Le témoignage choquant d’une ancienne collaboratrice de Jean-Vincent Placé a été recueilli par France 3. Cette jeune femme a raconté comment l’ancien secrétaire d’État et François Zocchetto, maire de Laval, l’avaient forcée à danser le soir des attentats de Nice, en 2016.
Quelques jours après la grande marche contre les violences faites aux femmes, les langues se délient de plus en plus. Après Sandrine Bonnaire qui a raconté sa terrible agression aux équipe de Quotidien, c’est au tour d’une anonyme de se confier à France 3. Audrey est un prénom d’emprunt, mais l’histoire de cette ancienne collaboratrice de Jean-Vincent Placé est bien réelle. Dans la nuit du 14 et 15 juillet 2016, elle a vécu une scène aussi hallucinante que dégradante alors qu’elle était en déplacement à Rome avec son patron. Également présent, François Zocchetto, maire de Laval, a multiplié tout au long du voyage les sous-entendus. Audrey se souvient par exemple des commentaires assez lourds sur son physique lors de leur arrivée en Italie, ou encore la plainte des deux hommes, assis à l’arrière de la voiture avec un officier chargé de la sécurité pendant que la jeune femme était assise devant : « Jean-Vincent Placé et François Zocchetto s’en sont plaints, ils auraient préféré que je sois à l’arrière avec eux ». Et puis dans la soirée, c’est l’horreur. Aux alentours de 22h40, un camion fonce dans la foule à Nice, faisant 86 morts et 458 blessés. Audrey apprend la nouvelle à l’ambassade française où elle doit passer la nuit. La conseillère de cabinet décide d’aller se coucher vers minuit.
Deux heures plus tard, elle est réveillée par Jean-Vincent Placé qui, alors qu’il poursuit la soirée avec François Zocchetto, exige sa présence. Ce qu’elle va vivre la hante toujours aujourd’hui : « J’arrive dans le salon de l’ambassade et là, Jean-Vincent Placé fait réveiller l’intendant de l’ambassade pour qu’il soit apporté du champagne. Ils boivent tous les deux et ils me demandent de m’asseoir sur le canapé à côté d’eux. Et moi je refuse je m’assois sur un fauteuil en face et je demande pourquoi je suis là. J’explique que je suis fatiguée, que j’ai du chagrin et que je voudrais aller me coucher ». La réponse du Secrétaire d’État chargé de la Réforme de l’État de la Simplification de François Hollande va la laisser sans voix : « Jean-Vincent Placé m’explique que je ne suis pas là pour être chiante et que je suis là pour m’amuser avec eux et que la journée de travail n’est pas terminée. Et que ce n’est pas parce qu’il y a eu un attentat que ça change quoi que ce soit, que quand il y a des accidents de la route, on n’en fait pas tout un plat et que ce n’est pas une raison ». Et puis les choses dégénèrent encore…
Jean-Vincent Placé ordonne à sa collaboratrice de danser un slow
« Et à un moment donné, ils décident qu’ils ont envie que je danse », s’est souvenue Audrey face à la journaliste de France 3, Patricia Chalumeau. Elle poursuit : « Et donc Jean-Vincent Placé sort son portable, met la musique de La Boum et il m’ordonne de danser un slow avec François Zocchetto. Et là je me dis que François Zocchetto va finir par réagir, que d’une part c’est vraiment pas le lieu, ce n’est pas le moment que d’autre part, moi je suis conseillère en cabinet ministériel, en fait je ne suis pas escort, que j’ai expliqué que je ne voulais pas être là, que je voulais aller me coucher. Et en fait il se lève, il s’agrippe à moi et il me colle pendant toute la durée de la chanson. Il a une main qui est bas dans mon dos. Il me presse contre lui et comme je n’ai pas eu le temps de remettre de soutien-gorge quand on m’a réveillée, je sens ma poitrine contre la sienne pendant toute la durée de la chanson et c’est extrêmement long, c’est humiliant, c’est répugnant et c’est complètement indigne d’un élu de la République ».
Ce jour-là, Audrey n’a « pas compris ce qu’il se passait sur le moment » à cause d’un « mélange de sentiments ». Elle explique : « Il y a la fatigue, il y a l’épouvante de ce qui s’est passé à Nice où moi j’ai des membres de ma famille qui vivent, le stress total de ce qu’il va se passer le lendemain, parce qu’évidemment, le lendemain il faudra représenter la France dans un pays ami et limitrophe ». Sans compter qu’elle ne connaît pas les lieux : « C’est un mélange de plein de choses qui fait que je suis tétanisée et incapable de réagir ». Cette scène surréaliste, Audrey ne la comprend toujours pas aujourd’hui : « La dernière chose que l’on peut imaginer dans ces cas-là, c’est que quelqu’un de l’âge de mon père, un soir d’attentat, ne trouve rien de mieux à faire que de boire du champagne et d’essayer de peloter une jeune femme de 25 ans de moins que lui ». France 3 précise que les deux hommes ne nient plus les faits. De son côté, François Zocchetto admet simplement un « manque de retenue » de sa part. À quelques mois des municipales, le maire de Laval, candidat à sa succession, évoque un complot politique.
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