Au sein de l’Assemblée nationale, ce 10 décembre, Éric Dupond-Moretti s’est adressé publiquement à Marine Le Pen, en abordant le surnom qu’elle lui donne, ses mensonges sur de nombreux chiffres, ou encore sa volonté de retirer les prestations sociales aux parents de jeunes délinquants.
A propos de
Eric Dupond-Moretti
Marine Le Pen
Ce 10 décembre 2020 à l’Assemblée nationale, a eu lieu une discussion générale sur le code de Justice pénale des mineurs. Éric Dupond-Moretti en a profité pour s’exprimer au micro et remettre à sa place Marine Le Pen. Le garde des Sceaux lui a dédié tout un discours en dévoilant de prime abord son « privilège » de « l’entendre enfin », depuis qu’il fait partie du gouvernement.
« Je vous ai vue quelques minutes à chaque QAG [questions au gouvernement, NDLR]. Vous dîtes ce matin, pour critiquer la politique du gouvernement en matière sanitaire, que vous ne comprenez pas les décisions prises pour les sports d’hiver [à savoir que les remontées mécaniques des domaines skiables français resteront fermés jusqu’à nouvel ordre], alors que nous passons ensemble des journées côte à côte au Parlement… », a commencé le ministre de la Justice, avant de pointer du doigt ses absences : « À vrai dire, je vous y ai peu vue. » Éric Dupond-Moretti a poursuivi ensuite en évoquant le discours de Marine Le Pen donné à Fréjus, en septembre dernier, durant lequel elle l’a comparé à Madame Taubira, en pire. « Je sais que vous me réserverez, comme certains d’entre vous l’ont fait déjà, quelques peaux de bananes, que vous avez jeté à ses pieds », lance-t-il, en faisant référence aux attaques racistes reçues par sa prédécesseure.
« Madame Marine le Pen, quel privilège pour moi de vous entendre… » pic.twitter.com/qE0pQc8o1h
« On est ce que l’on dit ! »
Le ministre met ensuite en évidence « les mensonges » de Marine Le Pen sur les chiffres « de la récidive » ou encore « de la délinquance ». « Vous les enfilez comme des perles », a-t-il balancé. Le compagnon de la chanteuse Isabelle Boulay a par ailleurs estimé qu’en justice, « le répressif pour les gamins, ça ne marche pas (…) C’est d’abord l’éducatif ». Éric Dupond-Moretti a enfin tenu à revenir sur leur carrière commune, en tant qu’avocats. « Je vais faire appel à l’un de mes souvenirs (…) C’est une femme qui élève seule, dans la difficulté, trois enfants. Son mari est parti. Deux de ses enfants font des études, ils ne posent aucun problème. Et puis l’un d’entre eux est délinquant. Ça peut arriver à d’autres ! J’ai dit ce matin que nous parlions des enfants, de nos enfants. Et vous voudriez, Madame, que cette femme soit privée de ses prestations sociales ? Alors je vais vous dire, on est ce que l’on dit ! Et parfois, on dit ce que l’on est », a conclu Éric Dupond-Moretti, sans demander son reste.
Article écrit avec la collaboration de 6Medias
Crédits photos : Eliot Blondet/Pool/Bestimage
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