L’acteur Félix Moati met son intelligence au service de deux rôles engagés, dans Résistance et dans la série No Man’s Land.
Le principal trait de votre caractère ?
L’impatience.
Celui dont vous êtes le moins fier ?
Mon côté obsessionnel.
Celui que vous détestez chez les autres ?
L’ignorance orgueilleuse.
Votre truc antistress ?
La bière.
Comment vivez-vous ce reconfinement ?
Je tourne un film de Fabien Gorgeart avec Lyes Salem et Mélanie Thierry. Nous avons la chance de travailler cette fois, mais je pense aussi à tous ceux qui galèrent.
Un mot sur la série No Man’s Land ?
La série associe habilement drames familiaux, espionnage et enjeux géopolitiques, et met en lumière les combattants kurdes, lâchement abandonnés par la communauté internationale alors qu’on leur doit la défaite de Daech.
Vous jouez aussi le frère du mime Marceau dans Résistance ?
J’ignorais tout de l’engagement de Marcel Marceau pendant la guerre. Il a développé des gestes pour faire passer des messages aux enfants sans les effrayer, et a sauvé des centaines de vies. Grâce au film, j’ai pu rencontrer Jesse Eisenberg, qui était en partie à l’origine de mon désir de cinéma. Aujourd’hui, nous sommes très amis.
Votre devise ?
«Le mystère est la meilleure invention de ceux qui n’ont rien à cacher», de Cioran. Et aussi : «Balaie d’abord devant ta porte.»
Le casting d’un dîner idéal chez vous ?
Mon père (Serge Moati, Ndlr), ma grand-mère corse, qui est très drôle, ma mère, ma copine, Philip Roth, Dostoïevski et Gérard Depardieu.
Le cadeau que vous offrez souvent ?
Éloge de l’amour, d’Alain Badiou.
Une musique dans votre vie ?
Bob Dylan, notamment It Ain’t Me, Babe, une chanson de rupture violente et belle, et Oh, Sister, mélancolique et forte.
Le livre qui vous accompagne ?
Tout Philip Roth, que je ne cesse de relire.
Une rencontre qui vous a marqué ?
Mme Howlett, ma prof de lettres en hypokhâgne, qui m’a ouvert à l’importance et au plaisir de la rigueur dans la lecture.
Un héros d’enfance ?
Harry Potter. À 11-12 ans, j’étais fasciné par sa manière de ne pas profiter de sa célébrité.
Une mode qui vous agace ?
L’indignation qui ne produit pas de discours politique.
Une ville qui vous ressemble ?
La Marsa, notre fief familial en Tunisie, où je passe tous mes étés.
Votre madeleine de Proust ?
L’odeur de la pelouse synthétique des terrains de foot. Plus jeune, je voulais être footballeur.
Résistance, de Jonathan Jakubowicz, le 25 novembre 2020, à 21 heures, sur Canal +, le 26 novembre, à 20h50, sur C + Cinéma. Et sur MyCanal.
No Man’s Land , d’Oded Ruskin, le jeudi, du 26 novembre au 10 décembre, à 20h55, sur Arte. Et sur arte.tv.
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