Acheter un véhicule en supportant de faibles échéances mensuelles ? C’est la promesse alléchante de la location avec option d’achat (LOA) ou leasing. Une formule qui n’a pas que des avantages…
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Un coût élevé si on achète
En LOA, on loue une voiture pour une durée de un à quatre ans, puis on la restitue ou on l’achète à un prix convenu au départ. Le hic ? Les commerciaux nous appâtent en général avec le loyer correspondant au kilométrage annuel le plus bas, comportant peu d’options et un apport initial de 4 000 à 5 000 € (« première mensualité »). Sans apport ou avec les options nécessaires (entretien, remplacement du véhicule, etc.), les contributions doublent ! Par ailleurs, si on compte acquérir le véhicule après la période de location, la LOA reste souvent moins intéressante qu’un crédit automobile : avec ce dernier, les mensualités sont plus élevées mais, au bout de quatre ou cinq ans, on est complètement propriétaire du carrosse. Si vous comptez acheter, sollicitez donc toujours une ou deux offres de prêt pour comparer le coût global des deux opérations.
Gare aux mauvaises surprises !
Vous aimez changer de voiture régulièrement et ne prévoyez pas d’en acheter une ? La LOA peut convenir mais ne vous trompez pas sur le kilométrage et la durée de location. Car si vous avez besoin de rouler davantage que prévu, « acheter » des kilomètres supplémentaires coûte une fortune (entre 5 et 15 centimes le kilomètre). Et, à l’inverse, si vous en faites moins qu’attendu, vous n’êtes pas remboursée ! Vous avez signé pour quatre ans mais devez rendre l’auto après vingt-quatre mois parce que vous récupérez celle d’un proche ? Aïe, là encore : la location est consentie pour une durée irrévocable et vous devrez débourser de 500 à 1 000 € de pénalités pour restituer la voiture plus tôt. Seule alternative : lever l’option d’achat avant le terme (c’est possible à tout moment, après deux années) pour revendre le véhicule. Mais ce n’est pas toujours rentable car le coût de l’option excède souvent la cote du véhicule.
Entretien et réparations hors de prix
En LOA, les constructeurs proposent souvent un forfait d’entretien dans leurs concessions, moyennant 35 à 60 € par mois. Mais les réparations et garanties incluses varient, et cet abonnement revient plus cher qu’une ou deux visites annuelles chez un garagiste classique. Le comble ? En cas de panne – même si l’auto est immobilisée plusieurs semaines pendant lesquelles on paie toujours les mensualités –, on n’obtient pas de véhicule de prêt à moins d’avoir souscrit en plus la coûteuse option « remplacement » (41 € par mois pour un Peugeot 3008, par exemple).
Et à l’issue du contrat ?
À en croire les commerciaux, restituer sa voiture n’est qu’une formalité et l’usure est tolérée. Que nenni ! « On se retrouve toujours face à un employé tatillon et la facture de remise en état atteint souvent 1 000 €, même pour un véhicule bien entretenu », met en garde Corinne Lamoussière-Pouvreau, de l’INC.
Les conseils de l’experte
« Attention, les contrats sont souvent illisibles (compliqués, clauses minuscules…). Si vous avez abîmé le véhicule, faites chiffrer les réparations par un expert indépendant * avant la restitution : vous réduirez la facture de plusieurs centaines d’euros, même en tenant compte de la note de l’expert. »
Merci à Corinne Lamoussière-Pouvreau, juriste à l’Institut national de la consommation (INC).
* Annuaires sur anea.fr ou seai.eu, comptez de 180 à 250 € pour l’expertise de votre véhicule à domicile.
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