Le marché français de la musique enregistrée a limité la casse avec un chiffre d’affaires stable (+0,1%) pour 2020, en dépit de la crise sanitaire, a indiqué mardi 16 mars le Snep (Syndicat national de l’édition phonographique). Le chiffre d’affaires de 781 millions d’euros reste à hauteur de celui de 2019 (780 millions) dans un secteur plus que jamais porté par les ventes numériques (+17,9% par rapport à 2019).
Résistance face aux avaries du système
Certes, l’élan noté ces dernières années – +3,9% pour le chiffre d’affaires en 2017, +1,8% en 2018, +5,4% en 2019 – est freiné. Mais la musique enregistrée en France profite de « la solidité de son modèle économique » malgré « un contexte complètement bouleversé par la crise sanitaire » du Covid-19, s’est félicité Alexandre Lasch, directeur général du Snep, lors de la présentation de ce bilan, par écrans interposés.
Le chiffre d’affaires (exploitations numériques, ventes physiques, synchronisation – musiques de films, séries, publicités… – et droits voisins (la musique diffusée dans les commerces et lieux publics ) -, a donc résisté aux avanies entre « sorties reportées (et) points de ventes fermés« . Sans oublier que la musique enregistrée n’a pu bénéficier de sa vitrine et courroie de transmission habituelle, avec « l‘arrêt total des concerts et des festivals depuis mars dernier« , comme le rappelle le Snep dans son rapport.
Les exploitations numériques toujours en tête
Dans le détail, les ventes numériques et physiques de musique enregistrée (hors synchronisation et droits voisins) affichent même une progression de 4,1% (après +6,2% en 2019), générant 658 millions d’euros et retrouvant ainsi leur niveau de 2008. Elles ne représentent toutefois que 46% de leur niveau de 2002.
Les exploitations numériques, comme depuis trois ans maintenant, sont donc la première source du chiffre d’affaires de la musique (474 millions d’euros, +17,9%) alors que les ventes physiques, qui restent importantes en France (184 millions d’euros), poursuivent leur dégringolade, accrue par les conséquences de la pandémie (-19,9%; -10% en 2019).
En sept ans, les revenus générés « par les exploitations numériques de la musique sont passés du quart à près de trois quarts du chiffre d’affaires », note le Snep. Le streaming « sous toutes ses formes, engendre désormais à lui seul près de 70% des résultats: c’est une configuration inverse de celle de 2013, lorsque le numérique en réalisait à peine plus de 25%« , souligne le Syndicat. A noter pour la branche numérique que le streaming par abonnement a gagné 8 points par rapport à 2019 : 53% de ce mode de consommation, alors que le streaming financé par la publicité ne représente que 8% par exemple.
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