- Comprendre le rôle de notre dos
- Les différents symptômes d’un mal de dos
- Quelles sont les causes des douleurs dorsales ?
- Les traitements pour soigner le mal de dos
- Quels sont les moyens de prévention ?
Surnommé le « mal du siècle », le mal de dos fait aujourd’hui partie des douleurs les plus courantes. Le Centre Hospitalier Universitaire d’Angers révèle qu’il génère chaque année entre 4 et 5 millions de consultations en France et représenterait l’une des principales causes de handicap dans la population active.
Selon un sondage Opinionway, 7 Français sur 10 (68%) déclarent avoir souvent ou très fréquemment mal au dos. Les femmes seraient plus touchées par cette douleur, puisque 61% assurent être souvent concernées, contre seulement 39% des hommes.
Quelles sont les causes du mal de dos ? Comment se manifeste-t-il ? Quelles méthodes privilégier pour le soulager et le prévenir ?
Comprendre le rôle de notre dos
Le dos représente un élément indispensable dans la composition de l’être humain. Il est soutenu par une colonne vertébrale comprenant 24 vertèbres reliées entre elles par des disques.
Son fonctionnement dépend de trois structures complémentaires :
- La structure osseuse : elle est constituée des vertèbres et des disques intervertébraux, qui jouent un rôle d’amortisseur. S’y ajoutent les articulaires postérieurs, petites articulations situées en arrière de chaque disque, et qui sont classiquement le siège de l’arthrose.
- La structure musculaire : elle comprend les muscles para vertébraux postérieurs qui sont contracturés lorsque l’on a un lumbago ; et les abdominaux, qui jouent un rôle très important pour le maintien de la colonne. De plus, si ces derniers sont suffisamment puissants, ils étirent la colonne et diminuent la pression sur les disques.
- Le système nerveux : la moelle épinière, véritable prolongement du cerveau, circule à l’intérieur des vertèbres, qui la protègent. Elle descend jusqu’à la deuxième vertèbre lombaire et laisse passer, au niveau de chaque vertèbre, les racines nerveuses qui vont former les nerfs périphériques vers les membres supérieurs et inférieurs. Par conséquent, les maladies des vertèbres et des disques peuvent générer des douleurs en comprimant les racines nerveuses. Mais aussi – fait moins bien connu – tout dysfonctionnement cérébral (maladie, stress, angoisse, dépression, choc psychologique) pourra faciliter l’apparition de douleurs dorsales.
Les différents symptômes d’un mal de dos
Les douleurs au dos peuvent être de type aigu (quelques jours) ou de type chronique (plusieurs mois ou années).
Elles se caractérisent par leur localisation dans une région spécifique du dos :
- Les cervicalgies correspondent aux douleurs ressenties au niveau de la nuque et des cervicales. Elles ont pour conséquence de gêner les mouvements de la tête et peuvent être accompagnées de maux de tête, de fatigue et de vertiges.
- Les lombalgies désignent l’ensemble des douleurs apparaissant dans le bas du dos. Ces douleurs peuvent descendre jusqu’aux fesses, et même jusqu’à l’arrière des cuisses et des genoux. La forme la plus connue de lombalgie est le lumbago survenant de manière brutale.
- Les sciatiques se caractérisent par une douleur intense irradiant la fesse jusqu’au pied due à la compression du nerf sciatique. Les sciatiques se présentent sous la forme de décharges électriques ou de brûlures.
Quelles sont les causes des douleurs dorsales ?
Notre mode de vie de plus en plus sédentaire s’ajoutant à un rythme effréné ne met personne à l’abri des maux de dos.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, plus de 60 % de la population n’atteint pas le niveau d’activité physique recommandé pour favoriser une bonne santé.
Certaines personnes peuvent y être plus vulnérables, en général celles de 45 ans et plus, celles travaillant assis toute la journée devant un ordinateur ou restant assises dans un véhicule sur de longs trajets, les travailleurs appelés à manutentionner de lourdes charges, les athlètes, ainsi que les femmes enceintes.
Parmi les causes des problèmes de dos on recense :
- Les anomalies de la colonne vertébrale, comme une scoliose.
- Les changements hormonaux.
- Un accident, favorable aux hernies discales, qui se produisent lorsqu’un disque, écrasé entre deux vertèbres, sort de sa position d’origine et comprime la racine nerveuse. Très douloureuse, elle entraîne une altération de la sensibilité des membres inférieurs, voire des difficultés pour se déplacer.
- Le tabagisme. Selon une étude publiée en octobre 2014 dans Human Brain Mapping, consommer du tabac triple le risque de developper une douleur dorsale chronique.
- L’obésité ou une alimentation favorable au surpoids et nuisible aux articulations.
- Le stress.
- La sédentarité;
- Le vieillissement, favorable à l’arthrose une usure progressive du cartilage articulaire des vertèbres qui provoque des raideurs et des douleurs qui deviennent chroniques, mais également à l’ostéoporose, une diminution de la masse osseuse pouvant occasionner des fractures à répétition sans traumatisme.
