Audrey Pulvar traumatisée par les souvenirs obsédants de son père pedophile

Il y a un mois, Marc Pulvar était visé par des accusations pédocriminelles par des membres de sa famille. Sa fille Audrey Pulvar est traumatisée, et tente de se débattre avec des « flashs désagréables et malsains ».

A propos de

  1. Audrey Pulvar

  2. Marc Pulvar

Au début du mois de février, quelque temps après les affaires Berry ou Duhamel, la parole se libérait pour d’autres victimes. Marc Pulvar, mort en 2008, était accusé par trois membres de sa famille d’avoir été un « prédateur sexuel ». Audrey Pulvar, sa fille, qui avait exprimé son soutien aux victimes, est traumatisée par les souvenirs obsédants de ce père pédophile. Depuis l’enfance, l’ex-journaliste dit se débattre contre des « flashs désagréables et malsains », dans les colonnes du Monde.

Mais Audrey Pulvar n’avait que 6 ans la première fois que l’une des ses cousines, victime de son père, lui a dit « ton père, il met sa main dans ma culotte ». L’adjointe et amie d’Anne Hidalgo se souvient de cette petite fille qu’elle était, qui n’a pas réussi à mettre des mots sur sa sensation de malaise. « Cela n’a jamais cessé d’être une douleur », explique-t-elle ce jeudi 25 mars. Elle se compare à « une torche humaine » et sait qu’elle doit aussi accepter que ce « monstre » était son père. Et si ses soeurs refusent désormais de dire « papa » pour parler de Marc Pulvar, l’ancienne journaliste a décidé de continuer afin de ne pas dissocier les deux faces de cette même personne. Car il s’agit aussi de cet homme « luttant pour les plus démunis ».

« C’est ça qui est dur : la victime n’a d’autre choix que d’aimer son bourreau »

À ces souvenirs obsédants, se mêlent donc aussi les souvenirs de « cet érudit qui m’a construite », rappelle-t-elle. À tel point que lorsqu’à la mort du romancier d’Edouard Glissant, en 2011, Audrey Pulvar ose un parallèle entre les deux hommes, publiquement. Ce qui a provoqué la colère de sa cousine Barbara, l’une des victimes de Marc Pulvar. « Il y a une différence entre savoir et admettre. Cette dissociation psychique est parfois une question de survie. Car j’aimais mon père, et une part de moi l’aime encore. C’est ça qui est dur : la victime n’a d’autre choix que d’aimer son bourreau », révèle celle qui s’est néanmoins excusée. Et lorsqu’on lui demande si son père l’a agressée, elle botte en touche : « Je ne peux pas répondre à cette question. » 

Crédits photos : Gwendoline Le Goff / Panoramic / Bestimage

Autour de

Source: Lire L’Article Complet