- Carrément craignos, la suite de Craignos, hilarante websérie sur la vie et les galères d’une bande de pieds nickelés dans les quartiers populaires débarque ce vendredi sur France.tv.
- Aux manettes de cette série, Jean-Pascal Zadi, sacré meilleur espoir masculin aux Césars, à qui l’on doit Tout simplement noir, succès de l’été 2020 en salles.
- Itinéraire d’une comédie « hors normes » qui réconcilie la cité rose, Pedro Almodóvar et Hélène et les garçons.
Une série tout simplement barrée, décalée et drôle ! Carrément craignos, la suite de Craignos, hilarante websérie sur la vie et les galères d’une bande de pieds nickelés dans les quartiers populaires signée
Jean-Pascal Zadi, débarque ce vendredi sur
France.tv. Entre cette websérie et sa suite, l’acteur, réalisateur et scénariste, sacrée meilleur espoir masculin aux
Césars 2021, a cassé la baraque avec son film Tout simplement noir, coréalisé avec John Wax et sorti en été 2020 au cinéma. De la
cité rose de Pierrefitte à
Pedro Almodovar en passant par Hélène et les garçons, itinéraire d’une comédie « hors normes », selon l’expression de la productrice Camille Moulonguet, directrice de Douze Doigts Productions.
« « Craignos » a été tournée en chien, on était en galère »
« Craignos a été tourné en chien, on était en galère. Quand on a tourné le truc, il n’y avait pas « d’seille », rien du tout », se souvient Jean-Pascal Zadi, avec lequel 20 Minutes s’est entretenu au cours d’une conférence de presse virtuelle organisée par France. TV. La websérie a d’abord été mise en ligne fin 2018 sur le site du Mouv.fr, station sur laquelle il coanime l’émission Débattle, et sur YouTube.
Elle suit Ernesto (Jean-Pascal Zadi), un loser au chômage, qui perd malencontreusement le sac de 100.000 euros que lui a confié Joe, un ami d’enfance, à la veille de son incarcération. S’ensuit une course ponctuée de péripéties rocambolesques, avec ses deux meilleurs amis Tito (Jérôme Guesdon) et Samir (Lotfi Labidi) pour retrouver le sac avant la libération de Joe. « Craignos, c’est d’abord une histoire d’amitié entre Jérôme, Lofti et moi », résume Jean-Pascal Zadi.
« On n’a pas attendu que Jean-Pascal Zadi soit nommé aux Césars »
Sur YouTube, la série remporte un franc succès, suffisamment pour intéresser France Télévisions. « On est des fans de Craignos. Quand Jean-Pascal Zadi nous a fait parvenir son projet pour Carrément Craignos, on a très vite dit « banco » parce que c’est une voix unique dans le paysage audiovisuel français », commente
Sened Dhab, directeur de la fiction numérique de France Télévisions. « On n’a pas attendu que Jean-Pascal Zadi soit nommé aux Césars pour travailler avec lui. »
Dotée d’un nouveau diffuseur, d’un nouveau format (9×26 minutes) et de « plus de moyens », la série créée, réalisée et portée par Jean-Pascal Zadi, coécrite avec Kamel Guemera, n’a rien perdu de sa saveur. « Travailler avec France TV n’a pas altéré le propos. J’ai toujours su ce que je voulais dire : parler d’une certaine réalité avec humour, dénoncer certaines choses, comme l’exclusion, parler de qui fait notre société avec humour », explique Jean-Pascal Zadi. Carrément craignos aborde le racisme, la religion, les violences policières, la vie en banlieue, la tendance réactionnaire de certains médias « via le prisme de la comédie », note Sened Dhab.
« Le racisme a évolué et finalement, ça devient plus des comportements qu’une idéologie. Lorsque tu essaies de cibler ces comportements-là, tout le monde se reconnaît un peu et c’est moins grossier que celui qui tient un discours comme « sale noir, sale arabe », même si cela existe encore, j’en suis conscient », estime le créateur de Carrément craignos.
« Ça me faisait déjà rire de savoir comment ils allaient sortir de cette situation »
Cette partie 2 gagne en profondeur côté dramaturgie. « France Télévisions voulait qu’on ramène un peu plus de thriller dedans, avec plus de menaces sur le personnage d’Ernesto et un danger un peu plus palpable, que ce ne soit pas juste de la comédie, poursuit son créateur. Ils ont enrichi le propos. »
Le dernier épisode de Craignos laissait Ernesto et Sam en bien mauvaise posture, menacés par deux porte-flingue, intéressés par le magot. Carrément craignos reprend exactement là où on les avait laissés : en pleine forêt, une arme sur la tempe.
« Quand j’ai terminé Craignos, ça me faisait déjà rire de savoir comment ils allaient sortir de cette situation. Ça, je l’avais déjà quand je tournais la première partie », confie Jean-Pascal Zadi. Et tout va évidemment partir en sucette.
« Je voulais que l’on surprenne avec le casting »
Outre l’humour et la dimension sociale, cette seconde partie est servie par un casting qui fait plaisir à voir. « Je voulais que l’on surprenne avec le casting », raconte Jean-Pascal Zadi. Parmi les nouvelles têtes, Eric Judor (H, Platane) campe le Dr Derouet. « Je voulais qu’on le grime un peu, qu’il fasse un peu Robert Hue », s’amuse le réalisateur.
« J’ai beaucoup aimé mon personnage. Héléna est très réelle, très vraie », raconte Rossy de Palma, l’égérie de Pedro Almodovar, qui campe une infirmière. « Tu peux dire que je suis un meilleur directeur d’acteurs que Pedro Almodovar ? », plaisante Jean-Pascal Zadi. « Je peux dire que tu taquines beaucoup, comme Almodovar, tu trouves toujours quelque chose pour taquiner », rétorque Rossy de Palma. Et l’actrice espagnole de poursuivre : « J’adore ta façon de travailler, tu m’as donné un bonheur avec cette série, ça m’a remis amoureuse de ce métier. Dans l’hyperbole de l’humour, du fantasque ou de l’exagération, il y a toujours une vérité de base, de l’authenticité, et je suis une comédienne et une artiste qui cherche cela. »
Patrick Puydebat (connu pour son rôle de Nicolas dans Hélène et les garçons et Les Mystères de l’amour) interprète, lui, un policier. « Mon coup de génie, c’est Patrick Puydebat en méchant keuf pourri », s’enorgueillit (à juste titre) le réalisateur. « J’aime bien ton côté gueule cassé, abîmé… On sent qu’il y a quelque chose au fond à aller chercher », adresse-t-il au comédien. « Tu m’as offert de belles vacances. J’ai retrouvé un enthousiasme qui était vraiment enfoui, avec des choses nouvelles à faire, lui répond Patrick Puydebat. Camper un personnage aussi loin de ce que je fais habituellement, c’était juste jouissif. »
« Ce n’est vraiment que le début », promet Jean-Pascal Zadi, qui aimerait bien une suite à Carrément craignos, et qu’il verrait bien s’intituler « Archi craignos ».
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