Deux ans après la sortie de son premier album solo, Jérémy Frérot, jeune papa d’une tribu qui vient d’accueillir son cinquième membre, chante avec bonheur cette « meilleure vie » qu’il a tant attendue. Entretien.
Meilleure vie, c’est la vie que vous menez aujourd’hui ?
Jérémy Frérot : Oui je pense ! Même si on n’a pas tout ce qu’on souhaite actuellement. Je fais en sorte de profiter de chaque instant, faire avec ce que je suis, ici et maintenant.
On vous sent heureux, avec l’envie de partager ce bonheur…
C’est un peu ça. Au cours de la tournée de mon premier album, Matriochka, je me suis cherché, j’étais mélancolique et renfermé sur moi-même. J’ai pu voir ce qui marchait auprès du public et surtout, ce qui me faisait du bien. Pour ce deuxième album, j’ai voulu partir sur du partage, fédérer les gens pour qu’ils se sentent le mieux possible. J’ai fait cet album pendant le confinement, ça a bien nourri mon envie de rassemblement ! Je voulais des textes plus simples, qui racontent qui je suis.
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On a l’impression que tout s’ouvre, même votre voix !
Oui c’est vrai ! J’ai beaucoup travaillé sur ce terrain-là. La musique que je fais aujourd’hui, je ne savais pas la faire il y a encore quelques mois. Mais j’en avais très envie. J’ai beaucoup travaillé ma voix. J’ai eu du mal, je n’arrivais pas à trouver ma place sur les compositions que mes réalisateurs m’avaient apporté. J’avais l’impression de les gâcher. A force de travail, j’ai trouvé le chemin. J’ai ouvert une brèche.
C’est aussi un album où vous vous adressez à votre famille…
Être papa m’a aidé à être le plus sincère possible. Je me sens plus mature. Ça donne envie de se prendre en main et d’écrire sa propre histoire. Sortir des Fréro Delavega n’a pas été une mince affaire. Il m’a fallu du temps pour me sentir légitime en solitaire.
Que dites-vous à votre fils sur J’ai la mer ? Que tout est possible dans la vie ?
Exactement… C’est une phrase que je dois lui dire au moins deux fois par jour. J’ai voulu lui raconter ma vision de la vie et lui donner quelques clés, lui dire de ne pas marcher dans les pas des autres, regarder autour de lui. Et que quoi qu’il arrive, je serai toujours là pour le guider et avancer. Je pense faire partir de la dernière génération à qui on a répété qu’il fallait avoir un métier toute sa vie. Aujourd’hui ce qui est beau, c’est qu’on peut faire tout ce qu’on veut, s’exprimer pleinement, comme on est, sans jugement. Nous sommes sur la bonne voie pour nos enfants.
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Vous chantez « Un homme c’est quoi ? », une question très actuelle… Comment vous vous sentez justement dans la société ?
Il m’est arrivé de me sentir stigmatisé. Quand je me baladais dans les rues de Paris la nuit et que je croisais une fille, je faisais en sorte d’être le plus loin possible d’elle et de ne pas croiser son regard afin d’éviter de lui faire peur, de paraitre comme quelqu’un d’effrayant. Je me suis dit que j’allais trop loin, on n’est pas tous comme ça ! Il faut aussi que le féminisme se partage avec les hommes. Ce combat est humain, pas genré.
Le Pestacle ça sonne comme une expression de votre fils… Mais c’est aussi le nom de votre bar !
Oui ! Je l’ai ouvert sur le bassin d’Arcachon pendant le premier confinement. Il y a un four à bois au milieu du bar. On s’est entrainé à faire des pizzas qu’on a vendu à emporter puis on a ouvert au public, on a fait des concerts. C’est un lieu que j’avais besoin d’ouvrir avec mon meilleur copain. C’est un endroit familial qui nous ressemble.
Interview Amandine Scherer
Meilleure vie. Sortie le 19 février (Label 6&7)
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