Grammy Awards. Les grands vainqueurs et les temps forts de cette 63e cérémonie

Les Grammy Awards ont remis ce dimanche leurs récompenses. Une soirée marquée par l’entrée dans l’histoire de Beyoncé, qui comptabilise désormais 28 trophées, un record pour une artiste féminine.

Les Grammy Awards ont remis leurs récompenses dimanche. La cérémonie s’est déroulée, presque un an jour pour jour après les premières fermetures de salles de concert américaines sous la menace du coronavirus, « dans et autour » du centre des congrès de Los Angeles, et va tenter de surpasser cette année noire pour la musique et le spectacle.

En mode intimiste

Billie Eilish debout qui regarde Harry Styles chanter, dans une immense salle quasiment vide, c’est l’une des premières images de cette cérémonie des Grammy Awards, au parfum très intimiste, pandémie oblige. Ce que l’événement a perdu en glamour ou en émotion collective, il l’a gagné en rythme, en fluidité et en qualité musicale, avec des performances nerveuses, et un présentateur néophyte, Trevor Noah, au diapason.

Beyoncé, plus queen que jamais

La chanteuse d’origine texane est devenue dimanche l’artiste féminine la plus récompensée dans l’histoire des Grammy Awards, avec 28 trophées. Symbole, « Queen Bey » a pris la tête des artistes féminines avec un prix pour son titre « Black Parade », qui célèbre la culture afro-américaine et le militantisme noir. Visiblement émue, elle a rendu hommage aux « magnifiques reines et rois noirs » qui l’inspirent ainsi qu’à ses trois enfants.

Kanye West meilleur des chrétiens

Le rappeur et producteur a remporté le prix du meilleur album de musique chrétienne contemporaine, l’une des 84 catégories des Grammy Awards. « Yeezy », son surnom, a sorti « Jesus Is King » en octobre 2019, un disque au son et au style caractéristiques du rappeur de Chicago, même s’il y clame plus que jamais sa foi, dont il n’a jamais fait mystère. Kanye West n’est pas apparu lors de la cérémonie virtuelle pour recevoir son prix.

Grammys posthumes pour John Prine et Chick Corea

Le pianiste jazz de légende Chick Corea et le chanteur folk John Prine, tous deux décédés lors de l’année écoulée, ont chacun reçu dimanche deux Grammy Awards à titre posthume. Le pianiste, new-yorkais d’adoption, a contribué à emmener son genre musical vers une forme plus libre, le jazz fusion, au début des années 70, tandis que John Prine est souvent reconnu comme l’un des plus grands paroliers de la chanson américaine.

Harry Styles, boa, cuir et juron

Le chanteur britannique de 27 ans a donné le coup d’envoi de la cérémonie avec une version inspirée de son tube « Watermelon Sugar », vétu d’un costume de cuir noir très rock et d’un boa vert, tout droit venu des années 70 dont il s’est tant inspiré musicalement. Plus tard, l’ancien du boys band One Direction est venu accepter le prix de la meileure performance pop solo, avec un boa mauve, cette fois. Une bonne partie de son discours a été coupé, car il avait utilisé un juron pour saluer les autres nominés de la catégorie.

Lit géant avec Cardi B et Megan Thee Stallion

Attendues pour une version de leur titre « WAP », les deux rappeuses n’ont pas fait dans la demi-mesure. En fin de numéro, la New-Yorkaise et la Texane se sont retrouvées sur un lit géant, se frottant l’une à l’autre et effectuant des poses plus suggestives les unes que les autres, notamment le fameux « twerk », avec son ondulation nerveuse des hanches et des fesses.

La chanson, hymne de femmes qui assument leurs désirs et revendiquent leur maîtrise du rapport de séduction, a fait scandale, attirant les critiques de personnalités conservatrices aux Etats-Unis.

Taylor Swift revient en grâce

Boudée par les Grammys pour ses deux précédents albums, « Reputation » et « Lover », la fille chérie de Nashville n’avait plus été primée depuis six ans. Elle est revenue à la faveur d’un détour par la folk, après s’être illustrée dans la country et la pop. Avec « Folklore », disque intimiste enregistré durant la pandémie, Taylor Swift est devenue la seule artiste féminine à l’emporter trois fois dans cette catégorie. Elle entre dans un cercle très fermé qui comprend Paul Simon, Frank Sinatra et Stevie Wonder, tous sacrés trois fois.

Coup double pour Billie Eilish

Coup double pour Billie Eilish qui a raflé dimanche, avec « Everything I Wanted », le Grammy Award de l’enregistrement de l’année pour la deuxième année consécutive, un exploit pour une artiste de seulement 19 ans qui avait remporté le grand chelem l’an dernier (les quatre récompenses reines).

Pour cette édition 2021, Billie Eilish a vaincu des stars comme Beyoncé, Dua Lipa et Post Malone dans la course à ce prix récompensant un titre pour sa performance globale, qui associe l’ensemble des professionnels qui ont participé à la réalisation et l’enregistrement du morceau.

« Everything I Wanted » évoque avec délicatesse les affres de la célébrité et le syndrome de l’imposture qui peuvent saisir une adolescente doutant déjà d’elle-même et de sa place dans la société.

NAs et The Strokes primés

Britanny Howard, jusqu’alors connue avec son groupe Alabama Shakes, a remporté en solo le Grammy de la meilleure chanson rock tandis que Fiona Apple a décroché deux prix pour son album « Fetch The Bolt Cutters », qualifié de « chef d’oeuvre » par de nombreux critiques.

Dans une catégorie rock où les artistes féminines étaient présentes en force, The Strokes a réussi à s’imposer pour le meilleur album rock avec « The New Abnormal », le premier Grammy de leur pourtant longue carrière.

Vieux briscard du rap, Nas a aussi remporté une première victoire dimanche après 14 nominations pour « King’s Disease », sacré meilleur album rap.

The Weeknd snobé

La star nigériane Burna Boy s’est quant à lui imposé dans la catégorie de l’album de « Musique du monde », célébrant son trophée comme « une grande victoire pour les Africains de ma génération, partout dans le monde. Ce doit être une leçon ».

Grand absent de cette cérémonie, The Weeknd, artiste canadien d’origine éthiopienne, étrangement snobé par les Grammys alors qu’il enchaîne les tubes. Il a fait savoir qu’il boycotterait dorénavant la grand-messe de l’industrie du disque.

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