Elles se multiplient comme des petits pains. De plus en plus d’applications gratuites se proposent de nous aider à bien remplir notre assiette et à manger sain et mieux. Info ou intox ? On a demandé son avis à un nutritionniste.
Restez informée
QuelProduit, le nouveau-né de l’UFC-Que Choisir veille au grain
Additifs, éléments cancérigènes, calories, taux de glucides, note Nutri-Score… Tous ces éléments sont passés au crible par l’application gratuite et collaborative lancée par l’association UFC-Que Choisir.
Mode d’emploi. Une fois l’application téléchargée, l’application nous propose de scanner le code-barres d’un produit alimentaire mais aussi cosmétique ou ménager. Une note santé évaluée par cinq couleurs (du rouge pour les moins sains au vert) vous indiquera alors le niveau de risque du produit. Pour l’alimentation, QuelProduit nous indique à la fois les ingrédients susceptibles d’être cancérigènes, le nombre et la dangerosité des additifs mais aussi le Nutri-Score qui recense les valeurs nutritionnelles de nos aliments.
L’avis du nutritionniste : « Bien qu’elle puisse donner des indications nutritionnelles aux consommateurs, il s’agit-là d’une application de plus pour faire ses courses. Le décompte du nombre d’additifs peut toutefois être intéressant pour les personnes qui ont du mal à décrypter les étiquettes. Au-delà de deux additifs, on passe sa route ! »
Le + Ce système de classification de produits est fondé sur des recherches bibliographiques officielles et européennes. Ces appréciations sont donc susceptibles d’évoluer dans le temps avec les nouvelles découvertes nutritionnelles.
Le – Attention, la présence du Nutri-Score peut tromper certains consommateurs novices en matière de nutrition. Ne prenant pas en compte les quantités ingérées ni les additifs, cette notation aura tendance à privilégier des frites à de l’huile d’olive ou encore de la margarine à du beurre d’Isigny.
Un équivalent sympa aussi : Yuka, même concept avec un peu plus de produits recensés en raison de son ancienneté.
Yuka trie le bon grain de l’ivraie
Elle fait pour nous le travail fastidieux (et pas évident) de décryptage des étiquettes : lipides, sucres, sel, protéines mais aussi additifs, pour signaler ceux qui sont suspects.
Mode d’emploi. On s’inscrit grâce à notre e-mail ou notre compte Facebook. On prend ensuite en photo le code-barres d’un produit en rayon ou dans nos placards (paquet de biscuits, yaourt, plat surgelé…). On obtient une note sur 100 avec un code couleur qui correspond à une appréciation (excellent, bon, médiocre ou carrément mauvais) ainsi qu’une explication : par exemple le produit est trop sucré ou trop riche en graisses saturées.
L’avis du nutritionniste : « Ce système est très bien fait, beaucoup de mes patients l’utilisent en parallèle des consultations. Il ne s’appuie pas uniquement sur les calories mais rentre bien dans le détail de la composition nutritionnelle, avec les acides gras saturés par exemple. Utile pour repérer les produits qu’il vaut mieux éviter de glisser trop souvent dans son panier. »
Le + Quand une préparation est jugée « mauvaise », Yuka propose d’autres options de meilleure qualité dans la même catégorie. Des suggestions a priori fiables car l’appli n’est pas sponsorisée par une marque.
Le – Il peut arriver qu’une référence ne soit pas reconnue. Il faut alors renseigner les infos inscrites sur l’étiquette pour obtenir l’analyse et l’ajouter à la base de données.
Un équivalent sympa aussi : Kwalito, mangez sainement. Même principe mais on peut ajouter un filtre : végétarien, végalien, intolérance (gluten, lactose…).
Fruits et légumes de saison nous incite à manger vert
Cette appli à emporter au (super)marché nous renseigne sur la provenance et la saisonnalité des denrées.
Mode d’emploi. Dès l’ouverture, la liste des fruits de saison pour le mois en cours apparaît. Et on a également accès à l’équivalent pour les légumes, les herbes, les aromates, etc. En cliquant sur un aliment, on obtient davantage de précisions : sa pleine saison, sa composition nutritionnelle pour 100 g, les apports en vitamine C, carotène, magnésium…
L’avis du nutritionniste : « Ce dispositif a surtout un intérêt si on a des préoccupations écologiques plutôt que diététiques, même si les fruits et légumes de saison récoltés à maturité et qui ‘voyagent’ moins longtemps sont un peu plus riches en vitamines. Les informations sur chaque végétal sont difficiles à exploiter : il faudrait pouvoir comparer les teneurs en vitamines avec un autre fruit ou les apports journaliers recommandés ».
Le + Une appli très simple au design agréable.
Le – L’outil manque de précision car on ne renseigne pas son lieu d’habitation. Or on ne trouve pas forcément les mêmes productions au même moment dans le sud ou le nord de la France.
Un équivalent sympa aussi : Marché malin. En plus des fruits et légumes, il donne des infos sur les produits de la mer : poissons, crustacés… (sur iPhone seulement).
Etiquettable nous aide en cuisine
Une appli pour ceux qui s’intéressent à l’impact de leur alimentation sur l’environnement et sur les animaux, avec des conseils d’experts (restaurateurs, blogueurs spécialisés…).
Mode d’emploi. Pas besoin de créer un compte, on accède directement aux infos qui nous intéressent présentées par catégories : « aliments de saison » (quels sont leurs bienfaits santé), « poissons recommandés » (quelle origine privilégier ou quand éviter d’acheter du thon blanc ou du saumon), « recettes » (de saison ou végétariennes) ou encore « astuces et infos » ( éviter le gâchis quand on cuisine, bien conserver sa nourriture, etc.).
L’avis du nutritionniste : « Privilégier les circuits courts et une consommation raisonnée fait partie du bien manger. Le plus intéressant est le moteur de recherche de recettes, avec des données à la fois nutritionnelles et environnementales ».
Le + On y trouve aussi des adresses de restos autour de chez soi qui cuisinent bio, local, de saison ou végétarien.
Le – L’appli est un peu technique, il faut déjà être sensibilisé aux questions écologiques.
Un équivalent sympa aussi : il n’y en a pas.
Foodvisor fait tout un plat des calories
Il suffit de prendre en photo ce que l’on a mis au menu pour en découvrir la richesse calorique et si c’est équilibré : une intelligence artificielle se charge d’analyser la composition de nos repas !
Mode d’emploi : La création du compte se fait via un e-mail ou un compte Facebook. On peut, si on le souhaite, se fixer un objectif de poids. Ensuite, on photographie chacune de nos assiettes avec l’appli, qui reconnaît automatiquement les ingrédients, estime les portions et propose un bilan : calories, lipides, glucides, etc. On voit ainsi ce que cela représente par rapport à nos apports recommandés.
L’avis du nutritionniste : « Ludique, pratique à utiliser et relativement fiable sur les recettes basiques. Dommage que le système se focalise surtout sur l’apport calorique des plats et peu sur le détail des graisses, sucres, etc. »
Le + Rapide et simple. On peut aussi entrer nos séances de sport pour ajuster les recommandations diététiques.
Le – Il arrive que le contenu de l’assiette soit erroné ou non reconnu. Dans ce cas, on peut indiquer nous-même de quel aliment il s’agit et préciser la quantité, c’est assez rapide.
Un équivalent sympa aussi : il n’en existe pas en français.
Merci à Raphaël Gruman, nutritionniste, auteur de La ménopause sans les kilos (éd. Leduc.S).
Source: Lire L’Article Complet