Covid-19 : la vaccination a officiellement débuté en France

Ce dimanche 27 décembre 2020 marquait le coup d’envoi de la campagne de vaccination en France. Bien que les Français y soient majoritairement réticents, l’arrivée du vaccin dans le pays suscite un élan d’espoir dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus.

Si les autorités françaises espèrent immuniser près de 15 millions de personnes d’ici l’été, des questions restent en suspens, notamment sur le suivi des personnes vaccinées, le recueil de leur consentement et les effets secondaires. Afin de guider les professionnels dans les semaines à venir, le ministère de la Santé a mis à leur disposition un protocole sanitaire qui doit scrupuleusement être respecté.

Les premiers Français vaccinés à Sevran et Dijon

« Je suis émue » a déclaré Mauricette aussitôt après l’injection. À 78 ans, l’ancienne habitante du Bourget en Seine-Saint-Denis, accueillie dans l’unité de soins de longue durée de l’hôpital René-Muret de Sevran à Paris est devenue dimanche 27 décembre, la première Française à bénéficier du vaccin contre la Covid-19. La septuagénaire se verra injecter une seconde dose dans 21 jours. Son système immunitaire produira alors des anticorps efficaces pour lutter contre le virus, qui a déjà fait plus 60 000 morts dans le pays.

Dans la matinée, une dizaine d’autres résidents de plus de 75 ans de la même unité de soins, ainsi qu’un de leurs médecins (âgé de plus de 65 ans), se sont, eux aussi, vu administrer une première dose de vaccin.

En début d’après-midi, c’est une dizaine de pensionnaires du centre gériatrique de Champmaillot, dépendant du CHU de Dijon, et un médecin spécialiste (âgé de plus de 65 ans) qui leur ont succédé.

15 millions de personnes vaccinées d’ici l’été ?

D’ici la fin du mois de février, un million de personnes devraient suivre les pensionnaires dijonnais et sevranais dans les 7 000 Ehpad de France. La montée en puissance de la campagne vaccinale sera ensuite progressive. Elle concernera la semaine prochaine 23 établissements dans les régions de Paris, Lyon, Lille et Tours, avant de s’intensifier pour atteindre une centaine de lieux dans les deux premières semaines de janvier.

Suivront tous les retraités de plus de 65 ans jusqu’au printemps, puis le reste de la population âgée de 16 ans et plus, toujours sur une base volontaire. Le gouvernement espère avoir vacciné 15 millions de personnes à l’horizon de cet été, avec des vaccins pris en charge à 100% par l’Assurance maladie.

Sur le long terme, les modèles mathématiques développés par l’Institut Pasteur et présentés par la Haute Autorité de Santé indiquent que la vaccination de 5 millions de personnes permettrait d’éviter 47,6% à 48,6% des décès dus à la Covid-19 en 2021, en ciblant les personnes de 75 ans et plus avec un vaccin efficace à 90%.

Les résultats sont toutefois nettement moins impressionnants sur les autres classes d’âge : on éviterait 11,3% à 11,5% des décès en ciblant les 65-74 ans, 3,6% en ciblant les 50-64 ans et seulement 0,2% en ciblant les 18-49 ans.

Un protocole sanitaire strict tout au long de la vaccination

La vaccination n’étant pas une opération anodine, le ministère de la Santé a mis en place un protocole sanitaire en quatre phases.

Étape 1 : le patient doit effectuer une consultation pré-vaccinale avec son médecin traitant 5 jours avant la vaccination. L’objectif est d’identifier de potentielles contre-indications dont des allergies, d’estimer la balance bénéfice-risque pour le patient, ainsi que de clarifier certains points de l’opération si nécessaire.

Étape 2 : le jour de la vaccination, les professionnels de santé doivent s’assurer de l’identité du patient ainsi que de son consentement avant l’injection.

Étape 3 : une fois la piqûre faite, un enregistrement de la vaccination est effectué dans un fichier. Dans ce dernier, doit figurer : le nom du vaccin, le numéro du lot, l’identité du patient et le lieu de vaccination.

Étape 4 : le médecin doit effectuer une surveillance de son patient pendant quinze minutes au cas où d’éventuels effets indésirables se manifesteraient.

Une seconde injection doit avoir lieu 21 jours plus tard.

« Vaccin Covid », un fichier spécialement créé pour suivre les personnes vaccinées

Pour tous les médicaments et les vaccins, il existe déjà un protocole de suivi des effets secondaires. Les médecins ou les patients eux-mêmes peuvent les déclarer sur le portail du ministère de la Santé.

S’agissant de la Covid-19, le Premier ministre Jean Castex a renforcé ce suivi en autorisant vendredi la création d’un fichier baptisé « Vaccin Covid ». Il regroupe les données personnelles de ceux qui auront reçu le vaccin.

Les soignants ou encore la Caisse nationale d’Assurance maladie auront accès à certaines données comme le nom et les coordonnées des patients. Mais pour les chercheurs, les données récoltées seront anonymisées.

En cas d’effets indésirables, les personnes vaccinées pourront décrire elles-mêmes leurs symptômes sur le portail ou à leur médecin qui se chargera de remplir le formulaire. Ces informations remonteront au Centre régional de pharmacovigilance ainsi qu’à l’échelle européenne.

  • Covid-19 : 50 à 74% plus contagieuse, la variante britannique du virus se propage à l’échelle mondiale
  • Covid-19 : le gouvernement n’exclut pas un troisième confinement

Source: Lire L’Article Complet