Equilibre : l’atout sport à aiguiser

Marcher, sauter, courir… pour réaliser ces actes quotidiens anodins, le corps déploie des systèmes d’une sophistication insoupçonnée.

« Pour recueillir les informations nécessaires à notre stabilité, le cerveau gère un réseau complexe réparti entre des récepteurs articulaires et musculaires, l’oreille interne ou encore les yeux et la mâchoire », explique l’ostéopathe Marc Khomiakhoff.

Un ensemble de capteurs en éveil permanent

L’équilibre est intimement lié à la proprioception, ou la capacité du corps à évaluer sa position dans l’espace. « Cette perception profonde, inconsciente, automatisée, se construit autour de plusieurs piliers », détaille Delgis Garcia, chiropracteur spécialisé en neurologie fonctionnelle et co fondateur, avec le coach sportif Steve Compagnon, du centre de récupération Pôle récup. « Les pieds assurent notre prise d’appui, qui doit être bien répartie entre les racines du gros et du petit orteil et le talon ».

Egalement en jeu : les yeux, via les mouvements oculomoteurs, et la mâchoire, dotée de mécano récepteurs, jaugent en permanence nos mouvements.

Quand cette fonction nerveuse est saine, les muscles se contractent de manière plus juste pour éviter les chutes ou les entorses

Et enfin, acteur majeur de l’équilibre, le système dit vestibulaire. « Ses canaux situés dans l’oreille interne informent en live le cerveau de la position du corps et de la tête dans l’espace », décrit le chiropracteur. « Les récepteurs qui le composent sont parfois perturbés par certaines maladies neurologies, un choc traumatique ou simplement le vieillissement. Ils peuvent alors transmettre une information erronée au système nerveux, ou créer des vertiges ». De quoi affecter équilibre, posture et tonus musculaire.

Levier de performance ou de défaillance 

Renforcer le tronc, activer les muscles stabilisateurs… les exercices d’équilibre sont excellents pour gainer le corps et booster la coordination.

Ce n’est pas un hasard si les footballeurs ouvrent leur entrainement par des jeux sur des plateaux instables qui réveilleront les réflexes. Prendre soin de notre proprioception protège de l’accident.

« Quand cette fonction nerveuse est saine, les muscles se contractent de manière plus juste pour éviter les chutes ou les entorses. Le corps s’adapte aux micro mouvements mais aussi aux grands changements, comme ceux qui décalent le centre de gravité sur un temps long – grossesse, prise de poids, mauvaise posture », note Delgis Garcia. D’où l’intérêt de prendre soin de cette fonction phare du mouvement.

Une approche globale et multi disciplinaire

« Les sources de déséquilibre potentielles sont innombrables. Il faut passer tout le corps en revue » prévient Marc Khomiakoff. « Derrière une douleur lombaire, il peut y avoir une articulation tempo mandibulaire déréglée », illustre l’ostéopathe qui appelle à la vigilance dentaire. « Rectifier la position de la mâchoire en orthodontie suffit parfois à en finir avec un mal de dos et à rétablir l’équilibre. Ce n’est pas un hasard si ce versant médical est très surveillé chez les athlètes de haut niveau ».

Même enjeu du côté des strabismes, des troubles digestifs ou des plantes du pied affaissées. « Ils engendrent des postures de compensation qui dérèglent l’axe global du corps », résume Marc Khomiakhoff. « D’où l’intérêt de travailler avec plusieurs spécialités médicales pour venir à bout d’un trouble de l’équilibre ».

Un bilan neuro fonctionnel en amont

Même constat chez Delgis Garcia, qui conseille un bilan complet de chiropraxie au moins une fois dans sa vie pour s’assurer du bon fonctionnement du système nerveux.

Il s’agira de tester les amplitudes de mouvements mais aussi l’état des circuits crâniens ou encore la position spontanée de la tête dans l’espace. Le protocole de soins se fera à la fois à la maison, avec des exercices à faire chaque jour, et en cabinet. « On travaille manuellement sur le repositionnement des vertèbres et la mobilisation au niveau cervical. En aidant les muscles sous occipitaux à se détendre, on harmonise le système vestibulaire par ricochet ».

