L’épidémie de Covid-19 a décidément de nombreux effets inattendus. Sur la liste, le choix des prénoms donnés aux enfants, plus printaniers ces derniers temps. Véritable reconnexion ou simple effet de mode ?
Tous les ans à cette période de l’année, à savoir au mois d’avril, les prénoms sont symboliquement plus printaniers. Pourtant, cette année voit émerger un regain d’intérêt pour les prénoms en lien avec la nature. Habituellement, le cycle des prénoms à la mode dure entre cinq à huit ans. «Mais cela fait quinze ans que l’on est sur les mêmes prénoms, à savoir Léa, Léo, Théo, Tom ou Emma», explique François Bonifaix, spécialiste des prénoms et psychanalyste. Il y a un véritable besoin de renouveau accentué par les périodes de confinements qui ont fait émerger chez les Français «un désir du retour à la nature, à la campagne», explique Stéphanie Rapoport, co-auteur de l’Officiel des prénoms 2021, au Parisien.
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Un besoin de renouveau
En plus d’être liés à la crise sanitaire actuelle, ces prénoms inspirés de la nature se rattachent à une prise de conscience écologique apparue à la fin des années 2000. Beaucoup de parents se sont essayés à des prénoms plus «nature» mais de façon militante. «Si vous étiez marqués écolo, engagés politiquement ou dans des associations, c’était un acte militant que de prénommer son enfant par rapport à la nature», révèle François Bonifaix. Par exemple, Cécile Duflot, ancienne ministre de l’Écologie, a appelé en 2008 l’un de ses enfants Térébenthine. «À cette époque-là, peu de monde comprenait ce choix». Aujourd’hui, les lignes ont changé et le message n’est plus le même. Dans une volonté de se détacher des prénoms vus et revus ces dernières années, les jeunes parents montrent un besoin de «passer à autre chose pour revenir aux valeurs sûres, aux valeurs de la terre qui, elles, sont protectrices». Cela passe le plus souvent par des prénoms de fruits ou de fleurs comme Rose, Violette, Marguerite, Iris, Fleur, Cassis ou encore Prune.
En lien avec les constellations
Dans leur ouvrage l’Officiel des prénoms, Stéphanie Rapoport et Claire Tabarly évoquent également une hausse des prénoms «rappelant le temps qui passe, le cosmos et l’univers», comme Lune ou Céleste pour les filles, et Orion, Zéphyr ou Syrius chez les garçons. À cela s’ajoutent les prénoms liés aux saisons ou aux mois, souvent utilisés dans leur version anglaise, comme June, September, April ou encore Summer.
Ils sont également présents en langue française avec Printemps ou Automne. «Ces choix traduisent l’état d’esprit des parents, pour qui les saisons renvoient à un imaginaire collectif et sont porteurs d’espoir», insiste François Bonifaix.
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