- Après une mixtape en 2019, l’artiste revient ce vendredi avec un premier album intitulé « Ayna ».
- L’artiste se livre avec émotions sur l’amour et les déboires amoureux, et glisse de nombreux clins d’œil à sa famille et ses origines malgaches.
Rien qu’avec son nom de scène, l’artiste de 24 ans a de quoi retenir l’attention. Tsew The Kid, trois mots qui renferment différentes facettes de lui. A commencer par Tsew, un suffixe malgache, qu’il puise dans ses origines. Accolé à son prénom, Tsiry, il signifie la « bonne étoile ». Puis il y a The Kid, référence à l’un des plus célèbres hors-la-loi de l’histoire des Etats-Unis. « Je suis assez turbulent même si ça ne se ressent peut-être pas encore assez dans ma musique. C’est souvent le côté sensible que je fais ressortir mais je sais que j’ai pas mal de choses à explorer encore en musique, notamment ce côté fou et ambianceur », explique l’artiste auprès de 20 Minutes.
En effet, pour le moment Tsew The Kid évolue dans un univers musical assez smooth. De la pop urbaine où il mêle sonorités hip-hop, piano et guitares acoustiques. Il aime aussi se glisser dans un registre de « Lo-fi Hip-hop », une musique « phasante » aux rythmiques chill, « qu’on peut écouter quand on révise ou avant de dormir », précise-t-il.
Après des titres très remarqués comme Cigarette et Même les monstres rêvent d’amour et la mixtape Diavolana en 2019, il revient vendredi avec son tout premier album, intitulé Ayna. Dix-huit titres où il explore à cœur ouvert les sentiments qui le parcourent, l’amour et ses désillusions, ou encore la force des liens familiaux. A écouter dans l’ordre de l’album, ou en décryptant le message codé du dernier morceau Outro, ces dix-huit titres figent comme un instantané, le déroulé de son année 2020.
« Je sais que dans le milieu urbain c’est assez difficile de parler d’amour »
« Cet album est le reflet de ma vie pendant un an, je me suis découvert en le faisant, confie Tsew The Kid. Quand j’allais en studio je racontais ce que je vivais, j’essayais de poser des mots sur mes émotions. » Une année marquée par une histoire d’amour, qui se dévoile avec ardeur dans On s’en fout des autres, avec sentimentalité sur la douce chanson Fitia, ou avec tristesse dans Plus d’amour à te donner. L’artiste fait aussi part de ses idées noires, de ses colères, de la solitude.
« Je sais que dans le milieu urbain, tout comme dans plein d’autres milieux, c’est assez difficile de parler d’amour ou de se mettre à nu et montrer sa sensibilité. C’est un peu interprété comme un signe de faiblesse. Mais je trouve que c’est une force, c’est pour ça que je le mets vraiment en avant, je me sens moi et vrai quand je le fais », estime Tsew The Kid. Il prend ainsi les émotions comme elles viennent, et enregistre même ses larmes au cœur de ses chansons, comme dans Dis moi. « Concernant ce son où j’ai craqué et pleuré, c’était vraiment la meilleure sensation studio de toute ma vie, l’ambiance était magique. C’est arrivé très spontanément et tout le monde était très touché. Je me suis dit qu’on allait garder cette prise car c’est comme ça que j’ai ressenti le son et que je l’ai chanté. Je trouve que ça donne vraiment une énergie et que c’est authentique ».
« La famille est vraiment un pilier dans ma vie »
Si cet album dévoile la grande sensibilité de l’artiste, il fait également la part belle à toute une partie de son histoire. Tsew The Kid est né en France, puis a grandi les six premières années de sa vie à Madagascar, où réside une partie de sa famille. C’est notamment là-bas qu’il a développé son oreille musicale. « On vivait dans une maison avec cinq familles, des tontons et des tantes, beaucoup de cousins, et c’était la cour de récré tout le temps ! On a passé beaucoup de moments ensemble, même musicalement. On faisait de la musique ou on regardait les grands en faire et on chantait avec eux, des choses qui m’ont pas mal marqué. »
En grandissant, il apprendra ensuite la musique en regardant son père jouer du piano et de la guitare, et sa mère chanter. Avec ses frères et sœurs, ils forment d’ailleurs tous ensemble une petite chorale familiale. « La famille est vraiment un pilier dans ma vie. Elle a eu d’énormes bienfaits sur moi, sur mon enfance et sur l’adulte que je suis devenu. Je le revendique car je me rends compte que ce n’est pas toujours le cas de tout le monde d’avoir une famille unie. »
Rentré en France encore enfant, il n’est retourné à Madagascar que de nombreuses années plus tard, en 2019. « C’était quelque chose, je retrouvais des odeurs, des ambiances, des endroits que j’avais fréquentés plus jeune, comme mon ancienne école. Ça m’a fait du bien et ça m’a rappelé aussi d’où je venais ». Empreint de nostalgie, il a parsemé des bribes de cette culture dans tout son album, dans ses titres, ses mélodies, comme des « petits clins d’œil » pour marquer ce « retour aux sources, à ses racines ». En parallèle de la musique, il a également entrepris depuis quelques mois un autre projet sur l’île, la construction d’un orphelinat, un projet familial, toujours.
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