Yeux rouges : quelles sont les causes et comment se soulager ?

Vous avez souvent les yeux rouges ? On fait le point sur les causes possibles avec le Pr. Kodjikian, médecin ophtalmologue.

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Yeux rouges : l’hémorragie sous-conjonctivale, généralement bénigne

Premier truc à savoir : quand on parle d’  » yeux rouges « , on désigne habituellement une rougeur de la partie blanche de l’œil (que l’on appelle  » sclérotique  » en langage médical). La rougeur n’atteint pas la partie colorée de l’œil (cornée, iris…). «  Les yeux rouges constituent le premier motif de consultation en ophtalmologie  » précise le Pr. Laurent Kodjikian, médecin ophtalmologiste.

L’un des processus pouvant conduire à des  » yeux rouges « , c’est l’hémorragie sous-conjonctivale :  » concrètement, cela correspond à la rupture d’un petit vaisseau sanguin en surface de l’œil  » note le spécialiste. Dans la majorité des cas, l’hémorragie sous-conjonctivale est bénigne :  » elle survient dans un contexte de fragilité capillaire, lorsqu’on tousse, lorsqu’on vomit, lorsqu’on  » pousse  » aux toilettes…  » explique le Pr. Kodjikian.

En revanche, en cas d’hémorragie sous-conjonctivale, deux situations nécessitent une prise en charge en urgence : l’hypertension artérielle (il est alors urgent de prendre la tension du patient puisque les yeux rouges peuvent constituer un symptôme d’aggravation de la maladie) et la prise d’un traitement anticoagulant (il peut être question d’une décompensation et une consultation en urgence s’impose).

Yeux rouges : la conjonctivite, le glaucome, l’uvéite, la kératite…

Un autre phénomène peut conduire au développement d' » yeux rouges  » : la dilatation et l’inflammation des vaisseaux sanguins qui parcourent la conjonctive. Il y a alors deux possibilités : «  si les vaisseaux concernés sont localisés autour de la cornée (la partie colorée de l’œil), on parle de cercle périkératique et il s’agit d’un facteur de gravité  » note le Pr. Laurent Kodjikian.

En cas de cercle périkératique qui se forme après une intervention chirurgicale au niveau de l’œil, il peut être question d’une infection post-opératoire ou endophtalmie – surtout si on s’est gratté ou frotté l’œil après l’opération ! Autre cause grave : le glaucome aigu par fermeture de l’angle. «  Il est responsable d’une baisse brutale de la vision, d’une douleur soudaine, voire de nausées et/ou de vomissements  » ajoute le spécialiste.

Un œil rouge avec cercle périkératique peut également être le signe d’une uvéite antérieure :  » cette inflammation de l’œil est souvent elle-même le symptôme d’une maladie générale, comme une tuberculose, une sarcoïdose, une toxoplasmose…  » précise l’ophtalmologiste. Citons enfin la kératite, une maladie de l’œil (et, plus précisément, une inflammation de la cornée) qui peut provoquer une rougeur de l’œil et qui est généralement d’origine infectieuse (par un champignon, une bactérie, un parasite…) : l’œil est alors douloureux avec une gène à la lumière.

Lorsque la rougeur ne se trouve pas autour de la cornée (qu’il n’y a pas de cercle périkératique, donc), la cause n’°1, c’est la conjonctivite : outre les  » yeux rouges « , on observe des démangeaisons de l’œil ou des yeux concernés, des yeux qui pleurent, des paupières enflées et/ou collées le matin au réveil, une gène à la lumière vive (photophobie )… « La conjonctivite peut être allergique, virale, bactérienne ou encore en lien avec une sécheresse oculaire  » souligne le Pr. Kodjikian.

Merci au Pr. Laurent Kodjikian, ophtalmologiste, chef de service adjoint du service d’ophtalmologie de l’Hôpital de la Croix Rousse (Lyon) et ex-président de la Société Française d’Ophtalmologie.

Yeux rouges : comment réagir et quels sont les remèdes possibles ?

Attention ! Si la rougeur du blanc de l’œil est concentrée en cercle autour de la cornée (cercle périkératique), il est impératif de consulter rapidement son médecin traitant. Et en cas de baisse de vision et/ou de douleur brutales, pas de temps à perdre : il faut se rendre aux Urgences !

En cas d’hémorragie sous-conjonctivale ou de conjonctivite, on peut faire appel aux médecines douces pour atténuer l’inconfort… en attendant de demander conseil à son pharmacien, à son médecin traitant ou encore à son médecin ophtalmologue :

  • Auto-massage. La médecine traditionnelle chinoise considère que la conjonctivite est provoquée par un dérèglement énergétique au niveau du foie. Pour atténuer les symptômes (démangeaisons et larmoiements), il est donc conseillé de stimuler le point VB1  » échancrure extérieure  » en posant les index dans les creux situés aux angles externes des yeux et en appuyant fermement pendant 1 minute.
  • Phytothérapie. En phytothérapie, les propriétés astringentes et veinotoniques de la vigne rouge (Vitis vinifera var. tinctoria) sont largement reconnues : sous contrôle médical uniquement, on peut utiliser une décoction de feuilles de vigne rouge comme collyre pour lutter contre l’inflammation oculaire et aider à la réparation des petits vaisseaux sanguins des yeux.
  • Aromathérapie. Appliquez une compresse stérile imbibée d’1 c. à c. d’hydrolat de bleuet sur l’œil / les yeux concernés fermés. Maintenez pendant 5 à 10 minutes, 3 fois par jour. L’hydrolat de bleuet (Centaurea cyanus L.), c’est l’eau florale de référence pour soulager les affections oculaires : elle est en effet apaisante et anti-inflammatoire.
  • Homéopathie. Pour lutter contre l’irritation oculaire, prenez 3 granules par jour des 2 remèdes homéopathiques les plus indiqués : Mercurius Solubilus 5 CH (s’il y a du pus), Allium Cepa 7 CH (si les yeux pleurent beaucoup) ou Pulsatilla 7 CH (si les paupières sont collées le matin).

Sources :

  • Do-In, les points clés 100 % vitalité – Valérie Capel, éd. Leduc.S
  • 55 plantes médicinales dans mon jardin – Virginie Peytavi, éd. Terre Vivante.
  • La compagnie des sens

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