La faute à Rousseau (France 2) – Anny Duperey : "Il est hors de question que je me marie un jour"

Drôle et anticonformiste, la comédienne incarne dans la série La faute à Rousseau diffusée sur France 2, une maman haute en couleur. Rencontre…

Parlez-nous d’Éva Rousseau, votre personnage… 

Anny Duperey : Elle est brut de décoffrage, mais plutôt saine et équilibrée, tandis que Benjamin (incarné par Charlie Dupont, ndlr), son fils, semble baigner dans un certain mal-être. On suppose que le père est mort. À un moment, elle dit à son fils : « Je trompais beaucoup ton père, mais ça ne m’empêchait pas de l’aimer énormément. » Il y a encore plein de mystères à révéler. 

Quels rapports entretient-elle avec son fils ? 

Éva n’est pas une mère possessive, elle ne le couve pas. Elle est attentive, observatrice, à l’écoute, mais à distance. En revanche, quand elle a quelque chose à lui dire, elle le fait sans ambages. Et ses conseils sont souvent judicieux. 

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Vous qui avez deux enfants, Gaël et Sara (âgés respectivement de 39 et 35 ans, et dont le père est le comédien Bernard Giraudeau), qu’avez-vous en commun avec ce personnage ? 

J’avoue qu’elle me ressemble, en un peu plus brutale, mais tout aussi anticonformiste. Je suis une éternelle jeune fille, jalouse de ma liberté… Il est hors de question que je me marie un jour. J’avais 20 ans en mai 68 et j’ai vécu à fond cette période émancipatrice. Plus tard, j’ai été une mère « amatrice ». Mes parents sont morts tragiquement (ils ont été intoxiqués au monoxyde de carbone, dans leur salle de bains, alors qu’Anny n’avait que 8 ans) et j’ai été élevée par ma tante, une femme formidable. Mais comme je n’ai pas eu de modèle, j’ai essayé d’élever mes enfants en regardant les autres mamans. Finalement, je les trouvais trop lourdes, trop inquiètes. J’ai donc adopté le lâcher-prise. Plus tard, mes enfants m’ont confié que j’avais réussi à être une mère légère, attentive, présente et pas du tout envahissante.

Qu’est-ce qui vous a séduite dans ce projet ? 

L’écriture. Je tire mon chapeau aux auteurs. J’ai trouvé les dialogues formidables. Comme cette réplique à mon petit-fils Théo (Louis Duneton), qui en pince pour un garçon : « Un homme, tant qu’on ne l’a pas porté sur soi, on ne sait pas ce qu’il vaut ! » C’est cinglant, comme du Audiard ! 

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Encore un rôle de mère, voire de grand-mère, pour vous… 

Mon premier rôle de mère à l’écran remonte à 1978, dans Trocadéro bleu citron. Je jouais déjà une maman cool, très permissive… 

À la télé, vous enchaînez les rôles mémorables : Catherine Beaumont dans Une famille formidable, une superbe comtesse, récemment, dans Grand Hôtel, sur TF1… Mais au cinéma, le public ne retient de vous qu’Un éléphant ça trompe énormément. Le regrettez-vous ? 

Pas du tout. C’est un classique du cinéma, même si, par ailleurs, j’ai tourné avec Alain Resnais, Georges Lautner, Sydney Pollack… Je suis d’autant plus fière de ce film que la scène culte, où je danse au-dessus de la bouche d’aération dans le parking souterrain, a été inspirée par moi. Avec la disparition récente de Claude Brasseur, je me suis rendu compte, avec tristesse, que les principaux interprètes nous avaient quittés. Nous sommes, avec Marthe Villalonga, les seules survivantes. Vous vous rendez compte ? Marthe, qui jouait la mère de Guy Bedos, alors qu’elle n’avait que deux ans de plus que lui ! 

Comment occupez-vous vos soirées de confinement ? 

Je suis en train d’écrire un roman fantastique. Une histoire de rédemption. 

La faute à Rousseau : tous les mercredi à 21h05 sur France 2

Interview Hacène Chouchaoui 

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