Avec la détabouisation (nécessaire et salutaire) des règles, vient l’étude des comportements de chacun·e lors de cette période. Les symptômes, les douleurs, les changements hormonaux qui bouleversent nos corps tous les 28 jours environ. Mais aussi les moyens de protection indispensables, et les dépenses que cela engendre. Des coûts qui, pour 1,7 millions de personnes en France, sont impossibles à assumer.
Une réalité qui plonge cette tranche de la population dans ce que l’on appelle la précarité menstruelle. D’après un sondage de l’Ifop pour la marque Eve and Co, celle-ci a déjà touché 30 % des Françaises, la proportion s’élevant à 37 % chez les jeunes adultes de 20 à 29 ans, et à 48 % chez les femmes pauvres. Alarmant.
Mais cette enquête menée pour comprendre le rapport des femmes aux menstruations, mieux cerner l’impact de ces dernières sur leur vie et mesurer l’ampleur du fléau, évoque également un point rarement abordé. La façon dont, en 2021, l’usage du tampon a drastiquement chuté.
« Symptomatique de ces craintes pour la santé intime, l’évolution des modes de protections hygiéniques montre un désaveu croissant des tampons », note ainsi l’institut de sondage dans son compte-rendu. « 19 % des femmes réglées en utilisent aujourd’hui, contre 33 % en 2003, soit une baisse de 14 points en 18 ans. » Un écart significatif qui s’explique plusieurs arguments que l’organisation s’attache à décrypter.
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Vouloir le meilleur pour son corps et la planète
« Si le tampon a eu pendant longtemps beaucoup d’adeptes, une frange de la population féminine en revient », affirme ainsi l’Ifop. « En effet, les plus jeunes semblent davantage se tourner vers des formes de protections externes comme les serviettes hygiéniques, plus facile d’accès et d’utilisation, ou des modes de protections alternatifs, connus pour leur respect du corps de la femme, leur composition saine et leur aspect écologique », à l’instar des culottes menstruelles ou des cups.
Quand on regarde les chiffres de plus près, on observe que dans les raisons « déterminantes » qui les poussent à choisir tel moyen de protection plutôt qu’un autre, les répondantes énumèrent en premier le confort, le côté pratique, puis en troisième le « côté sain » et le respect de la flore vaginale.
Plus loin dans le classement, on remarque le souci d’éviter un choc toxique, une maladie infectieuse potentiellement létale, causée par une toxine bactérienne qui pénètre dans la circulation sanguine à la suite d’une infection par un agent pathogène. Et en l’occurrence, qui peut être provoquée par un tampon. En dernier, mais tout de même pour un tiers d’entre elles, pèse en priorité dans la balance le souci de l’environnement. Edifiant.
Ces données précieuses soulignent l’intérêt des concerné·e·s pour des produits plus adaptés, mais aussi la façon dont la nouvelle génération (les 15-19 ans se préoccupent davantage des facteurs sanitaires, découvre l’enquête) entreprend un changement de taille qui, à force de persuasion, pourrait venir à bout de réflexes nocifs. Affaire à suivre.
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