ai toujours (…) Je reste à jamais un enfant sauvage. Je me construis en chemin.« 

7NTM dans les starting blocks 

Dix ans après leur tournée de reformation en 2008, et huit ans après leur concert au Parc des Princes, Kool Shen et Joey Starr remettent le couvert avec le Suprême qui sera en tournée à partir de mars 2018 avec notamment trois dates à Bercy (AccorHotel Arena) les 8, 9 et 10 mars. « Je trouve qu’on a encore une certaine légitimité à rouvrir la maison NTM sans que ça pue le revival pourri« , dit-il. « On le fait pour s’amuser« , ajoute Joey Starr, « Sans désosser les classiques, on va surenchérir (…) Ce sera notre première tournée sans Farran. On peut espérer que cette fois les choses se passeront dans le bon ordre. » Ah oui, parce qu’il consacre aussi un chapitre entier à se plaindre de son ancien manager Seb Farran (qui est aussi celui de Johnny Hallyday depuis 2010). Il revient également sur sa participation à « La Nouvelle Star » et sur son différend avec Hanouna (« un abruti qui se prend pour Dieu le Père« ), il raconte ses rapports avec ses trois fils, donne son point de vue sur la drogue… et patati et patata. 

« Le Monde de Demain » de Joey Starr avec Philippe Manoeuvre (Cherche Midi éditions)

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