« Recombinaison ». C’est le terme utilisé lorsque des virus se mêlent et créent une sorte de virus hybride. Des scientifiques ont identifié des mélanges de deux variants du Sars-CoV-2 au Royaume-Uni. Que sait-on de ce phénomène ?
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Depuis plusieurs mois, les variants du Sars-CoV-2 se propagent à travers de nombreux pays. A tel point qu’aujourd’hui, la souche anglaise est majoritaire en France : le pourcentage de suspicions pour ce variant parmi les tests criblés est de 73%, selon la plateforme Géodes, un outil cartographique proposé par Santé Publique France. « On est, soyons clairs, dans une troisième vague largement due à la montée de ce fameux variant anglais », a d’ailleurs affirmé Jean Castex jeudi 18 mars lors d’une conférence de presse. Les variants sud-africain et brésilien représenteraient quant à eux 5% des cas de Covid-19 dans l’Hexagone.
Au fil du temps, de nouvelles mutations du coronavirus sont découvertes, à l’image de la souche « 20C », surnommée « variant breton ». Sa particularité ? Il serait indétectable sur les tests de dépistage de la Covid-19. Mais les variants cachent encore d’autres secrets : de nouvelles recherches britanniques parues le 17 mars sur le site Virological.org et relayées par Le Monde, révèlent l’apparition de mélanges de deux variants du virus : c’est ce que l’on appelle les « recombinants ».
La recombinaison, une caractéristique fréquente des coronavirus
Ce phénomène a été identifié par le Covid-19 Genomics UK Consortium (COG-UK) qui collecte, séquence et analyse les génomes du Sars-CoV-2. « La recombinaison est une caractéristique fréquente et bien documentée de l’évolution moléculaire des coronavirus », expliquent les auteurs de ces recherches. Elle se produit lorsque les cellules sont infectées par plusieurs virus à la fois et que leurs génomes se mêlent pour former de nouvelles combinaisons. Ils créent alors une sorte de virus hybride.
Dans le cas de ces recombinants du Sars-CoV-2, « certaines sections du génome portent des mutations caractéristiques de B.1.1.7 (le variant anglais, ndlr), tandis que d’autres sections portent des mutations spécifiques d’une autre lignée », précisent-ils.
Cette recombinaison peut-elle avoir des un impact sur la suite de l’épidémie de Covid-19 ? « Comme pour tous les coronavirus, l’apparition de génomes recombinants du Sars-CoV-2 est attendue et n’aura pas de conséquences immédiates sur la trajectoire de la pandémie », écrivent les scientifiques.
En février dernier, la revue New Scientist révélait que les variants britannique et californien du coronavirus semblaient avoir fusionné. Identifié par Bette Korber, du laboratoire national de Los Alamos, au Nouveau-Mexique (Etats-Unis), cette potentielle recombinaison était alors un cas unique repéré parmi des milliers de séquences. Elle n’avait cependant pas fait l’objet d’une publication scientifique et n’avait pas été confirmée.
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