BD, podcast, film… Cinq objets culturels pour mieux comprendre la PMA

  • Ce jeudi sort en librairie Un bébé si je peux, une BD bien sentie sur le parcours du combattant d’un couple hétérosexuel infertile en France.
  • L’occasion pour 20 Minutes de partir à la recherche d’autres objets culturels qui évoquent la PMA avec justesse.
  • Un spectacle comique qui parle de fausse couche, un film indé qui suit un couple de quadras à la dérive pour cause de PMA, un podcast hyper instructif sur des Françaises et Français faisant des démarches à l’étranger… Voici notre sélection.

Quoi de mieux que la culture pour briser un tabou ? Alors que l’infertilité touche un couple sur cinq, beaucoup n’osent pas expliquer leurs démarches, leurs doutes et leurs désespoirs. Et certains craignent le jugement, les maladresses et autres questions intimes des proches. Et en France, tout le monde n’a pas les mêmes droits question PMA. Alors que
les sénateurs ont rejeté début février l’extension de la procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes et aux célibataires (le texte doit retourner devant l’Assemblée nationale), certains se tournent depuis des années vers l’étranger.

A l’occasion de la publication, ce jeudi, d’une bande dessinée pédagogique et drôle, Un bébé si je peux, 20 Minutes vous propose une sélection de cinq objets culturels qui informent sur la PMA (tout en s’amusant).

« Un bébé si je peux », une BD pour suivre le parcours du combattant d’un couple hétérosexuel

En quelques bulles, Marie Dubois fait toucher du doigt ce que représentent pour un couple infertile les sigles PMA, IA et FIV. En narrant son parcours (l’autrice et dessinatrice a mis sept ans à avoir un enfant), elle dessine les dilemmes, les réactions inappropriées des proches, les idées reçues (notamment le fameux « tout est dans la tête »…), tout en précisant les examens à faire en cas d’insémination artificielle, les raisons de l’infertilité masculine, ses découvertes sur les ovaires polykystiques…

Planche de la BD Un bébé si je peux de Marie Dubois sur l'infertilité.

En donnant la parole à d’autres personnes en PMA, à des médecins spécialistes de la reproduction, elle offre avec cette enquête une image variée, complexe et précise de cette question de santé publique. Publiée dans la revue XXI, à la fois émouvante et instructive, cette bande dessinée serait bien utile pour tous ceux qui se lancent dans la grande aventure de la procréation médicalement assistée… et ceux qui souhaitent accompagner au mieux leurs amis concernés.

Un bébé si je peux, Marie Dubois, Florent Massot Eds et XXI, 25 février 2021, 19 eurosPhoto du film Private Life de Tamara Jenkins.

Rachel et Richard, deux quadras new-yorkais, tentent désespérément d’avoir un enfant. De la stimulation ovarienne au don d’ovocyte en passant par les démarches d’adoption, Tamara Jenkins détaille avec justesse chaque étape, les bleus au ventre et à l’âme, les tensions au sein du couple, les espoirs douchés avec une touche d’humour et beaucoup de tendresse. Une bonne comédie dramatique indé, qui permet de comprendre ce que la PMA implique au niveau médical et psychologique.

Private life, disponible sur Netflix, 2018.


« PMA hors la loi », un podcast sur les personnes qui ne peuvent réaliser une PMA en France

Adila Bennedjaï-Zou, célibataire, a 43 ans et une envie d’enfant. « Quand j’ai compris que si je faisais une PMA, je serais hors la loi, j’ai voulu comprendre ce que ça signifiait. » Elle a accouché en 2018 d’une enquête sous forme d’un podcast de six épisodes, fort intéressant, qui dévoile sa PMA en solo et donne la parole à d’autres, notamment Emilie, fille de deux lesbiennes, un couple d’hommes ayant fait une GPA aux Etats-Unis, un couple de lesbiennes faisant une PMA « artisanale »…

« Aujourd’hui en France un certain nombre de techniques de procréation sont interdites ou restreintes. Mais pourvu qu’on ait les moyens financiers de franchir la frontière, on peut faire ce qu’on veut, résume-t-elle. On vit une situation paradoxale où tout est interdit, mais rien n’est impossible. » Vous y entendrez parler de don d’ovocytes, de business de la procréation, de levée de l’anonymat des donneurs…

PMA hors la loi, Les pieds sur terre, France culture, 2018.

« Baby Cobra », un stand-up hilarant qui évoque (notamment) une fausse couche

Dans son premier stand-up, Baby Cobra, Ali Wong, comique américaine foule les planches enceinte de 7 mois et évoque avec son esprit caustique ses difficultés à tomber enceinte. Notamment en mimant et détaillant comment les rapports sexuels à jour fixe manquent un peu de romantisme et d’érotisme.

Elle plaisante aussi sur sa fausse couche, chose rare. Et se permet même un petit aparté militant : « Les filles de 20 ans flippent en entendant fausse couche. Gamine, quand tu auras 33 ans, tu connaîtras plein de femmes qui ont fait une fausse couche. C’est super fréquent et j’aimerais que plus de femmes en parlent pour qu’on ne se sente pas si mal quand ça arrive. »

Baby Cobra, Ali Wong, disponible sur Netflix, 2015.

« En attendant », une chanson sur la souffrance de ne pouvoir être mère pour cause d’endométriose

Lorie chante la souffrance de ne pas être mère dans sa chanson En attendant. « Bercée depuis l’enfance par cette sublime histoire sans fin, je sais que la naissance n’est pas un mot, mais un besoin. En attendant l’instant où je te poserai contre moi, je souris à l’enfant qui court déjà vers d’autres bras. » La chanteuse s’était confiée dans l’émission
Sept à huit en 2019sur son endométriose qui la clouait au lit de douleur, le tabou entourant cette maladie qui touche une femme sur dix, et son opération pour faire congeler ses ovocytes en Espagne (car elle ne pouvait le faire en France).

En septembre 2020, Lorie Pester a annoncé à ses fans la naissance de sa fille après un long parcours. « Ce message est aussi pour celles et ceux qui doivent se battre pour pouvoir donner la vie. Vous dire de ne jamais perdre espoir, d’avoir foi en votre désir, jusqu’au bout », a-t-elle encouragé sur Instagram.

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