- Un mouvement brusque ou un effort violent, entrainant généralement des lombalgies caractérisées par un blocage du bas du dos, ou des sciatiques, une irritation d’une des racines du nerf sciatique.
Attention, certains signes cliniques doivent être interprétés comme des signaux d’alerte et entraîner une consultation immédiate :
- Une douleur située dans la région thoracique, entre les omoplates : il s’agit souvent d’une douleur projetée, en réalité due à une infection intra-thoracique. Elle peut donc cacher une pathologie cardiaque, de la plèbe et des poumons, de l’aorte, de l’estomac, de l’œsophage…
- La fièvre : un mal de dos ou de cou accompagné de fièvre peut cacher une pathologie sérieuse. Il faut donc penser à prendre sa température et consulter en cas de fièvre.
- La qualité de la marche : une douleur qui n’empêche pas une marche normale est vraisemblablement bénigne. À l’inverse, si la marche devient impossible il faut consulter.
Les traitements pour soigner le mal de dos
Le traitement du mal de dos non spécifique repose sur des médicaments (anti-inflammatoires ou antalgiques), si nécessaire au moment des crises douloureuses, mais surtout sur des mesures non-pharmacologiques (éducation, exercices de musculation et d’assouplissement, massages…).
Les programmes multidisciplinaires associant une prise en charge de la douleur, des séances d’éducation et de conseils, de l’exercice physique et un accompagnement psychologique sont les plus performants.
- La première étape du traitement consiste à faire une rééducation sportive chez un kinésithérapeute. L’objectif ? Apprendre à utiliser correctement son dos, définir les éventuelles améliorations musculaires et diminuer le seuil de douleur. Des exercices d’assouplissement, de renforcement musculaire, et des massages pourront alors être pratiqués selon les besoins du patient.
- Il est aussi possible d’avoir recours à l’ostéopathie ou la chiropraxie pour diminuer les douleurs musculaires. Pour ce faire, l’ostéopathe manipule le patient de manière à débloquer les articulations et à supprimer les contractures réflexes.
- L’acupuncture peut également améliorer les douleurs en régularisant l’énergie du corps grâce aux aiguilles piquées à des endroits précis.
- Afin d’assurer une meilleure répartition du poids sur les pieds, en cas de déséquilibre, consulter un podologue peut également être une solution. Des semelles orthopédiques peuvent vous être proposées pour corriger la répartition de la charge corporelle lors de la phase d’appui du pied. Elles permettent de changer l’inclinaison des articulations entre les os du pied. Pour être efficace, les semelles devront être portées quotidiennement.
- La deuxième étape consiste à réadapter son poste de conduite ou son poste de travail (siège, position de l’écran…) avec les conseils d’un médecin du travail.
- Il est ensuite conseillé en troisième étape de modifier son hygiène de vie.
Dans la grande majorité des cas, les maux de dos disparaissent en quelques semaines. Cependant, une faible proportion d’entre eux deviennent chroniques (environ 7%). Il existe alors, très souvent, un cercle vicieux : plus on a mal, moins on sollicite le dos, plus les muscles s’affaiblissent, moins ils soutiennent la colonne vertébrale, et plus on a mal. Il faut donc proscrire le repos, synonyme de sédentarité.
Quels sont les moyens de prévention ?
Quelques mesures simples permettent de limiter les risques d’avoir mal au dos :
- La première chose à faire est de bouger, car ce qui fait le mal de dos récurrent, c’est la sédentarité. La colonne vertébrale ne peut pas fonctionner de façon harmonieuse avec des muscles atrophiés. Or notre mode de vie est très sédentaire. Il faut donc faire au moins 3 heures par semaine d’activité physique (marche à allure rapide, escaliers, vélo) ou de sport, soit 30 minutes par jour. Il est intéressant de souligner que ce sont les mêmes seuils qui protègent des maladies cardiovasculaires et des cancers.
- Arrêter de fumer, car le tabagisme est un facteur de risque d’apparition du mal de dos chronique.
- Veiller à adopter une bonne posture en toutes circonstances, que l’on soit chez soi, en voiture ou au travail.
- Boire suffisamment d’eau. Elle joue un rôle majeur au niveau des disques intervertébraux qui en sont composés à 80 %. Leur épaisseur varie en fonction de la quantité d’eau présente et permet d’empêcher que les vertèbres se touchent. Ainsi, une bonne hydratation limite les douleurs liées aux chocs entre les vertèbres et lutte contre les douleurs lombaires et les arthrites. Pour rappel, l’Agence Nationale de Sécurité de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) recommande de boire 1,5 litres d’eau par jour.
- En cas de port de charges lourdes ou de stations assises longues, porter une ceinture lombaire peut s’avérer efficace pour éviter toutes mauvaises positions et protéger son dos.
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