La covid 19, avec ses menaces sous-jacentes de maladie, voire de décès, produit dans toute la société de « l’hyper anxiété ». Quatre psychiatres et une philosophe lancent un cri d’alerte.
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« Depuis le début de la crise sanitaire, nous voyons émerger des symptômes qui se multiplient : fatigue, insomnie, anxiété, angoisse et de la colère aussi, beaucoup de colère « Ces mots du psychiatre Serge Héfez, lors d’une conférence de presse inédite, avec quatre autres experts de santé mentale reflètent bien la réalité de la face cachée de la crise que nous traversons.
Le 18 novembre dernier, Olivier Véran, Ministre des solidarités et de la santé, déclarait : « le gouvernement veut à tout prix éviter une 3ème vague, qui serait celle de la santé mentale « . Les psychiatres Rachel Bocher, Marion Leboyer, Serge Hefez et Marie-Rose Moro, et la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, ont décidé de prendre le ministre au mot et de demander que soient prises d’urgence les mesures qui s’imposent. « Les populations concernées ? Nous tous ! affirme Marion Leboyer. Une étude récente de Santé Publique France alerte sur un risque augmenté de 30% de dépression, et de 20 % de troubles anxieux. » Marie-Rose Moro, directrice de la Maison de Solenn, met en lumière les risques encourus par les adolescents : « Pour eux, c’est un peu la double peine : l’adolescence est une phase de transition où l’on est particulièrement vulnérable. Or, la crise sanitaire modifie tout : les conditions d’enseignement, les relations sociales… »
Pour la philosophe Cynthia Fleury, « le deuxième confinement a provoqué une prise de conscience dans la population. Nous savons que cela risque d’être récurrent; cette crise affecte nos liens affectifs, et rien ne dit, même après le vaccin, que nous reprendrons la vie comme avant en matière de qualité de relations humaines… »
Au-delà de ça, les psychiatres et la philosophe pointent ce que révèle la crise actuelle : » les soins psychiatriques sont la branche pauvre de la médecine » selon les mots de Serge Hefez, avec un manque criant de moyens. « Il faut parfois attendre six mois ou un an pour avoir une consultation à l’hôpital, ce n’est pas tenable… »
Les cinq experts demandent au gouvernement « d’agir, et d’agir vite » ,avec la mise en œuvre de campagnes d’information nationales, le déploiement de plateformes d’information et d’aide aux personnes en détresse, un renforcement des structures d’écoute et de soins psychiatriques des enfants, des adolescents, et des adultes, avec des consultations dédiées Covid-Psy. Comme le résume Marie-Rose Moro : « Il faut réinventer la psychiatrie à la faveur de la covid 19 « …
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