GyroStim®, la chaise magique

C’est la nouvelle installation miracle fraîchement installée à Paris ce mois de février. « En France, on en trouve une à St Malo, et désormais une dans la capitale », se réjouissent Delgis Garcia et Steve Compagnon.

Les deux têtes pensantes de Pôle Récup consacrent entièrement leur nouvelle adresse, Pôle Neuro, à la GyroStim®. Cette chaise multi axiale prisée des athlètes tourne librement dans les deux plans de l’espace : vers l’avant et l’arrière, la droite et la gauche. « Après un examen fonctionnel (mouvements des yeux, mobilité, position de la tête), on fait pratiquer des exercices à la personne en train de tourner », expose Delgis Garcia.

Viser des cibles, suivre des objets avec les yeux, toucher des lumières mouvantes… la chaise en action stimule les canaux vestibulaires pour corriger tout ce qui leur est lié… équilibre en tête. La GyroStim® soulagera par exemple les personnes sujettes aux vertiges paroxystiques bénins, au mal de débarquement.

Anticipation, coordination, vision périphérique… le dispositif améliore aussi les performances sportives en boostant les réflexes.

Intégrer l’équilibre à notre routine sportive

Selon le coach Steve Compagnon, il est possible de mobiliser la fonction stabilité par des exercices faciles, à faire au quotidien, comme monter sur une chaise et descendre.

A pratiquer n’importe où : se tenir debout sur une jambe, les yeux fermés pendant une minute (par exemple à chaque brossage de dents). « Attention, nous avons toutes un côté plus puissant et éveillé que l’autre… ce qu’on appelle être ‘latéralisé' », alerte Marc Khomiakhoff… donc bien travailler les deux jambes !

Etape suivante, beaucoup plus sportive : le squat sur une jambe. On commence soft, en descendant au niveau où l’on peut de manière à remonter… sans tomber. Une fois maîtrisé, on corse l’exercice en mode yeux fermés.

De plus en plus accessoires proposent aussi de nous aider à activer nos réflexes. Push-up avec un ballon type swiss ball ou planche d’équilibre, posture debout sur un bosu (dérivé de la planche de proprioception des danseurs) ou un coussin d’équilibre… Adaptez les exercices qui inondent la toile à votre niveau.

Bouger complexe et varié

« Plus on sollicite le corps en mouvement, meilleur est l’équilibre, préconise Steve Compagnon. Le préparateur physique invite à privilégier des disciplines aux mouvements complexes qui « font appel à tous nos sens, en particulier à la proprioception des pieds. Les changements de positions et de direction de tête sont aussi très bénéfiques ».

Ses hits : la course à pied ou marche rapide en terrain irrégulier et en relief, les sports de glisse (surf, ski, skate, patinage…), toutes les danses (changement de pas, de direction, mouvement). Le coach recommande également Le TRX, le travail de poulies en vis-à-vis.

« Le yoga intègre souvent des postures d’équilibre comme l’arbre, ou mieux, les inversions, pour les personnes qui le peuvent », conseille Delgis Garcia. A noter, le banc FeetUp Trainer a été justement conçu pour pratiquer les inversions sans mettre de poids sur la nuque et la colonne vertébrale. Le tai chi chuan est aussi un must pour renforcer la stabilité car il favorise le transfert de poids d’une jambe à l’autre, d’avant vers l’arrière, de manière très lente, avec une prise d’appui très conscientisée.

« La mobilité, toutes les mobilités, restent vos meilleures alliées, ainsi que le changement. Bousculez vos habitudes, quittez votre zone de confort dès que possible, la nature même de l’équilibre est de rattraper un déséquilibre », rebondit Steve Compagnon. A vos challenges !

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*Neuro récup 42 bis rue Cardinet, paris 17e.

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