Produite sur tous les continents, elle est l’un des fruits les plus consommés au monde.
Une perle venue d’Océanie
Avant de devenir ce fruit savoureux à la chair tendre sélectionné et croisé par l’homme, la banane sauvage, riche en graines et beaucoup moins en pulpe, est apparue en Papouasie-Nouvelle-Guinée il y a des milliers d’années. Elle s’est répandue sur une large frange de l’Asie du Sud-Est puis a gagné le Moyen-Orient. Les espèces que nous connaissons aujourd’hui – plus de 1 000 variétés seraient exploitées à l’échelle mondiale – poussent dans des régions chaudes et humides qui s’étendent de ses lieux de naissance jusqu’en Amérique latine et aux Caraïbes en passant par l’Australie. Soit dans plus d’une centaine de pays répartis sur les cinq continents.
Bananaland en Amérique centrale
C’est la United Fruit Company, société créée en 1899 aux Etats-Unis, qui a organisé l’exploitation intensive, la diffusion à grande échelle et la promotion publicitaire de la banane. Une épopée industrielle et… politique. Car, pour garantir son monopole et ses profits, la United Fruit Company n’a pas hésité à agir en sous-main auprès des autorités américaines, fomentant coups bas et coups d’Etat en Amérique centrale au début du XXe siècle. Une ingérence qui a donné lieu à l’expression « république bananière ».
Une consonance portugaise
L’origine de son nom, aux sonorités douces, est composite. Banana est un dérivé du portugais dont on suppose qu’il est lui-même emprunté au bantou venu de Guinée. Une étymologie née entre 1562 et 1602. Depuis, le mot banane, en français dans le texte, a bien voyagé puisqu’il désigne aussi bien le fruit qu’une sacoche souple à porter contre son ventre ou l’authentique coiffure d’un rockeur. De quoi toujours « avoir la banane », quel que soit le contexte.
Une Antillaise 100 % bio
Cultivée à la Guadeloupe et à la Martinique, la banane Pointe d’or est disponible dans l’Hexagone depuis cette année. Un fruit bio de plus sur le marché ? Pas tout à fait. La Pointe d’or est, selon ses promoteurs, « 100 % bio ». Croisement de variétés anciennes, elle est obtenue sans pesticide à la différence de ses concurrentes cultivées hors du territoire français, qui recourent à des produits phytosanitaires encore autorisés.
Le monde à ses pieds
La banane, fruit universel ? En tout cas, c’est l’un des plus distribués au monde. Selon la FAO 20 (« Food and Agriculture Organization », l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), 20 millions de tonnes ont été exportées en 2019, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2018. Une progression portée par l’Equateur, les Philippines et le Guatemala. Les deux principaux importateurs restent les Etats-Unis et l’Union européenne, mais la Chine détrône désormais la Fédération de Russie à la troisième place dans la course à l’« or vert ».
Menace sur l’Amérique latine
En Australie, en 1876, on détecte une maladie qui ravage les bananeraies, la fusariose. Redoutable, elle infecte les plantes, le sol, contamine l’eau, imprègne les outils. Elle finit par décimer la variété Gros Michel. Depuis, cet agent pathogène a muté et fait peser cette fois une épée de Damoclès sur la Cavendish. La race tropicale 4 de la fusariose a été découverte dans les années 1970 à Taïwan. Présente en Chine au début des années 2000, elle surgit au Mozambique en 2013, migre au Liban et en Inde en 2015 et s’invite en Amérique latine à l’été 2019. Or, à ce jour, il n’existe aucun fongicide pour lutter contre cette funeste version de la maladie.
Pas besoin de l’éplucher
Elle s’appelle Mongee, incroyable, en japonais. Cette banane, lancée en 2018 par l’entreprise D&T Farm’s dans la préfecture d’Okayama, a la peau si fine qu’elle peut se déguster sans être épluchée.
Article paru dans le numéro Femme Actuelle Jeux Voyages n°44 décembre-janvier 2021
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