Musicalité, originalité… La danse hip-hop au cœur de la L2P Convention

  • La Place, centre culturel parisien, organise du 4 au 7 mars une convention professionnelle autour du hip-hop.
  • Plus de 20 conférences se pencheront sur différentes thématiques actuelles autour de la musique, la danse ou la vidéo.
  • Parmi ces conférences, celle animée par Fabrice Mahicka, chorégraphe et danseur, autour des influences de la musique sur la danse.

Le hip-hop sous tous les angles. Du 4 au 7 mars, le centre culturel
La Place (situé sous la Canopée des Halles à Paris), organise la L2P Convention, un événement entièrement dédié à la culture hip-hop, dont 20 Minutes est partenaire. Lors d’une vingtaine de conférences, plus de cent intervenants (artistes, chercheurs, journalistes etc.), se pencheront sur différentes thématiques autour des disciplines de ce mouvement : « Ingénieurs du son, les magiciens de l’ombre », « écrire et archiver le rap français », « musiques hip-hop, quelles légitimités, quelles authenticités ? » Des conférences pour les professionnels et les fans de culture hip-hop à suivre sur
la chaîne YouTube de la L2P.

Parmi elle, celle tenue par Fabrice Mahicka, chorégraphe, interprète et compositeur, qui fait partie de la compagnie VF et du groupe Chasseurs2primes. Aux côtés de cinq danseurs et danseuses (Fabbreezy, Jimmy Soul, Meech, Swing et Anne Nguyen), il s’interroge sur la manière dont l’évolution de la musique hip-hop va influencer la danse hip-hop. Et donc forcément sur les liens intimes entre ces deux disciplines.

« Elles font partie de la même entité qu’est la culture hip-hop où il y a le graff, le Djing, les danses, la musique… Tout ça est né en même temps, explique Fabrice Mahicka à 20 Minutes. Les gens qui ne connaissent pas forcément l’histoire du hip-hop ou qui la rattrapent en cours de route peuvent être un peu déconnectés mais c’est la même chose, ça vient des mêmes bases. » Mais que représente la danse hip-hop aujourd’hui ?

« C’est comme dans la mode, il y a des cycles »

Break, locking, popping… Il n’y a pas une danse mais des danses hip-hop. Comme la musique, elle englobe une multitude de courants et de mouvements, qui s’entrecroisent les uns les autres. « Pour le grand public c’est peut-être plus facile d’identifier une danse au sol avec des choses acrobatiques ou quelqu’un qui fait une vague ou le robot. Mais ces styles communiquent, pleins de danseurs dansent plusieurs danses hip-hop », précise Fabrice Mahicka. A l’image du rap qui a pu être marqué par des mouvements musicaux comme la trap ou la drill, la danse est elle aussi régulièrement marquée par des nouveaux courants. « Dans le break il y a eu des courants comme le flexing, des mouvements avec beaucoup de souplesse. D’autres sont aussi revenus aux fondamentaux avec des mouvements plus old school. C’est comme dans la mode, il y a des cycles, parfois ça va être plus la technique, d’autres fois c’est la musicalité, le style ou juste l’originalité », explique le chorégraphe.

Souvent spectaculaires et acrobatiques, les danses hip-hop sont-elles forcément très techniques ? Oui, mais pas seulement. Pour Fabrice Mahicka, qui estime que cette culture est « faite pour rassembler », « c’est d’abord suivre la musique avec un certain rythme, avoir des pas de base qui ne sont pas si durs que ça. S’ils dansent très bien, certains peuvent battre en battles des gens qui sont plus techniques. Ça il faut l’apprendre aux jeunes pour qu’ils arrêtent de ne faire que des mouvements techniques durs en pensant gagner. Lors d’une battle de hip-hop ou de break on ne s’attache pas qu’à ça. Plein de choses entrent en compte comme l’originalité et la personnalité. »

« Apporter sa touche personnelle est très important pour un danseur »

Qui dit danse, dit musique, et pas seulement hip-hop. Baignées elles aussi dans la culture du sample, les danses hip-hop se sont nourris d’une multitude d’influences : de la funk, du rock, des nouvelles technologies, des musiques caribéennes ou encore africaines… Loin d’être figée, la danse hip-hop multiplie les influences et c’est ce qui fait sa force. « Un danseur se nourrit de tout pour pouvoir s’exprimer et dire ce qu’il a envie à un moment donné. C’est surtout une histoire de sensibilité musicale », affirme le chorégraphe. Une richesse culturelle qui aidera le danseur à avoir une bonne écoute de la musique et a développé une musicalité.

C’est aussi une question d’affirmation de sa propre altérité. « Apporter sa touche personnelle est très important pour un danseur. Il faut même avoir des mouvements signatures, une manière de bouger à soi, personnaliser la danse et du coup la faire évoluer. Et inspirer d’autres danseurs par la suite. Par rapport à la danse contemporaine où il a peut-être des courants déjà installés, en danse hip-hop il y a beau avoir des courants c’est primordial d’avoir sa propre écriture », estime Fabrice Mahicka. Un bon danseur ou une bonne danseuse selon le chorégraphe ? « Sa sensibilité au public et à la musique, sa transparence et sa manière d’apporter quelque chose en plus à la musique et à une situation donnée ».

La L2P proposera également six masterclass orchestrées par des figures de la culture hip-hop en France : Le photographe Little Shao sur la comment photographier la danse, Sofiane Afroun de Kaméraméha (derrière les clips de PNL) sur la question de la réalisation des clips de rap, le réalisateur Jean-Pascal Zidi reviendra sur son parcours… Des concerts seront également diffusés avec les artistes Rocé, Yugen Blakrok et un show mené par Dj Weedim. Retrouvez toute la programmation par ici.

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